Premier semestre d’IBK au pouvoir : Les Maliens entre optimisme et incertitude !

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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK

Après six mois de gestion du pouvoir, les Maliens restent partagés entre optimisme et pessimisme quant aux capacités d’IBK à mener à bon port le bateau Mali durant son quinquennat. Ce premier semestre d’IBK au pouvoir aura été marqué par des décisions populaires saluées à leur juste valeur par les populations. Mais aussi, par d’autres, qui font naitre le doute et le pessimisme chez une frange importante de la population qui se demande aujourd’hui si elle a fait le bon choix en portant le « Kankelentigui » au pouvoir.

 

 

Homme à poigne, ferme, bosseur…bref, les qualificatifs ne manquent pas chez certains pour couvrir d’éloges le « Mandé massa ».

« Le bilan des six mois d’IBK au pouvoir est plus que satisfaisant », raconte certains de ses fervents supporters. Mais pourtant, derrière cette apparence… se cachent d’autres réalités, motifs du pessimisme et désespoir affichés au sein de la population.

 

 

IBK entre décisions populaires et impopulaires

Plébiscité lors des deux tours de l’élection présidentielle, IBK incarnait aux yeux de la majorité des Maliens qui l’ont crédité de 77% de leurs voix, le candidat à même de redonner au Mali son honneur  et sa dignité. Bafoués, après le coup d’Etat du 22 mars 2012 et par l’occupation des trois régions du nord avec son corollaire de violations des droits de l’Homme (viols, amputations, mariages forcés, restriction des libertés individuelles…).

Aussi, les Maliens assistaient impuissants au laisser-aller, l’impunité, le clientélisme, le népotisme, qui avaient été érigés en système de gestion au Mali sous son prédécesseur.

 

 

En plus du manque d’autorité de l’Etat.  Et il fallait un homme de la trempe d’IBK pour redresser cette situation.

Ce qui va se matérialiser par son élection après la guerre de libération des trois régions du nord du pays à travers l’intervention des forces étrangères aux cotés de l’armée malienne.

Après son entrée en fonction le 4 septembre 2013, beaucoup de décisions vont être prises par le président IBK pour tenter de redresser les choses du côté de l’administration.

 

 

Une manière pour lui de mettre en œuvre une promesse de campagne car il avait promis de mener une guerre sans merci contre les maux qui freinent le développement du Mali.

Lors de la célébration du 22 septembre, il a pris des mesures, unanimement, saluées.

 

 

Dans un discours à la nation, il a promis qu’il y aura ‘’tolérance zéro’’ contre les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires sur leurs lieux de travail, les véhicules de l’Etat servant dans les vergers personnels, le fait de siroter du thé dans les bureaux transformés en marché…S’y ajoutent sa volonté exprimée de lutter contre la corruption et la délinquance financière, le bon usage des ressources de l’Etat.

En plus, sa décision de mettre fin aux agissements de Sanogo et sa bande du 22 mars 2012. Lesquels  avaient fini par faire de Kati une République dans la République. Car, avant son élection, la ville garnison faisait peur à Bamako. Et les putschistes planaient sur les autorités de la transition comme une épée de Damoclès.

 

 

Bien qu’ayant bénéficié du soutien des putschistes de Kati contre son principal challenger, SoumailaCissé de l’URD, IBK décidera de mettre fin à cette situation.

 

 

Au passage, le soutien des ex-putschistes de Kati à IBK s’expliquerait surtout par la qualité des rapports qu’ils entretenaient avec le candidat de l’URD dont le parti faisait partie du FDR qui a condamné le coup d’Etat et exigé le retour à un ordre constitutionnel normal. Aussi, SoumailaCissé a été victime d’une interpellation et d’une agression de la part des putschistes contre qui, il a toujours des dents cariées. Donc, il fallait soutenir  un candidat qui pourrait se montrer clément avec eux une fois élu.

 

 

Cependant, après son élection,  partagé entre la volonté du peuple et les caprices de ses amis putschistes, IBK a choisi la volonté du peuple, fort de la légitimité que celui-ci lui a accordé avec  plus de 77% des voix.

 

 

Pendant qu’une opération dénommée « Saniya » se préparait pour mettre fin aux agissements des putschistes à Kati, la mutinerie du 30 septembre 2013 va précipiter son exécution  sur le terrain sous la direction du Lieutenant-Colonel Elysée Dao.

 

 

Cette opération va s’emparer de la place d’armes de Kati, des magasins de munitions. Avant de désarmer le Général Sanogo. Avant qu’il ne soit sommé de quitter le Camp Soundiata pour un autre camp à Bamako. Une situation que les populations ont saluée. Celles de Kati en particulier.

Ensuite, son interpellation, sa mise sous mandat de dépôt avec d’autres officiers proches de l’ex-junte dans l’affaire dite des bérets rouges disparus suite à une plainte de leurs familles.

 

 

Le clanisme à la IBK !

Cependant, malgré ces nombreuses décisions populaires d’IBK, d’autres ont surtout suscité colère, désespoir  et pessimisme chez une frange importante de la population : D’abord, la levée des mandats d’arrêt contre les bandits armés qui ont pactisé avec les terroristes, causant toutes sortes de souffrances aux populations du nord. Là, IBK a jeté l’opprobre sur la justice malienne qui était pourtant la source de ces décisions. Aussi, la libération, sans jugement, des prisonniers de guerre pris par les miliaires maliens dans les rangs des groupes armés contre une prétendue volonté de réconciliation nationale sans que ceux-ci ne changent leur position d’un iota, la validation de la candidature d’ex-rebelles du MNLA aux législatives avant qu’ils ne soient élus sous les couleurs du RPM.

 

 

En plus, les populations ont été déçues par la décision d’IBK de nommer plusieurs membres de sa famille et de sa belle-famille aux postes de ministres.

S’y ajoutent, « l’élection » de son fils Karim comme député, son choix comme président de la commission Défense et sécurité de l’AN devant un Niamé Keita, plus expérimenté en la matière, l’élection de son beau-père comme président de l’AN, etc…

 

 

Les premiers pas d’IBK au pouvoir, à travers ces six mois, sont loin de faire l’unanimité. Car, les Maliens se trouvent aujourd’hui partagés entre optimisme et pessimisme au regard des nombreuses décisions qu’il a prises depuis son accession au pouvoir.

Georges Diarra

 

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2 COMMENTAIRES

  1. Mes amis , une fois de plus , nous devons comprendre que les dirigeants Africains ne peuvent nous dire la réalité. Ils ne maitrisent pas l’environnement extérieur de leur pouvoir. Les pressions des pays colonisateurs sont infernales . Il est facile de critiquer l’autre mais difficile de mieux faire que lui. La meilleure façon de gouverner est de donner la main à ses prédécesseurs et non de les bafouer en les qualifiant tous les jours d’apatrides. Je jure que tous les Maliens sont jaloux de ce pays bénis mais les contraintes pour notre développement sont multiformes et diverses. Je demande humblement à IBK de tendre la main à Alpha , oui à ATT et de les pardonner des fautes commises. Ceux qui le poussent de l’heure contre les deux précédents présidents seront demain les premiers à nier tous les bons actes qu’il posera. Je ne défend aucun intérêt particulier avec l’un ou l’autre.

  2. Quand le Tour de Boubeye pour justifier ses millards, le juge Karambe avec ton mentor Me Bathily attend quoi pour interpeller Boubeye pour justifier sa fortune c’est au nom de la justice que vous parlez non, donc le peuple malien vous regardez

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