L’argent faisant désormais foi dans nos élections pousse le Rpm à se targuer d’une éclatante victoire d’IBK en 2018. Pourtant, l’équation de l’incontournable Adéma-Pasj demeure une véritable entrave à résoudre. Les Maliens ayant compris que l’Urd et l’Adéma ont été victimes de montage grotesque après le putsch de 2012.
Cette année 2017 est une année charnière pour la présidentielle probable de 2018. D’où depuis, de nombreuses formations politiques entreprennent des débats à l’interne afin de pouvoir mieux se positionner.
Il n’est point besoin de rappeler que l’Adéma est un parti “libre”, qui n’est l’incarnation de personne, aucune seule personne ou aucun seul leader ne peut décider. Le parti respecte des principes qui se profilent déjà à l’horizon. Il s’agit notamment de débattre de la position du parti pour la présidentielle à venir. Deux courants d’idées y faisant déjà foi, soutenir aveuglement le président IBK ou faire sortir un candidat contre IBK.
En effet, 2018, c’est déjà demain. Alors, sans être dans les secrets des dieux, il est clair qu’à la date d’aujourd’hui, le président sortant (IBK) entend se présenter. Si en 2013, c’est un mouvement populaire qui l’a accompagné ; en 2018, il n’en serait pas ainsi. Il va alors s’adosser sur son parti et ses alliés mais surtout ses propres réalisations des 5 ans de gestion.
Disons-le net, le Rpm est aujourd’hui riche (l’argent de l’Etat) sinon il reste sans contenu politique réel. La preuve, les dernières municipales, il a été trimbalé. C’est l’argent et sa stratégie de s’adosser aux autres qui lui a permis de s’imposer. Sinon, s’il n’est pas battu, il a eu des difficultés dans presque tous les grands bastions politiques du pays.
Bien que l’argent faisant foi aujourd’hui dans nos élections, il va falloir avoir d’autres arguments pour l’accompagner. Alors, il faut vite chercher à résoudre l’équation de l’Adéma-Pasj qui est une vraie entrave pour IBK.
Comme le Mali, le parti africain pour la solidarité et la justice tangue mais ne chavire pas. Sinon, de 1992 à nos jours, plusieurs leaders y ont quitté notamment feu Mohamed Lamine Traoré et son clan (Miria) ; IBK et les siens (Rpm) ; Soumi et ses hommes (Urd) et récemment SBM avec les siens (Asma).
Alors, pour se frayer le chemin d’un nouveau mandat, IBK en est conscient, il faut aller avec l’Adéma Pasj. D’ores et déjà, il faut chercher à résoudre cette équation à plusieurs inconnues. Les différents courants ayant déjà commencé à se manifester. Notamment à travers notre confrère et député Yaya Sangaré, le président du parti Tiémoko Sangaré entre autres.
Puisqu’il ne faut pas se leurrer, la présidentielle de 2018 s’annonce très ouverte. Les leaders religieux et les militaires étant en train de réfléchir de la démarche à adopter. Comme l’a indiqué ce porteur d’uniforme : “En 2013, face à la situation chaotique qu’on vivait, il a été indiqué de voter IBK, sans murmure ni hésitation. Mais, en 2018, chacun va se choisir son homme afin d’éviter le désastre et le quiproquo….”
En tout état de cause, dans le jargon du Rpm, IBK est le candidat naturel qui peut et doit passer dès le 1er tour. Oubliant que Moussa Mara (Yéléma), Housseyni Amion Guindo (Codem), Soumeylou Boubeye Maïga alias SBM (Asma), Me Mountaga Tall (cnid) parmi tant d’autres ne se sont pas encore décidés de soutenir IBK dès le 1er tour. Mais, le plus important à notre entendement est de chercher à résoudre l’équation Adéma Pasj, ce parti à lui seul représentant une très bonne partie de l’électorat d’IBK pour un probable 2ème mandat. Car unis, les militants du Pasj sont comme Hercule.
Boubacar DABO