Présentation de vœux à la Presse : Soumaïla Cissé respecte la tradition

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Comme à son habitude, le président de l’URD, également chef de file de l’opposition, rencontre les hommes de médias chaque année pour une cérémonie de présentation de vœux. Cette année, la cérémonie a eu lieu le mardi 31 janvier 2017 à la Maison de la presse. Les questions brulantes de l’année 2016 étaient au cœur des échanges.

 Dans ses propos introductifs, le président du parti des poignées de mains dira que l’année 2016, tout en étant riche en évènements, a été particulièrement éprouvante pour les journalistes.

En effet, en 2016, 74 journalistes ont été tués en faisant leur métier, tués tout simplement en voulant informer la population. Tel est le bilan macabre que l’ONG Reporters sans frontières a présenté à la fin de 2016, contre 110 décès enregistrés en 2015.

Il ajouta que Selon Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG, : “La violence contre les journalistes est de plus en plus délibérée. Ces derniers sont clairement visés et assassinés parce qu’ils sont journalistes. Cette situation alarmante traduit l’échec patent des initiatives internationales en faveur de la protection des journalistes. Elle signe l’arrêt de mort de l’information indépendante dans les zones où la censure et la propagande s’imposent par tous les moyens. Pour que le droit international puisse être appliqué, l’ONU doit instaurer un mécanisme concret de mise en œuvre de résolutions. Avec l’arrivée d’un nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il est urgent que soit nommé un représentant spécial pour la protection des journalistes.”.

Il a exprimé le soutien de son parti aux hommes de médias. Si 74 journalistes ont été tués, 348 sont également emprisonnés dans le monde. Ce chiffre a bondi de 6 % par rapport à l’année dernière. C’est inquiétant !

Aucun patriote digne de ce nom ne peut et ne doit se taire face à de telles situations. La liberté d’expression chèrement acquise doit être jalousement entretenue pour le confort de la démocratie.

Au Mali, le constat est triste, sinon alarmant! Il y a juste une année le journaliste Birama Touré a mystérieusement disparu. Cette disparition continue de nous inquiéter. C’est pourquoi nous interpellons encore une fois de plus les autorités compétentes de notre pays pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Dans la même foulée, nous sommes également inquiets par la révélation faite par le président de la Maison de la presse il y a quelques jours, sur les menaces proférées contre le journaliste Adama Dramé du Sphynx.  Autant nous prônons le respect par les journalistes des règles déontologiques de leur profession, autant nous condamnons fermement les actes d’intimidations et les menaces à l’encontre des journalistes, dira Soumaïla Cissé.

Il continua en disant que longtemps présenté comme un bon élève du continent africain en matière de liberté de presse et de démocratie, le Mali a payé le prix de la situation dans laquelle le pays a sombré depuis 2012, en faisant la plus forte chute dans le classement mondial du respect de la liberté de la presse en passant de la 25èmeplace à la 99ème place en 2013.

Selon l’orateur du jour, dans le rapport 2014 de Reporters sans frontières, la corrélation négative entre la situation tragique du Mali et la liberté d’informer a fait encore chuter notre pays à la 122ème place sur 180 pays évalués. L’année dernière, à la même occasion, nous avons jugé peu honorable pour notre pays la 118eme place qu’elle a occupée en 2015, c’était sans savoir qu’on allait reculer en 2016. En effet, en matière de liberté de la presse, Reporters sans frontières nous révèle que le Mali a été classé 122ème en 2016. C’est tout simplement honteux ! Les difficultés qui caractérisent l’exercice de votre profession sont donc réelles et les obstacles visibles. Or il nous faut obligatoirement une presse de qualité, disposant de moyens adéquats et de personnels bien formés, gage de saine information. C’est pourquoi l’inscription budgétaire pour 2017 de l’aide à la presse de 100 millions de francs CFA logés à la Présidence de la République nous laisse perplexe quant à la sincérité et à la transparence de l’utilisation de cette aide.

Les sujets brulants de 2016 n’ont pas été oubliés par M. Cissé, il dira que « malgré la faiblesse de vos moyens, l’insécurité qui vous coupe le sommeil, vous continuez à donner le meilleur de vous-même pour dénoncer les maux qui minent notre société. Qui pouvait mieux renseigner le peuple meurtri du Mali sur le très coûteux et luxueux parc automobile de “ma famille d’abord” si ce n’est vous ? Vos dénonciations des maux ainsi que vos révélations des scandales financiers du régime en place constituent un apport inestimable en vue de la quête de la bonne gouvernance et de la gestion saine des deniers publics. Je tiens à vous en féliciter. »

L’année 2016 est partie sur une note de désespoir et d’inquiétude pour l’ensemble du peuple malien.

Nous avons entamé 2017, après avoir vécu une année 2016 particulièrement difficile et meurtrière. Il a rendu hommage aux 332 personnes dont 207 civils qui ont perdu la vie en 2016 dans le centre et le Nord du Mali, soit une hausse de 121% des victimes pour la seule année 2016. Notre pays a enregistré 385 attaques, soit plus d’une attaque par jour. Ces attaques ont augmenté de 92% par rapport à 2015, après la laborieuse signature de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger. Plus de 100 morts sont déjà au compteur de l’année 2017. Soumaïla Cissé a réitéré ses condoléances les plus attristées à toutes les familles endeuillées et mes souhaits de prompt rétablissement aux nombreux blessés.

Une présentation de la situation du Mali en 2016 a été montrée à la Presse et à l’assistance.

Bissidi Simpara

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