La cérémonie d’ouverture présidée par le chef du parti, Amadou Koïta, a vu la participation des délégués venus de l’intérieur et de l’extérieur du pays, des militants et sympathisants du parti, des membres de partis de l’opposition et de la majorité présidentielle, des organisations de la société civile et bien d’autres structures et personnalités. Durant le congrès du PS Yéelen Coura, ses membres ont procéder à la révision des textes du parti, au renouvellement des membres du Bureau exécutif et se sont penchés sur des sujets liés à la vie du parti ainsi qu’aux conditions de vie des populations maliennes. Sans surprise, le président du PS Yéelen Coura a été reconduit à la tête du parti. Face à un public acquis à sa cause et dans une salle pleine à craquer, le leader du PS Yéelen Coura a fait savoir que, malgré l’accord de paix qui a suscité de l’espoir chez une grande partie de notre peuple, la paix et même la sécurité semblent toujours hors de portée.
L’adage « aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années» sied bien à Amadou Koïta, qui aura reçu le weekend dernier les éloges et les encouragements d’éminentes personnalités politiques de notre pays, venues honorer ce premier congrès ordinaire du PS Yéelen Coura. Les présidents de l’Urd, l’honorable Soumaïla Cissé ; du Fare Ankawuli, Modibo Sidibé ; de la Cnas Faso Hère, Soumana Sako ; du Pdes, Amadou Abdoulaye Diallo ; de l’Asma Cfp, Soumeylou Boubèye Maïga ; de l’Urp , Dr Soumaré ; de l’Apdf, Fatoumata Siré Diakité ; le Secrétaire général du Parena, Djiguiba Keïta alias PPR ; l’honorable Moussa Timbiné du Rpm, la quasi-totalité des leaders politiques qui comptent au Mali ont répondu présents à l’invitation du leader du PS Yéelen Coura, Amadou Koïta, lors du tout premier congrès de son parti. Lors de son allocution de bienvenue, le Secrétaire général du PS Yéelen Coura, Cheick Oumar Coulibaly, a remercié tout ce beau monde d’avoir fait le déplacement, déclarant que : « Depuis sa création le 25 mai 2013, le PS a participé à toutes les échéances électorales au Mali. La question du Mali est au centre de nos préoccupations. Les élections communales, régionales et du district de Bamako du 25 octobre prochain seront un moment de ferveur pour le PS qui présentera des candidats.» Parlant du congrès de la formation politique dont il est le président, Amadou Koïta a expliqué : «Ce premier congrès ordinaire est pour nous l’occasion de nous pencher sur la vie de notre pays, sur les conditions de vie de nos populations et sur la vie politique de notre parti.» Amadou Koïta s’est inquiété du fait qu’en ce moment l’insécurité se propage, telle une gangrène, d’une région du Mali à une autre, avec un aveuglement total dans le choix des cibles. Amadou Koïta, qui s’est dit fier de son parcours au sein de l’opposition, estime que celle-ci n’est pas l’ennemi du Président IBK. Louant le peuple malien pour son « rejet » de l’intolérance, la guerre et la violence, Amadou Koïta a appelé les hommes politiques maliens à se réveiller. « La classe politique malienne se doit de quitter l’inertie qui l’habite et prendre sa place dans le débat de fond qui permettra une visibilité des actions à mener pour aider notre pays à se relever», a-t-il lancé, invitant la jeunesse à l’union sacrée pour la paix au Mali. Les partis amis, une quinzaine, ont tous souhaité plein succès aux travaux du congrès du PS Yéelen Coura. L’opposition ne s’est pas privée de fustiger « la mauvaise gouvernance du régime IBK », voire les témoignages. La cérémonie d’ouverture du premier congrès du PS Yéelen Coura a été agrémentée par la prestation de l’artiste Fati Niamé. A l’issue des travaux du congrès, Amadou Koïta a été réélu à la tête d’un bureau de 82 membres pour un mandat de 4 ans. L’une des recommandations faite par les congressistes est d’œuvrer à la création du regroupement de l’ensemble des socialistes.
