La cérémonie de présentation de la nouvelle carte dite de Numéro d’Identification National (NINA) a eu pour cadre le Gouvernorat du District de Bamako. Elle a été présidée par le Ministre Délégué Chargé de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire, Abdoulaye Dramane Toure, en présence des représentants des partis politiques; ainsi que des partenaires Techniques et financiers.
Soucieux d’organiser des élections transparentes et crédibles pour qu’il n’y ait pas de conflits post électoraux, le Ministère de la Décentralisation et de l’aménagement est à pied d’œuvre pour doter le Mali d’une nouvelle carte appelé « NINA». Elle a été conçue pour permettre d’identifier l’électeur physiquement, ce qui pourra en ce sens, diminuer considérablement le risque de fraudes électorales. Les élections générales à venir sont un enjeu capital pour le Mali. Le Ministre délégué chargé de la décentralisation a rappelé aux uns et aux autres que le souci principal du Gouvernement est la réussite des deux missions essentielles qui lui ont été confiées. Notamment, le rétablissement de l’intégrité du territoire nationale et l’organisation des élections transparentes dont les résultats seront acceptés par tous. Ce, conformément à une décision du Gouvernement qui était en place avant la transition, dont l’actuel s’en est référé pour poursuivre les travaux du RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil ) ainsi que la nouvelle carte d’identification nationale qui est aussi un produit dérivé ; ayant comme objectif de doter le Mali d’un nouveau produit fiable permettant d’identifier physiquement les électeurs. Cette loi a été adoptée le 11 Aout 2006. Au regard de la situation politique et sécuritaire préoccupante du Mali, l’organisation des élections générales demeure un défi immense à relever par les Autorités de la Transition. C’est dans cette optique que le Ministère s’attèle à mette en place un système d’immatriculation unique, fiable en vue de prévenir des fraudes électorales.
Après la cérémonie d’ouverture du Ministre, ce fut le tour de Moriba Sinayoko, Directeur national de l’Etat civil, et chef du Projet de Numéro d’Identification National (NINA), de présenter la nouvelle carte d’identification nationale. Dans sa présentation, il a tenu à rappeler que le RAVEC a été conçu dans le cadre de la mondialisation de l’état civil. Il permet d’identifier tous les citoyens de l’intérieur et de l’extérieur. Quant à la nouvelle carte, elle sera confectionnée à partir des bases de donnée du RAVEC, assortie des codes alphanumériques. La carte NINA est un document administratif d’une épaisseur de 0,75cm pour un poids de 5g/m2 , et d’une longueur de 8,6cm sur 5 cm de large. Les cartes seront produites par un operateur économique sur un appel à concurrence en tenant compte du délai de livraison. Le budget de production ainsi que la formation des membres de commission de distribution et des équipes est estimé à neuf ( 9) milliards de FCFA.
A l’issue des observations faites par les partis politiques, ils sont unanimes que cette carte d’identification dans sa forme actuelle comporte beaucoup d’insuffisances à savoir: la carte ne fait pas mention de la filiation du titulaire, ni la taille et le teint n’apparaissent, encore moins la durée de validité de la carte. Ce sont entre autres insuffisances qui ont été révélées par les formations politiques.
Pour ce faire, certaines recommandations relatives à la durée de validité de la carte allant de cinq à dix ans tout en Compte tenu du coût global de la production ont été faites. Les partis politiques ont aussi demandé au ministère de la décentralisation et de l’Aménagement du territoire National de voir dans quelle mesure cette carte peut tenir en lieu et place de la carte d’identité civile. Ils n’ont pas manqué ensuite d’exprimer leurs inquiétudes par rapport à la distribution. Car, selon M. Sinayoko du Ministère de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire nationale, « les cartes seront distribuées par les Préfets, les chefs de quartiers, chefs de villages, ainsi que par les représentations diplomatiques du Mali dans les pays respectifs».
Pour les partis politiques, cela ne comporte pas des garanties suffisantes. Et d’ajouter que bon nombre de ces personnalités ne peuvent garder une position de neutralité. En tout état de cause, cette nouvelle carte s’inscrit en droite ligne de la reforme de l’administration malienne. Elle a l’avantage de réduire sensiblement la fraude électorale.
Boubacar SIDIBE