Préparatifs des prochaines élections communales et régionales : Les acteurs politiques dénoncent le cafouillage entretenu par le gouvernement

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Le ministre de l'Administration territoriale, Abdoulaye I Maiga
Le ministre de l’Administration territoriale, Abdoulaye I Maiga

Les élections communales, régionales et du district de Bamako auront-t-elles lieu selon le calendrier précédemment annoncé pour le 25 octobre 2015? Des membres du gouvernement, sous couvert d’anonymat, ne le croient pas. Le président de la République et son ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, y croient dur comme fer et ne le cachent pas. Et ce, malgré les récriminations de l’écrasante majorité de la classe politique, des ex-rebelles et de la société civile. D’où le cafouillage consécutif à la clôture du dépôt des candidatures au niveau des structures de l’Etat, qui n’ont pas reçu instruction dans ce sens.

La date de clôture du dépôt des listes de candidatures est fixée à demain jeudi 10 septembre 2015. Au sein du microcosme politique, c’est la course effrénée de différents états-majors vers l’établissement de ces listes de prétendants aux sièges de conseillers communaux, de conseillers régionaux et autres maires et présidents de conseils régionaux. La récente intervention à Ségou du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga rejetant l’hypothèse d’un autre report de ces élections semble avoir poussé la plupart des formations politiques à croire que le pouvoir veut les prendre de vitesse.

Pour certains partis politiques, “avec le régime IBK, il faut parer à toute éventualité. Visiblement, les conditions de la tenue de ces élections sont loin d’être remplies. Mais il ne faut pas se faire surprendre…”.

Etat défaillant

Selon certaines sources, le député Amadou Cissé de Tenenkou a empilé des dossiers de candidatures pour les déposer hier à la préfecture. Il n’a fait que constater que l’administration ne fonctionne pas, le préfet du cercle de Tenenkou est à Bamako, du fait de l’insécurité dans la zone. Idem pour les préfets de Goundam, Youwarou, Douentza, etc qui sont presque tous à Bamako, jurant qu’ils ne reprendront pas leurs services tant que les conditions de sécurité optimales ne leur seront pas assurées.

Dans le même sens, un député RPM élu dans la région de Sikasso, membre influent d’une Commission de l’Hémicycle, assurait hier que même les services du Trésor disent clairement qu’ils n’ont reçu aucune instruction (de qui de droit) pour recevoir le paiement des cautions des candidats. Alors que pour les élections précédentes, des équipes spéciales étaient mises en place dans les paieries du Trésor pour collecter ces cautions des candidats. “Il ne sert à rien de tenir des élections juste pour les tenir quand l’Etat même est défaillant à divers endroits du territoire… “, a-t-il déclaré.

Cafouillage

Tout semble donc mis en œuvre pour créer un cafouillage autour de ces élections et qui pousse certains partis à aller vers le boycott pour une mauvaise organisation de ces scrutins cruciaux.  Sinon, comment comprendre que par de récentes correspondances, les partis politiques de la majorité, suivis du groupe parlementaire RPM ont, tour à tour, saisi le Premier ministre, chef du gouvernement sur “ la nécessité de reporter les élections “. Et certains leaders politiques de questionner : “Comment tenir des élections régionales de façon séquentielle dans différents cercles ? C’est une confusion bien entretenue pour l’on ne sait quel dessein… “

Rappelons que le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation annonçait, lors de sa récente rencontre avec la classe politique, qu’il  n’est pas du tout souhaitable que le Mali s’inscrive dans les reports répétitifs de ces élections de proximité. ” Cela n’est pas bon pour l’image même de la démocratie malienne… La loi permet d’aller à des élections là où les conditions de leur tenue sont remplies, quitte à les tenir dans les localités menacées par l’insécurité un peu plus tard “, expliquait à cette occasion le Secrétaire général du ministère, Ibrahima Hamma.

Et le ministre de seriner : “Nous souhaitons vivement tenir le plus rapidement ces élections “. Faut-il alors les tenir à tout prix au point de frustrer même ses alliés politiques ? L’avenir proche nous le dira.

Bruno D SEGBEDJI

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4 COMMENTAIRES

  1. Que le gouvernement nous explique pourquoi nous devons aller aux élections sans Gao, Tombouctou et Kidal, il faut le dire ces régions attendent les réfugies, et les préfets et sous-préfets ne sont pas à leur poste, on joue à quel jeux, en précipitant ces élections?.
    Notre voisine la Côte d’Ivoire n’a telle pas fait d’élection pendant les 10 années de guerre civil.
    Nos gouvernants jouent à quoi.
    Que dieu sauve le MALI.

  2. le gouvernement gere les dates et non les elections. Comment peut-on confier la gestion des regions a des gens qui seront elus sur cette base de cafouillage au niveau des textes et dans le choix des hommes.
    Comment peut-on confier les ressources foncieres et financieres a des gens elus sur cette base. Mais ibk prepare la plus grande casse de l’histoire du Mali.

  3. Bonjour,
    Au Mali, pour qu’on réussisse la régionalisation, il est indispensable qu’un élu, au niveau du district de Bamako ou au niveau régional ou communal ou local, reste à l’endroit où il a été élu, y vive et y travaille.

    Le Ministre de l’administration territoire et de la décentralisation, Abdoulaye Idrissa Maïga, a raison sur ce point.

    C’est en vivant avec les populations qui les ont élus, que ces élus connaitront les besoins de ces dernières et les prendront en compte.

    C’est ainsi qu’ils contribueront à la vie et au développement endogène de leurs localités.

    Sans un tel développement, la régionalisation n’aura pas de sens.

    Certains candidats, élus potentiels, sont loin de leurs localités à cause de la situation sécuritaire dans leurs localités et dans plusieurs zones au Mali.

    Cette situation sécuritaire et le fait que la mise en oeuvre de l’accord de Bamako n’a pas avancé exigent de tamporiser un peu avant la tenue des élections régionales, communales et du district de Bamako.

    Il est urgent d’oeuvrer pour une mise en oeuvre urgente de l’accord de Bamako et pour le retour des réfugiés Maliens dans leurs localités d’origine.

    Probablement, certains de ces réfugiés souhaiteront se présenter à ces élections.

    Oeuvrons pour l’unité du Mali à travers ces élections.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    E-mail: anasser.ag-rhissa@orange.fr
    TEL 78 73 14 61

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