Présentation de vœux du parti Cnid- Fyt à la presse : Le parti de Soleil levant respecte la tradition

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La Maison de la Presse a servi de cadre à la présentation de vœux du parti CNID FYT le 30 janvier 2019. C’était sous la présidence du président du parti, Maître Mountaga Tall  entouré des quelques responsables du parti et des militants venus de Bamako et de l’intérieur du pays.

 

D’entrée de jeu le président du parti, a rendu un hommage à la presse, victime des intimidations, d’interpellation, de disparition, de procès et autres descentes extrajudiciaires dans des studios ou salles de rédaction voire la disparition comme ce fut le cas de Birama Touré depuis trois ans et Issiaka Tamboura.

« Tous ces faits ont contribué à maintenir notre pays dans les profondeurs du classement annuel 115e sur 180 de Reporters sans frontières », a déploré Me Tall.

Selon lui, il n’est absolument pas utile d’envoyer un journaliste en prison. Il faut donc aller vers la dépénalisation des délits de presse qu’il a réclamée depuis des nombreuses années, qui n’est toujours pas une réalité dans notre pays. « Nous avons bouclé un projet de loi sur la question avant que je ne  quitte le gouvernement en 2017 » a expliqué Me Tall.
Selon le conférencier, pour l’honneur du Mali, les cas Birama et Issiaka Tamboura doivent être élucidés. En plus des deux journalistes de RFI, enlevés et assassinés à Kidal le 2  novembre 2013.

S’agissant de la propagation du mandat des députés, Me Tall la qualifie d’inconstitutionnelle et pose à son avis plus de problèmes qu’elle n’en résout. « Le CNID pour sa part, ne voit pas comment engager un nouveau cycle électoral après l’élection présidentielle contestée sans au préalable régler le système électoral lui-même dont l’élection présidentielle contestée a montré toutes les failles et limites. A l’exception notable de 1997, jamais une élection n’a été aussi contestée au Mali et toutes les craintes formulées sur l’impossibilité d’organiser de bonnes  élections  à bonne date ont été matérialisées ».

Selon le président du CNID, l’élection présidentielle a été très fortement altérée par la corruption électorale, l’achat des votes et les tripatouillages en tous genres dénoncés par une majorité de candidats et reconnus par tous y compris les observateurs neutres et indépendants.
« Nous avions demandé, dans un souci de transparence électorale, la publication, des résultats bureau de vote par bureau de vote. Cette publication n’est intervenue qu’après la proclamation des résultats par la Cour Constitutionnelle rendant du coup impossible toute contestation fondée sur les éléments utilisés par l’administration ».

Pour le conférencier, la régionalisation et la décentralisation sont certes des nécessités. « Mais débuter le débat sur le découpage territorial par le niveau régional, c’est vouloir édifier un bâtiment de plusieurs étages en commençant par le sommet sans soubassement ni rez-de-chaussée ».

Dans le cadre de la révision Constitutionnelle, un comité d’experts a été créé et ses membres ont été nommés 14 janvier dernier. « Après avoir constaté des risques d’atteinte à la cohésion  nationale, nous avions prôné l’approfondissement du dialogue politique et social autour du projet de révision constitutionnelle ».

Le président du parti affirme que la conférence sociale  annoncée comme une panacée n’a pu encore se tenir et le climat social reste particulièrement lourd sur fond, quelques fois de tentatives maladroites de créer des divisions syndicales qui provoquent toujours de violents retours de manivelle. « C’est dans ce contexte, qu’il y’a quelques semaines, le programme d’éducation sexuelle complète et ses suites ont défrayé la chronique dans notre pays.   Nous estimons que le vrai problème ne se limite pas à la suspension ou à l’abandon du projet éducatif caché mais finalement éventé et porté sur la place publique mais sur la problématique même de l’homosexualité au Mali. A cet égard,  nous réitérons notre invitation au pouvoir à faire une déclaration solennelle, claire et nette sur la position de principe non pas sur le projet éducation sexuelle complète mais sur les incitations et pressions subies pour la législation de l’homosexualité au Mali ».

Pour Me Tall, la situation actuelle ne peut perdurer car aucun pays ne peut s’accommoder durablement de conflits régionaux, religieux ou ethniques. Le pouvoir, dans cette optique, doit convaincre que la sécurité des citoyens et la défense du territoire national seront mieux assurées dans un contexte politique apaisé et consensuel dont l’initiative et la mise en œuvre lui incombe. Les récents assassinats de l’imam Yattabare, d’un opérateur économique au quartier Zerni, de 10 soldats Tchadiens de la MINUSMA, les crimes de Koulongo et ailleurs au centre du Mali ont dramatiquement remis sur la place publique la question de l’insécurité. « Nous subissons tous ces drames dans un contexte économique très difficile pour les ménages et les entreprises. C’est ainsi que nonobstant un taux de croissance annuel de 5%, le FMI, dans un rapport récent (rapport du FMI 18/360, décembre 2018) estime que la pauvreté et les inégalités sont demeurées élevées », a conclu Me Tall.

Napo Bocar Abdou stagiaire

 

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