Le premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, chef du gouvernement a présenté, le vendredi 20 avril 2018 sa Déclaration de politique générale (DPG) devant les députés dans la salle Modibo Keïta de l’Assemblée nationale du Mali. C’est un document de 20 pages qui comporte quatre axes majeurs. « L’action que le Gouvernement se propose de conduire, si votre auguste Assemblée lui accorde sa confiance, sera fondée sur ces orientations du Président de la République, déclinées en quatre axes majeurs : poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays ; satisfaire la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales ; organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées », a souligné le premier ministre. Selon lui, pour exécuter la feuille de route délivrée par le Président de la République, le Gouvernement se donne une triple vocation : protéger, rassembler et servir.
Les travaux étaient présidés par le président de l’hémicycle, l’honorable Issaka Sidibé, en présence des membres du gouvernement et de nombreuses autres personnalités. Les débats autour de cette DPG auront lieu ce lundi 23 avril 2018 à partir de 10 heures au sein de la représentation nationale. « L’action que le Gouvernement se propose de conduire, si votre auguste Assemblée lui accorde sa confiance, sera fondée sur ces orientations du Président de la République, déclinées en quatre axes majeurs : poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays ; satisfaire la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales ; organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées », c’est par ces mots que le chef du gouvernement, Soumeylou Boubèye Maïga a commencé sa déclaration de politique générale (DPG). Avant d’ajouter que pour exécuter la feuille de route délivrée par le Président de la République, le Gouvernement se donne une triple vocation : protéger, rassembler et servir. « Protéger, parce que nous avons le devoir de gagner la guerre asymétrique qui nous est imposée par le terrorisme et de préserver toutes les valeurs qui fondent notre vivre ensemble », a-t-il dit.
Aux dires de Soumeylou B Maïga, compte tenu de l’importance des enjeux et de l’ampleur des réformes induites par l’Accord, mais aussi du retard pris pour diverses raisons dans la mise en œuvre des actions prévues dans l’Accord, il nous est désormais indispensable de faire preuve d’esprit de méthode et de pédagogie pour avancer et surtout rendre les acquis irréversibles. C’est pourquoi, poursuit-il, sur la base du chronogramme issu de la 23ème session du Comité de Suivi de l’Accord, le Gouvernement a élaboré une feuille de route signée par toutes les parties prenantes, le 22 mars 2018 qui récapitule une liste d’actions prioritaires dont l’exécution permettra d’imprimer une nouvelle dynamique au processus de mise en œuvre. Sur le plan sécuritaire, le premier ministre a indiqué que le redéploiement de l’armée se fera de façon progressive, méthodique et résolue. A l’en croire, le Gouvernement s’est donné comme deuxième vocation de rassembler les Maliens.
‘’Il est important que la corruption soit combattue’’
« Le Président de la République dans son adresse du Nouvel An à la Nation le 31 décembre 2017 a déclaré (je cite), « aucune crise de l’ampleur et de la complexité de celle que nous affrontons ne se résorbe par des solutions purement sécuritaires. La paix ne se maintiendra et ne se fortifiera que si se renforce aussi l’entente nationale » (fin de citation). Ainsi que l’a diagnostiqué le Chef de l’Etat, les défis auxquels nous faisons face ne peuvent être relevés dans un climat de dissension permanente. Il est donc de la mission du Gouvernement de conduire un certain nombre d’initiatives concourant à la réconciliation et à l’apaisement. La première de ces initiatives constitue une prise en charge des instructions présidentielles. Elle concerne la rédaction d’un projet de loi sur l’Entente nationale, proposant des mesures spéciales d’amnistie ou de cessation de poursuite en faveur de certains acteurs. Le texte, qui sera sous peu sur la table de l’Assemblée nationale, s’inscrit dans la droite ligne des résolutions de la Conférence d’Entente Nationale et de la Charte issue des travaux de cette Conférence », a-t-il expliqué.
Pour lui, le troisième axe du travail de rassemblement et d’apaisement du Gouvernement est relatif au processus électoral. « Nous nous sommes donné comme objectif l’organisation d’élections transparentes, crédibles, apaisées et à bonne date. A cet égard, nous prenons les mesures nécessaires pour fédérer toutes les bonnes volontés désireuses de s’impliquer en faveur d’un déroulement apaisé des élections.C’est dans ce cadre, que j’ai rencontré tous les acteurs concernés par le processus électoral. C’est dans ce cadre également que se situe la redynamisation du cadre de concertation entre le Gouvernement et les acteurs politiques que sont les Partis. Les échanges ont permis de proposer un projet de loi électorale prenant en compte l’essentiel des propositions d’amélioration du processus électoral, à savoir la réintroduction des cartes d’électeur avec photo pour faciliter la reconnaissance des votants, la limitation du phénomène des votes par procuration, la suppression des votes par anticipation, la fixation d’un nombre minimum d’électeurs pour ouvrir un bureau de vote », a souligné le chef du gouvernement.
A ses dires, la troisième vocation du Gouvernement est de servir le peuple malien. Par ailleurs, le premier ministre a promis d’améliorer beaucoup de secteur dont l’électricité, l’eau, l’éducation, la santé, la sécurité alimentaire, l’élevage et de la pêche, l’habitat ; l’infrastructure, l’emploi des jeunes, le développement industriel. « Les actions inscrites dans la triple vocation du Gouvernement ne porteront véritablement fruit que si nous nous attachons aussi à restaurer la confiance des citoyens en l’action publique. Il est important que l’appareil administratif soit remis en ordre, que la gestion publique soit assainie, que la corruption soit combattue, que l’impunité soit bannie de nos mœurs administratives. Dans ce cadre, le Gouvernement réitère son engagement à poursuivre les actions d’amélioration de la gouvernance publique, notamment la lutte contre la corruption et la délinquance financière. A cet effet, l’opérationnalisation de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite sera accélérée. La Déclaration de Politique Générale que j’ai l’honneur de vous présenter a pour ambition de coller au réel et d’apporter des solutions précises à des problèmes rigoureusement analysés. En conséquence de quoi, elle n’annonce que ce qui sera tenu. Cependant certains pourraient nous trouver excessivement ambitieux dans nos objectifs au regard du laps de temps qui nous sépare de l’élection présidentielle », a conclu le premier ministre.
Aguibou Sogodogo