Le Premier ministre chez les centrales syndicales : Vers la mise en place d’une structure permanente pour suivi du dialogue social

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Soumeylou Boubèye Maïga, le nouveau Premier ministre malien, le 29 décembre 2017 lors d'une cérémonie de décoration à Koulouba. HABIBOU KOUYATE / AFP

Afin de reconnaître la place des syndicats dans la stabilité sociale et dans les politiques sociales de notre pays, le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, a rendu, hier, une visite de courtoisie à l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), à la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), à la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) et à la Confédération malienne du travail (CMT).
C’est aux environs de 10h00 que le chef du gouvernement est arrivé à la Bourse du Travail, accompagné par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Maouloud Ben Kattra et certains de ses proches collaborateurs.

Il a été accueilli par le Secrétaire général de l’UNTM, Yacouba Katilé. Suivra la séquence des échanges entre les deux parties. Dans ses propos introductifs, le chef du gouvernement a expliqué que son déplacement consistait à reconnaître la place des syndicats dans notre pays, dans tout ce que nous faisons, dans la stabilité sociale et dans les politiques sociales.
«Normalement, les politiques publiques sont destinées aux travailleurs et c’est pour mieux améliorer leurs conditions de travail, leurs conditions de création des richesses et les considérer comme des partenaires importants et permanents de l’Etat», a insisté Soumeylou Boubèye Maïga.
S’exprimant à son tour, le patron de la Centrale syndicale a, de prime abord, rappelé que cette visite du chef du gouvernement à l’UNTM est certainement une preuve de fidélité, sachant l’engagement syndical de ce dernier d’il y a quelques décennies. «Cette visite vise aussi à vous enquérir de notre situation, à nous exposer vos attentes par rapport à la haute mission dont vous êtes investi», a ajouté Yacouba Katilé. Selon le leader syndicaliste, la prise en compte des préoccupations des militants de l’UNTM les mettra à l’aise dans le partenariat. Ainsi, a-t-il souhaité l’arrêt des comportements attentatoires au droit et à la liberté syndicale, devenus fréquents dans notre pays. M. Katilé dira par la suite que c’est le lieu de déplorer l’absence d’une structure de dialogue social, cadre idéal de la participation aux affaires de la nation pour un syndicat. Auprès du premier chef de l’administration malienne, le secrétaire général de l’UNTM a demandé que l’émergence des syndicats soit désormais soumise à une réglementation. Il dira aussi que le principe de l’augmentation des salaires n’est pas respecté dans nombre d’entreprises privées, de même que la réduction de l’impôt sur les traitements et salaires (ITS ) de 8% . Le secrétaire général de l’UNTM a également pointé du doigt le blocage par les gouvernements successifs du bilan des privatisations opérées depuis l’avènement de la démocratie, la dégradation du pouvoir d’achat des travailleurs…

«Au syndicaliste que vous êtes, doublé par moment de formateur en matière de presse ouvrière, nous avons un devoir de sincérité, mais aussi un devoir de solidarité, d’entraide pour le succès de votre mission. L’UNTM, après satisfaction au moment venu, sera derrière vous», a-t-il assuré.
Sur tous ces sujets, le visiteur de marque a apporté des réponses satisfaisantes. Sur la question de l’ITS, Soumeylou Boubèye Maïga a confié avoir toujours considéré que si l’on ne peut pas augmenter les salaires, on peut peut-être augmenter les revenus, notamment en jouant sur l’ITS.
Il a promis d’être attentif à la relecture des conventions collectives. Pour le Premier ministre, une administration ne peut être stable s’il n’y a pas de plan de carrière. En outre, il a plaidé pour la création d’un statut pour les stagiaires qui abattent un travail énorme dans nos administrations, ajoutant que cela contribuera à réduire les inégalités.

Comme thérapie de choc aux différents maux, Soumeylou Boubèye Maïga a annoncé la prochaine mise en place d’une structure permanente pour le suivi du dialogue social. En définitive, le chef du gouvernement avoue être venu renouveler aux responsables syndicaux ses sentiments de confraternité, précisant qu’il reste dans l’âme un militant et un syndicaliste. «Je reste engagé sur le parcours et toutes les valeurs que nous avons partgés ensemble et que nous continuons de partager ensemble. Nous devons justement profiter de cette situation pour que ce pour quoi nous nous sommes battus pendant des années puisse connaître un bond qualitatif et je suis persuadé que nous pourrions le réussir dans la concertation, dans le respect et dans la reconnaissance du rôle de chacun», a conclu le Premier ministre.

Après l’UNTM, le chef du gouvernement et sa délégation se sont rendus au siège de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM), sis au Quartier du fleuve. Sur place, Soumeylou Boubèye Maïga s’est entretenu, – à huis clos -, avec les responsables de cette autre centrale syndicale. A l’issue de la rencontre, le secrétaire général de la CSTM, Hamadoun Amion Guindo, confiera qu’il est de coutume que chaque fois qu’il y a un nouveau Premier ministre, qu’il prenne contact avec les partenaires sociaux. «Il nous a parlé un peu des préoccupations. Pour une visite de courtoisie, nous sommes satisfaits de ce que nous avons entendu», a-t-il résumé.
Dans l’après-midi, le chef du gouvernement a également rendu une visite de courtoisie à la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM) et à la Confédération malienne du travail (CMT).
Massa SIDIBÉ

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2 COMMENTAIRES

  1. Permanente veut dire y compris les “périodes creuses”, comme pour les plus démunis, il faut y penser toute l’année!

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