Au cours de cette conférence de presse, le président de la commission nationale d’organisation des concertations nationales Pr Oumar Kanoutéa expliqué la nécessité de la tenue de ces concertations entre les forces vives du Mali. Il a aussi donné des réponses aux interrogations que suscitent ces concertations nationales.
Il a, d’abord, fait une brève description de la situation sécuritaire, institutionnelle et humanitaire qui prévaut au Mali depuis le putsch du 22 mars. Une situation qui se caractérise par l’occupation des de 2/3 du territoire national par les groupes armés, le déplacement massif des populations du nord vers les régions du sud et les pays voisins. S’y ajoute un vide constitutionnel qui alimente les divergences au sein de la classe politique. Si les différentes rencontres ont permis d’aboutir à un retour à l’ordre constitutionnel, l’investiture du président de la Républiqueintérimaire, la nomination d’un Premier ministre avec de ‘‘pleins pouvoirs’’ et la formation d’un gouvernement d’union nationale, force est de constater que des difficultés institutionnelle et sécuritaire persistent. Plusieurs instances et organisations internationales estiment qu’une solution durable à ces difficultés réside dans l’organisation de concertations nationales entre les forces vives de la nation.
Aujourd’hui, tout semble être prêt pour la tenue de ces assises nationales. Mais certains partis politiques et associations, regroupés au sein du Front Uni pour la Sauvegardede la Démocratieet la République(FDR), refusent d’aller à ces concertations nationales, invoquant de graves omissions dans son organisation. Il s’agit, selon les membres du FDR, du non- respect du principe de l’égalité dans la composition de la commission nationale d’organisation et du Comité technique d’élaboration des Termes de Références. Aussi, ils estiment que les concertations nationales doivent être présidées par une personnalité consensuelle. Autres raisons avancées par le FDR : la présence massive du personnel de la primature dans la commission d’organisation, la participation massive de l’armée à ces concertations et l’exclusion des « associations historiques ». Le plus grave, selon FDR, c’est la mise en cause des institutions dela République par ces concertations.
Ces arguments ont été démentis par le directeur de cabinet du Premier ministre. S’agissant de la présidence des concertations, le conférencier indique que le FDR confond la présidence de la commission d’organisation et celle des concertations qui sera assurée de manière consensuelle. Autrement dit, le président de la commission d’organisation est différent du président des concertations nationales. A en croire Pr Oumar Kanouté, le personnel de la primature ne s’occupe que du secrétariat au sein de la commission d’organisation. Cet état de fait, ajoute-t-il, est une prise en compte de l’une des préoccupations du FDR qui exigeait que les concertions soient organisées par le gouvernement. « Comment voulez-vous que les concertations soient organisées, par le gouvernement, et décrier la présence du personnel de la primature dans la commission d’organisation ?» S’interroge le conférencier. Avant d’assurer que la commission nationale d’organisation ne s’occupe que de l’organisation matérielle, thématique et ne peut avoir aucune influence sur les participants.
Parlant des participants des forces armées et de sécurité estimés à 30 participants, M. Kanouté dira que ce nombre n’est pas exorbitant quand on sait qu’il prend en compte tous les corps des forces armées, de sécurité et para-militaire. Le conférencier a précisé que tous les regroupements politiques sont représentés dans la commission nationale d’organisation à l’exception du FDR qui a réservé sa participation mais continue à crier à l’injustice. C’est pourquoi, nombre de Maliens commencent à qualifier le comportement du FDR «de fuite en avant». « Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Le FDR ne veut pas aller à ces concertations ; c’est pour cela qu’il avance des arguments qui ne convainquent pas », rétorque une dame. A noter qu’il est prévu 15 participants pour chaque regroupement politique. Et contrairement à ce que pense le FDR, les concertations, aux dires du conférencier, ont deux objectifs généraux : doter le pays d’organes capables de conduire au recouvrement de l’intégrité du territoire national et d’organiser des élections démocratiques. L’atteinte de ces objectifs, poursuit-il, passe par l’élaboration d’une feuille de route pour la période de transition et la définition d’organes complémentaires de la transition.
Cet exercice s’annonce difficile, sans la tenue de concertations nationales entre les forces vives de la nation. A en croire M Kanouté,la CEDEAO, l’ONU, l’Organisation Internationale dela Francophonieet d’autres organisations internationales sont exigeantes sur la tenue de ces concertations nationales ; lesquelles sont importantes pour la gestion de la crise multiforme que connait le Mali. Aussi, elles sont indispensables pour l’organisation de bonnes élections.
C’est pourquoi, le président de la commission nationale d’organisation lance un appel à toutes les forces vives de la nation pour qu’elles fassent siennes ces concertations nationales. En tout cas, la commission nationale d’organisation s’attend, à la participation du FDR. Elle attend du Président dela Républiquepar intérim, Pr Dioncounda Traoré qui soutient ces concertations nationales, de convaincre «ses amis » du FDR. Afin qu’ils acceptent d’y participer. Ces concertations seront-elles souveraines sans la participation du FDR ? Le conférencier répond que les résultats qui y seront issus s’appliqueront à tous les Maliens.
A noter que le nombre total des participants aux concertations nationales est estimé à 583. Elles coûteront, au contribuable malien, la bagatelle de 78 millions CFA.
Abou BERTHE
FDR, je vous demande de ne pas participer à cette mascarade de plus qui n’ a aucun sens et aucune raison si ce n’est de légitimé le regime du beau père dictateur Moussa Traoré; de donner une légitimité à un ramassi d’opportunistes pour des fins politiques du colosse de segou.
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