Préparatifs des élections législatives, situation sécuritaire dans les différentes circonscriptions administratives, retour de l’administration dans les localités où elle est absente, dialogue national inclusif, tels étaient, entre autres, les principaux sujets abordés au cours d’une rencontre entre le Premier ministre Boubou Cissé, les gouverneurs de régions et les préfets. C’était à la Primature en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Dans son discours introductif, le Premier ministre a insisté sur la gouvernance de proximité, qui consiste à aller à la rencontre des populations et d’être à leur écoute afin d’apporter des solutions aux difficultés qu’elles rencontrent. « Vous êtes la courroie de transmission de l’État. Ceux qui incarnent la permanence de l’État, son visage, sa réalité physique, les dépositaires de son autorité», fera-t-il savoir à ses interlocuteurs, qui sont également chargés de porter et d’expliquer les choix et les politiques publiques, de mettre en œuvre les réformes dans les circonscriptions administratives jusqu’au dernier échelon. Mais également, de les adapter et de les justifier en permanence afin qu’elles soient comprises et acceptées par nos concitoyens.
Et au PM de souligner que l’année 2020 qui débute est cruciale pour notre pays au plan politique et institutionnel et que le gouvernement, dans cette optique, va adopter, dans les jours à venir, le chronogramme des élections, avec une échéance importante au premier semestre de cette année en vue de renouveler le mandat des députés. Pour ce faire, dira le Chef du gouvernement, l’État mettra tous les moyens à la disposition des gouverneurs pour l’exécution des missions.
Le spectre du boycott plane sur les élections
Avant cette rencontre entre le PM et les représentants de l’Etat, trois mouvements syndicaux, notamment le Syndicats Libres des Travailleurs de l’Administration ; le Syndicat des travailleurs des collectivités territoriales ; et celui des Administrateurs civils, avaient fait savoir leur volonté de prendre en otage les élections législatives annoncées dans le premier semestre de l’année 2020, si leurs revendications n’étaient pas satisfaites par les autorités compétentes d’ici là.
Les trois syndicats sont remontés contre le gouvernement qu’ils accusent de marginalisation quant à la satisfaction de leurs points de revendication. Aussi envisagent-ils de boycotter les élections législatives, et une synergie d’action serait déjà mise en place afin de dégager les stratégies de combat dans ce sens. Le syndicat des travailleurs des collectivités territoriales réclament au gouvernement plusieurs mois d’arriérés de salaire, et ce depuis 2017. À cela, s’ajoutent quatre autres points de revendications du SYNTRACT.
Les travailleurs des collectivités territoriales avaient observé quatre mots d’ordre de grève en 2019. Des grèves ont été sans succès. Toute chose qui motive cette synergie d’action avec les deux autres syndicats, à savoir le Syndicat Libre des Travailleurs de l’Administration et le Syndicat des Administrateurs. Or, il se trouve que chacun de ces syndicats semble important dans le dispositif d’organisation des élections au Mali. C’est dire que le gouvernement fait face à un véritable défi avec ces partenaires sociaux sans lesquels on ne saurait parler d’élection !
Salif Diallo