Aguibou Sogodogo
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Les témoignages de partis invités au congrès ordinaire du PS Yéelen Coura
* Soumaïla Cissé, président de l’URD, chef de file de l’opposition : « Les récents événements dans la région de Kidal et les tentatives de résolution montrent à suffisance le manque de leadership dans ce dossier »
Le Mali, notre pays tonnait des moments difficiles. Il est devenu familier d’un phénomène qu’il n’a jamais connu auparavant : l’insécurité. Aujourd’hui, le Malien est en danger partout où il se trouve, à la campagne comme en ville, à la merci des bandits armés mieux équipés et mieux organisés que nous. Aujourd’hui, le Malien a faim. L’expression « kunu ka fissa bi yé » est plus que jamais vraie. Aujourd’hui, le Malien est ivre, non pas par l’alcool, mais ivre par le poids des promesses vaines, ivre par l’absence d’actions devant améliorer sa condition de vie. Mais à quoi devons-nous tous ces malheurs et tout ce désespoir ? A la mauvaise gouvernance bien sûr, une gouvernance sans cap, sans leadership, sans programme, une gouvernance faite de corruption, de gabegie, de népotisme et de clinquant. Une gouvernance ou l’improvisation le dispute à l’arrogance et au déni. L’impunité est devenue la règle et la lutte contre la corruption un vœu pieux. Chers amis, comme vous le savez, notre armée, instrument de notre souveraineté, est mal équipée. On se demande à quoi ont donc servi tous les milliards engagés pour sa formation et son équipement ? … Les récents événements dans la région de Kidal et les tentatives de résolution montrent à suffisance le manque de leadership dans ce dossier et font craindre la remise en cause progressive et insidieuse de notre souveraineté et cela, soyez-en sûrs, vous et nous, nous ne le cautionnerons jamais.
* Djiguiba Keïta alias PPR, secrétaire général du Parena : « Anti-putschistes jusqu’au bout des ongles, nous avons bravé ensemble les capitulards et les opportunistes, les renégats… »
En effet, quel honneur que d’être invité par un parti d’honneur, un parti de conviction ! Les relations de compagnonnage entre le Parena et le Président Amadou Koïta et ses camarades remontent aux heures sombres du putsch le plus stupide que notre pays, voire le monde, ait connu. Au moment où des démocrates et patriotes maliens se cherchaient pour se donner la main et résister au coup d’Etat des soudards de Kati, nous avons croisé le chemin des jeunes camarades qui vont créer un peu plus tard le PS-YK. Quel combat avons-nous mené ! Anti-putschistes jusqu’au bout des ongles, nous avons bravé ensemble les capitulards et les opportunistes, les renégats du régime qui venait de tomber et qui leur avait tout donné. Nous avons tenu. Et c’est justement l’occasion de rendre hommage à Monsieur le Président du PS YC. Souffrez, M. Koïta que nous disions ici et maintenant que vous êtes un Homme, que vous êtes digne et que vous n’êtes pas ingrat, que vous méritez pleinement le compagnonnage des hommes du Parena pétris des mêmes valeurs. Merci l’inégalable porte-parole du Front pour la Démocratie et la République (FDR). C’est ce FDR qui a libéré le Mali de la junte et dont le combat a abouti au retour à une vie constitutionnelle normale. Camarades congressistes, votre congrès se tient au moment où, après le combat que nous avons mené contre le putsch, le peuple souverain du Mali s’est donné un président de la République, élu avec un score «aux allures de plébiscite!» pour citer l’heureux élu. Mais ce brave peuple ne tardera pas à déchanter. Le nouveau président, à peine élu, au lieu de se tourner vers le peuple et ses préoccupations majeures, dont la libération du Nord du pays, s’occupa fondamentalement de tout autre chose….De scandales en scandales, le peuple découvrit, tout médusé, le nouveau régime et la nouvelle gouvernance.
