Après une grève de 48 heures, du 15 au 16 octobre 2018, bien suivi par les travailleurs, la coordination des comités syndicaux de la DAF, des DRH, des CPS et des DFM de la Primatures et des départements ministériels place la barre un plus haut en entamant une deuxième grève de 72 heures le lundi 12 novembre 2018. Selon la coordination des comités syndicaux, si leurs doléances ne sont pas satisfaites, une grève d’une semaine aura lieu en mois de décembre.
De l’avis des responsables syndicales, leur mot d’ordre de grève de 72 heures, qui a débuté hier lundi 12 novembre 2018, a été suivi à 98% des travailleurs des services concernés. Selon le coordinateur des comités syndicaux, Issa Synayoko, la grève a été effective. « Même les trois services (la primature, la Direction des Ressources Humaines, les finances) qui n’avaient pas pris part à la première grève ont respecté le mot d’ordre de cette première journée res. Selon lui, les 52 services qui ont été invités à participer à cette grève, notamment la Direction Administrative et finance de la primature, toutes les Directions des Ressources Humaines (DRH), les Cellules de Planification des Statistiques (CPS) et toutes les Directions des Finances et Matériels (DFM), ont effectivement observées la grève.
Au dire du coordinateur, jusqu’à présent il n’y a pas eu du tout de négociation entre eux et l’Etat, excepté la rencontre informelle que le ministre du travail et de la fonction publique a improvisé après la conférence de presse d’information que la coordination a organisé à la Bourse du Travail. En effet, il dira que la ministre déclare à qui veut l’entendre que c’est le Secrétaire Général de l’UNTM qui lui a demandé de ne pas les recevoir.
« Le ton se durcit au niveau de la coordination du fait que la négociation est un droit, un droit que le Mali a consigné dans les conventions internationales. Tout le monde à droit de participer à une négociation mais ce n’est pas le cas, l’Etat est entrain de nous ignorer totalement comme si la grève n’a pas eu lieu alors que l’administration est paralysée», a déploré Issa Sinayoko. Tout en précisant que cette négligence n’a pas commencé avec eux seulement plutôt avec tous les syndicats qui ont entamé des grèves. Il a pris l’exemple sur la grève de la santé qui a duré plus d’un mois et fait des victimes.
De même, il a évoqué la grève des magistrats qui est un record dans le pays. Pour lui, la ministre n’a pas du tout la culture et la maturité du dialogue social. « Ce n’est pas normal mais on n’a pas été surpris parce que tous ceux qui ont été en grève ont été négligés à part ceux qui ont posé leurs doléances à la veille des élections », a déclaré le coordinateur. Plus loin, il a expliqué qu’ils ne demandent pas de nouvelles doléances mais simplement ils sont contre la discrimination. « La discrimination, elle est interdite non seulement par la législation malienne et par toutes les conventions internationales que le Mali a signé mais malheureusement nous nous sommes victimes d’une discrimination. On est conseillé par des gens qui sont dans de meilleures conditions que nous », insiste-t-il.
Parlant du forum sur les salaires que l’Etat compte organiser avec les partenaires sociaux, le coordinateur a souligné qu’ils ne sont pas. Mais, ajoute-t-il, que l’Etat corrige d’abord l’injustice qui est à leur niveau avant d’aller au forum.
Face à la négligence de l’Etat, les membres de la coordination des comités syndicaux de la DAF, des DRH, des CPS et des DFM, de la Primature et des départements ministériels sont déterminés de continuer le combat pour avoir gain de cause par rapport à leurs doléances. Ils demandent à l’Etat de prendre ses responsabilités du fait que la négociation est un droit pour tous les citoyens et que toutes les organisations sociales doivent être écoutées surtout si elles ont des doléances que personne ne peut contester. « J’invite l’Etat à prendre ses responsabilités avant qu’il ne soit trop tard », a conclu le coordinateur Issa Sinayogo.
Au dire de la coordination, une grève d’une semaine aura lieu en début décembre si toutefois un protocole d’accord n’est pas signé.
Ousmane Baba Dramé