Pr. Younouss Hameye Dicko face à la presse : «Nous sommes hostiles à toutes interventions des forces étrangères au Mali»

A l’occasion de la commémoration de son 9^ème anniversaire, le Rassemblement pour le Développement et la Solidarité (RDS) a organisé une conférence de presse à son siège à Sébénikoro. C’était le samedi dernier 08 décembre 2012. Animée par son Président Pr. El Hadj Younouss Hameye Dicko, la conférence avait pour thème : «Le RDS face à la problématique de la restauration de l’intégrité territoriale». Ont pris part à cette conférence, les militants, les partisans et les sympathisants du parti, des personnalités ainsi que des représentants d’autres partis amis.

Le RDS, il faut le signaler, est l’un des rares partis politiques à s’exprimer sur tous les dossiers brûlants de notre pays, d’Afrique et du reste du monde. Alors, il ne peut se déroger de cette règle à l’occasion de son 9^ème anniversaire. D’où sa prise de position face à toute intervention au Mali d’une quelconque force.

Pour cette conférence de presse, le secrétaire politique du parti, M. Mamadou Kanté a révélé dans la déclaration dont il a fait lecture que le parti est toujours débout, solide, propre et continue d’apporter sa haute contribution à l’édification de notre nation. Et cela, dit-il, malgré la fraude électorale, la corruption dans tous les secteurs de la vie nationale, les obstacles dressés sur son chemin depuis 9 ans. Selon lui, dans les zones occupées, toutes les bases restent intactes et sont en contact permanent avec le RDS qui, aujourd’hui connait une adhésion massive des jeunes, des femmes et des politiques.

Pour revenir au thème de la conférence «Le RDS face à la problématique de la restauration de l’intégrité territoriale», il rappelle que le peuple malien, préoccupé par la reconquête du septentrion recherche des voies et moyens pour une sortie définitive de crise, alors le RDS invite tous les Maliens à l’union sacrée afin de sauver l’édifice commun. Ainsi, tout comme les autres partis patriotes portants le Mali dans le cœur et dans le sang, le RDS précise que l’impérieuse nécessité de cette mission lui incombe au plus haut degré. Pour lui, pour rétablir l’intégrité du territoire malien, il est donc honorable que le sang malien comme toujours soit sacrifié. A cette conférence, il a été question de la gestion folklorique, patrimoniale, clanique et corrompue provoquant l’effritement de l’armée malienne avec comme corollaire le chaos qui se vit aujourd’hui sur notre territoire. M. Kanté incombe en partie la responsabilité de ce chaos à la CEDEAO à travers l’embargo sur nos frontières, le blocus sur nos armes et des intimidations de tous genres. «Face à cette situation, le bon sens voudrait que le peuple malien soit soutenu dans ses efforts de quête du changement, au contraire, nous avons été handicapés et bloqués dans cet élan par ceux-là mêmes qui prétendent vouloir nous aider», a-t-il souligné. Il ajoute qu’il est d’usage de secourir le voisin avant toute forme de procès.

Prenant la parole, le Président Younouss Hameye Dicko affirme que le RDS compte aujourd’hui 10 conseillers élus. Aussi, après des décennies d’observation de la scène politique, il déclare que le parti est contre l’arrivée des troupes de la CEDEAO à Bamako. «Nous sommes hostiles à l’intervention de toutes forces étrangères au Mali», a-t-il précisé. «Même si cela doit se faire, que ça soit en accord avec nos conditions», a ajouté le Président du parti. Seul l’urgence de reconquérir le nord compte pour le RDS c’est pourquoi son Président affirme que pour l’atteinte des objectifs, il faut que cesse l’intervention des étrangers, tenir la concertation nationale et qu’aucun organe ne soit désigné par la CEDEAO. Ainsi, a pris fin la conférence avec la formulation des recommandations faites à l’endroit de la CEDEAO. Il s’agit de demander solennellement à la CEDEAO : son retrait total et sans conditions de toutes les affaires intérieures du Mali ; la levée immédiate et sans conditions du blocus sur nos armes et leur livraison effective à l’Armée malienne. L’appui et le renforcement des capacités de l’Armée nationale en fonction des besoins et les conditions exprimées par elle dans le cadre strict du respect de la souveraineté nationale ; l’interdiction totale de négocier en lieu et place du Mali, mais seulement selon les termes de la déclaration du 15 avril 2012 à Ouagadougou entre le Médiateur et les Forces Vives du Mali ; le respect sans conditions de la Nation malienne et de ses valeurs ; la cessation de maintenir notre pays dans la confusion, l’inaction et la prolongation de l’occupation de l’ennemi ; la cessation de faire pression sur notre pays afin d’organiser des élections quelconques avant la libération totale du Mali ; la cessation de faire des déclarations qui fâchent sur notre pays.

Egalement, il a été formulé des intentions à l’adresse de la communauté internationale et aux pays du champ. Le RDS reste dans la mouvance du changement du 22 mars 2012.

Mamadou BALLO

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