Premier semestre du pouvoir d’IBK : Six mois de promenades, de discours et de menaces

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Ibrahim_Boubacar_keita
Ibrahim_Boubacar_Keita

Du 4 septembre 2013 au 4 mars 2014, les Maliennes et les Maliens ont commencé à regretter leur choix de la dernière présidentielle. De bouche à oreille, ils ne s’en cachent même plus. Les raisons d’une déception qui va perdurer.

 

 

L’organisation des joutes électorales était synonyme du début de retour de notre pays à la dimension véritable de sa démocratie et de son unité. Pour cela, le choix du locataire de Koulouba imposait aux Maliens beaucoup de tacts et d’ingéniosités. Alors, après moult réflexions, plus de 77% de citoyens ont jeté leur dévolu sur le prince de Sébénicoro, Ibrahim Boubacar Kéïta.

 

 

Sans coup férir, avant même la proclamation officielle des résultats, le perdant a déjoué tous les pronostics. Soumi champion avec son épouse et ses enfants se rendent au domicile d’IBK à Sébénicoro pour le féliciter et lui souhaiter plein succès pour la gestion du Mali. Intervient alors les résultats et la prestation de serment. Depuis cette date, débutent les déboires des Maliens. D’abord, il omet une partie importante en lisant le serment de sa prestation. Comme si cela ne suffisait pas, il refuse de déclarer ses biens et il sera suivi dans cette action par son Premier ministre et les Ministres. Le peuple n’a que ses yeux pour observer et puis chuchoter. C’est le début de la descente en enfer.

 

 

Elu comme homme de poigne, IBK n’a pourtant réussi ni à combattre les rebelles, ni à ouvrir le dialogue avec eux après deux mois d’exercice du pouvoir comme indiqué dans l’accord de Ouagadougou. Il lève les mandats d’arrêt pour héberger des rebelles dans son parti avant de les loger à l’hémicycle. Puis il s’évertue plutôt à cumuler des voyages interminables avec à la clé des résultats mitigés. Il n’y a que des déclarations d’intentions dont nous devons encore les résultats dans nombre de domaines tels prioritairement l’emploi, la sécurité et la paix sans lesquels il ne saurait y avoir de développement.

 

 

Six mois déjà, les pauvres Maliens attendent un sursaut d’orgueil de la part de leur Président élu. Malheureusement, le goulot d’étranglement qui est Kidal reste sous le contrôle du MNLA. Ces apatrides font et défont jusqu’à empêcher le PM vacancier à poser son avion.

 

Six mois déjà, le président malien a fait presque le tour du monde. Il a fait l’Amérique, l’Europe, l’Afrique et le moyen Orient. Cependant, il n’a jamais pensé à faire un tour à Kidal pour montrer que cette partie est du Mali. Pour dire à l’opinion nationale et internationale que Kidal est partie intégrante du Mali. Qu’alors vouloir le déstabiliser est synonyme de déclaration de guerre au Mali. Rien n’y fit. Le peu d’argent dans les caisses est utilisé pour les voyages répétitifs aux résultats productifs pour la famille et les bailleurs ou soutiens de la campagne.

 

 

Six mois déjà, oui six mois de discours inutiles. Sinon où en sommes-nous avec la mesure d’interdiction de l’utilisation des véhicules de service en dehors des heures de travail ? Qu’en est-il de l’enquête concernant les dégâts causés dans les Commune I et IV par les fortes pluies d’août et septembre ? Que deviennent Kidal, Tessalit, Gao, Tombouctou et même Kayes où il y a quelques jours des mauritaniens ont attaqué nos services de douane ? Qu’en est-il de la lutte contre la gabegie et la corruption avec un marché de gré à gré de 69 milliards au conseiller spécial de la présidence ?

 

 

En outre, six mois déjà, personne n’est au-dessus de la loi si ce n’est la famille. Car, le Mali est sacrifié à l’autel de son renouveau par le copinage, le clientélisme. Oui, le Mali est géré par la famille, pour la famille. Avec plus d’une dizaine de ministres de la famille, le président de l’Assemblée nationale, le président de la commission de défense de cette auguste Assemblée. C’est cela le Mali d’abord, Dieu, ma Conscience. Et enfin, six mois de menaces où la propagande est reine. Tout commence d’abord par l’isolement spectaculaire du putschiste et allié Amadou Haya Sanogo. Lequel finira dans une prison dorée en attendant une libération angélique.

 

 

Six mois où chaque occasion sert de menace, de spectacle comme dans un kotéba.

 

 

Cependant, l’une des seules bonnes notes se trouve au niveau des forces armées et de sécurité. La réforme bat son plein même si demeurent encore les grandes magouilles avec l’avancement des proches au détriment des meilleurs notamment à la gendarmerie et à la protection civile.

 

 

Pour autant, l’on se plait à nous faire croire que le Mali bouge. Même l’argent qui nous a été promis n’arrive pas à être débloqué. Puisque les donateurs doutent de la compétence des maîtres du jour. Pis, ils estiment que l’argent ne servira pas le Mali mais la famille. Depuis, ils sont devenus très exigeants. Pour parer à cette situation, le prince du mandé s’est déployé au Qatar, au Maroc. Les résultats enregistrés peuvent nous permettre de respirer si et seulement si les choses se passent  dans l’orthodoxie. Sinon, il faut être clair six mois ne permettent pas de faire un bilan de gestion d’un pouvoir. Cependant, ils permettent d’observer les sillons de la réussite d’un pouvoir. A l’heure actuelle, personne ne peut lever le petit doigt pour dire avec certitude que le Mali est sur la bonne voie.

 

 

En attendant la clarification, nous allons être patients car Me Alioune Blondin Bèye a dit ceci : “La patience est la moitié de la foi “.

 

Boubacar DABO

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