Pr Dioncounda Traoré, dans son discours à la Nation : ‘‘Nous devons nous donner la main pour mettre fin à la tragédie que nous vivons’’

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La reconquête des régions du nord, la requête adressée à la CEDEAO pour solliciter l’appui de l’organisation sous régionale et l’élection, en 2013, d’un président de la République, à l’issue d’élection transparentes et crédibles…
Tels sont, entre autres, les grands axes du discours à la nation du président par intérim.
C’était vendredi soir, à la télévision nationale, à l’occasion du 52e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale.
Traditionnellement, les festivités du 22 septembre se déroulent dans une ferveur patriotique. Mais c’était la première fois, depuis 52 ans, que le Mali célèbre l’anniversaire de son accession à l’indépendance dans des conditions pénibles, voire humiliantes.
Près de 2/3 du territoire national sont entre les mains des groupes islamistes.
« L’heure est à la remobilisation de toutes nos energies et de toutes nos ressources pour entamer, dès maintenant, la libération de nos régions occupées, par la négociation ou par la force ».
Pour le président de la République par intérim, le péril qui pèse sur la libération du nord, est grand et multiforme. C’est pourquoi, dit –il, il a décidé de saisir le président en exercice de la CEDEAO d’une requête, sollicitant l’appui de l’organisation sous –régionale. Requête qui, selon lui, a suscité une campagne de désinformation. Mais aussi, des interprétations diverses.
« Cette requête a été faite en parfait accord avec la hiérarchie militaire et le ministère de la Défense et en parfaite intelligence avec le Premier ministre, chef du gouvernement », a t –il précisé. Et d’ajouter, avec un ton solennel : « Dans la requête, il n’y a pas autre chose : pour la sécurisation des Institutions de la Transition, il y est demandé des équipements et des moyens formulés par l’Armée malienne, et il y est précisé que le déploiement des forces de police constituées et d’unités combattantes de l’Armée est sans objet. Cela est très clair ».
Pour la reconquête du nord, Pr Dioncounda Traoré rappelle que toutes les options sont sur la table : la négociation et la guerre. Avant de lancer un appel aux groupes islamistes qui contrôlent le nord de notre pays : « J’en appelle aux groupes armés, qui opèrent au nord de notre pays d’accepter de s’engager, résolument, dans la voie du dialogue et la négociation ».
Prévues dans les jours à venir, les Assises Nationales permettront, selon le président de la République par intérim, de donner une vision partagée de la transition, de ses organes et de sa feuille de route. Mieux, a-t-il rassuré, des contacts seront établis en vue d’engager des négociations sincères, dans le respect strict de l’intégrité territoriale et de la Laïcité de la République.
« Nous avons l’obligation de relever ce défi pour léguer à la postérité un pays unifié, pacifié et réconcilié avec lui –même et avec ses voisins et le monde entier ».
Aussi, Pr Dioncounda Traoré a exprimé sa gratitude aux organisations syndicales pour leur responsabilité.
Mais aussi, pour leur engagement constructif dans le processus de sortie de crise. Il s’est réjoui de l’année académique écoulée et de l’hivernage, qui s’annonce prometteur pour notre pays à vocation agro –pastorale.
Le président de la République par intérim reconnaît que le « retour à la démocratie et à la stabilité est urgent ». Et cela, dit –il, n’est possible que dans l’union des cœurs et des esprits.
« Le Mali vaut que nous acceptions de nous pardonner, de nous donner la main pour mettre fin à la tragédie que nous vivons », a-t-il indiqué. Avant de formuler un souhait : « Mon souhait, et ce à quoi j’engage le gouvernement, c’est que le message à la nation du 22 septembre 2013 soit le fait d’un président élu, un président élu dans les conditions de transparence et de crédibilité requises ».
Oumar Babi

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