PPR au congrès du PIDS : “Notre pays est à terre”

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Débat contradictoire
Djiguiba Keita PPR

Dans un discours intitulé message du Parti pour la renaissance nationale (Parena) au IVe congrès ordinaire du Parti de l’indépendance, de la démocratie et de la solidarité (PIDS), le secrétaire général du Parena, Djiguiba Kéita alias PPR n’a pas porté de gants face au régime du président, Ibrahim Boubacar Kéita. Après avoir passé le Premier ministre Moussa Mara au laminoir en l’arrosant de tous les péchés d’Israël pour s’être rendu à Kidal, PPR estime qu’aujourd’hui notre pays, le Mali, est bien à terre. Nous vous proposons ici son allocution.

 

Camarade président du PIDS,

Distingués invités,

Militants du PIDS

Par ma voix, recevez le salut militant du Parena, le parti du Bélier blanc, le parti du Sacrifice pour le Mali.

Chers Congressistes, le Parena se trouve honoré par l’invitation d’un parti ami qui s’est résolument engagé en 2012-2013 dans le combat anti- putsch pour la restauration de l’ordre constitutionnel au Mali meurtri. Intransigeant sur les principes, votre Parti, avec un courage politique rare dans notre pays, et passant outre tout sentimentalisme, est allé jusqu’à renoncer à un regroupement politique qui ne menait pas conséquemment ce combat. Pourtant, Dieu sait que ce regroupement avait le vent en poupe. C’est dire que le PIDS n’est pas opportuniste !

Camarades du PIDS, la tribune d’un congrès est une tribune hautement politique et nous au Parena avons l’habitude de la traiter comme telle. Aujourd’hui nous n’entendons pas déroger à cela.

L’échiquier politique de notre pays est facile à lire depuis les événements de régression de mars 2012 : une partie de la classe politique a résolument combattu le coup d’Etat, l’autre partie l’a combattu du bout des lèvres, a composé avec lui, l’a adoubé et s’est servi de lui pour gravir la Colline. Nos deux partis sont de ceux qui se sont battus pour le retour conséquent à l’ordre constitutionnel sans compromission aucune avec la junte. Nous sommes fiers du combat que nous avons mené.

La conséquence de ce bipolarisme c’est que ceux qui ont combattu conséquemment le coup d’Etat ont perdu les élections et sont dans l’opposition, à l’exception notable de l’Adéma qui s’est détournée des principes communs qu’on a défendus pour se rallier au pouvoir naissant soutenu à bras le corps avec fanfares et trompettes par la junte, pendant la campagne et les élections ! Nous noterons pour l’histoire que des voix à l’Adéma – dont celles d’Iba Ndiaye et Mme Sy Kadiatou Sow – ont dénoncé cette volte-face arguant qu’on doit pouvoir perdre et rester dignes !

Camarades, votre Congrès survient quelques jours après une motion de censure que vos camarades de l’Opposition ont déposée contre un gouvernement dont la caractéristique est l’échec depuis la désastreuse visite à Kidal de l’imprudent Premier ministre. Nous ne doutons pas que vous auriez été signataires des griefs reprochés au gouvernement si vous étiez à l’hémicycle.  Que dit en substance la Motion de censure ?

Que depuis neuf mois nous est servie une gouvernance de complaisance

Que des mensonges d’Etat sont légion

Que l’amateurisme et l’improvisation ont causé le plus grand tort au Mali avec la visite inopportune, voire irresponsable du PM à Kidal, visite qui a entraîné la perte de la souveraineté du pays sur Kidal et humilié toute une nation

Que la déclaration de la  guerre par le Premier ministre, en violation de la Constitution, a endeuillé des dizaines de familles, fait des dizaines de veuves et d’orphelins, fait reculer les positions du pays sur le terrain, le contraignant aujourd’hui à négocier en position de faiblesse
Que l’incurie du gouvernement qui a constitué à relever les organisateurs des examens à deux ou trois mois de la fin de l ‘année est à la base des dysfonctionnements observés au DEF et au bac

Qu’enfin les dépenses de prestige et la passation de marchés mirobolants de gré à gré menacent nos bonnes relations avec le FMI et nos autres partenaires, toutes choses qui peuvent mettre en danger le  panier de la ménagère.

Camarades congressistes, quand des patriotes posent de telles questions, toutes plus préoccupantes les unes que les autres, toutes plus justes les unes que les autres, le Premier ministre ne trouve rien d’autre à répliquer, faute d’arguments,  que de magnifier la junte  du 21 mars 2012, qui a attenté à la vie de l’honorable Soumaïla Cissé.

En disant 21 mars 2012, nous voulons restituer à l’Histoire la vérité et mettre fin à l’imposture et à l’usurpation de notre 22 mars 1991 que d’aucuns voudraient salir en créant l’amalgame avec l’avènement du coup d’Etat le plus stupide du monde.

Revenant au PM, en réalité on ne peut être surpris de le voir aux côtés de la junte de Kati et des putschistes. D’abord, il est de Kati aussi. Ensuite, il pourrait citer le rebelle jamais repenti et député du RPM aujourd’hui, Mohamed Ag Bibi qui disait “je suis rebelle et fils de rebelle”, mais lui pourrait même ajouter qu’il est homonyme d’un… “grand républicain” !

Le PM aurait voulu que Soumaïla ne se sauvât pas devant la soldatesque de Kati. Heureusement que notre honorable a su reculer pour bien sauter aujourd’hui. La lutte continue !

Camarades du PIDS, au moment ou se tient cet important congrès, de véritables nuages planent sur notre pays qui est à terre, diminué diplomatiquement, qui est contraint à négocier en position de faiblesse. Malgré cela, nous fondons beaucoup d’espoir pour que des recommandations pertinentes sortent de vos assises au bénéfice du renforcement de votre parti et du relèvement de notre cher Maliba ! Vous en avez les ressources.

Pleins succès à vos travaux !

Je vous remercie

PPR
Bamako, le 21 juin 2014

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