* Modibo Sidibé, président des Fare Anka wuli : « Le Mali, notre pays et la république sont pris en otage par des querelles intercommunautaires»
Votre premier congrès ordinaire se tient dans un contexte où « l’Accord pour la paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » que nous avons ensemble dénoncé en raison des pièges qu’il renferme pour l’unité nationale, est très sérieusement menacé par le communautarisme qu’il a érigé en valeur de gouvernance. Le Mali, notre pays et la république sont pris en otage par des querelles intercommunautaires qui n’ont pas fini de dévoiler leur véritable nature… La MINUSMA doit s’impliquer davantage aux côtés des Forces armées et de Sécurité du Mali dans la lutte contre le terrorisme et le narcotrafic afin de mieux remplir sa mission de stabilisation du Mali, il y a une exigence pour tous les groupes armés qui prétendent adhérer à la paix, de se démarquer clairement du terrorisme et du narcotrafic.
* Soumeylou Boubeye Maiga, président de l’ASMA Cfp : « Il y a dans notre pays un climat dominé par l’anxiété, beaucoup d’interrogations et quelques déceptions »
Koïta incarne pour nous la jeunesse dont nous rêvons. Une jeunesse patriote et engagée. Votre congrès se tient à un moment crucial de notre histoire, tout en saluant les efforts déployés par la médiation internationale, force est de constater que notre pays reste confronté à l’hypothèque que la situation dans le nord peut peser sur tous les efforts de redressements et de réconciliation. Notre tissu national demeure fragile. Notre société reste dominée par des tensions et des rancœurs. Il y a dans notre pays un climat dominé par l’anxiété, beaucoup d’interrogation et quelques déceptions. Nous avons devant nous un immense chantier, celui de la renaissance nationale.
* Abdoulaye Amadou Diallo, président du Pdes : « Notre pays est en détresse, il court le risque d’une rupture »
Permettez moi d’attirer l’attention sur la nécessité pour l’opposition démocratique et républicaine de renforcer ses rangs afin que la voie de l’opposition qui est l’écho fidèle de la voie du peuple malien puisse raisonner si haut et si fort, qu’il soit impossible à quiconque de l’ignorer. Le renforcement de nos rangs doit nous incliner à éviter toutes fragmentations de quelques natures que ce soit. Nous devons être attentifs aux questions de leadership qui sont de point de vue dérisoire au regard des enjeux et défis auxquels notre pays est confronté. Nous devons être vigilants aux clivages idéologiques. Notre pays est en détresse, il court le risque d’une rupture. C’est pourquoi, nous devons nous unir pour agir maintenant.
* Soumana Sako, président de la Cnas Faso Hère : « L’Accord d’Alger est contre le Mali et le transforme en protectorat »
Après le coup d’Etat du 21 et 22 mars 2012, il y a un certain nombre de personnalités qui m’ont impressionné. Je citerais deux, que les autres m’en excuse. Le premier est le camarade Tiébilé Dramé qui fut notre excellent ministre des affaires étrangères. Tiébilé Dramé, dans les premières heures dans cette intervention de poursuite était au téléphone avec certains d’entre nous pour voir comment s’organiser et faire échec à cette remise en cause du processus démocratique du Mali. La deuxième personnalité que j’ai découverte à l’occasion du coup d’Etat n’est autre que Amadou Koïta. Il est de cette jeunesse dont nous voulons. Nous allons condamner ensemble l’accord d’Alger. C’est un accord contre le Mali qui met le pays sous tutelle et transforme le Mali en protectorat. Le Mali est en détresse.
* Moussa Timbiné, député élus sous les couleurs du Rpm : « La seule chose qui vaille aujourd’hui est le Mali »
Koita a toujours défendu les causes justes. La seule chose qui vaille aujourd’hui est le Mali. Le Ps et le Rpm ont le même objectif. Koïta doit servir de leçon à beaucoup de partis politiques. Nous invitons tous et chacun à œuvrer pour la paix.
Propos recueillis par Aguibou Sogodogo
Des opportunistes qui changent de direction comme le vent
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