Le programme doté de 31 milliards Fcfa va générer et accélérer la production, la diffusion et l’adoption de technologies améliorées dans le domaine des cultures agricoles.
Cinq projets de loi, la constitution de groupes d’amitié et des communications étaient à l’ordre du jour de la plénière d’hier, Place de la République. Le premier texte examiné et approuvé par les élus est le projet de loi de ratification d’une ordonnance de janvier 2014 autorisant la ratification d’un accord de financement signé à Washington le 8 octobre 2013 entre notre pays et l’Association internationale de développement (IDA) pour le financement du Programme de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO), phase II.
L’IDA prête à notre pays environ 31 milliards Fcfa destiné au financement de la phase II de ce programme axé sur la recherche agricole, la diffusion et l’adoption de technologies nouvelles. La phase I a démarré en mars 2007 avec un montant de 45 millions de dollars (environ 22,7 milliards de Fcfa).
Le programme est appelé à générer et accélérer la production, la diffusion et l’adoption de technologies améliorées dans les domaines des cultures agricoles prioritaires des pays concernés. Ses initiateurs tiennent compte du fait que l’agriculture, l’élevage et la pêche assurent 35 % du produit régional brut des 15 pays de la CEDEAO qui compte 219 millions d’habitants. Ces secteurs font vivre 65 % de la population active et couvrent 80 % des besoins alimentaires.
Pourtant, malgré leur importance, leur productivité reste faible et les produits du terroir sont peu compétitifs tant sur les marchés locaux qu’étrangers. D’où la décision de financement par la Banque mondiale du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO ou WAAPP en anglais). L’objectif étant de mettre à la disposition des agriculteurs des technologies pour accroitre la productivité et améliorer la compétitivité des cultures dominantes dans chaque pays bénéficiaire.
Le programme comprend plusieurs composantes. La première va créer les conditions favorables à la coopération régionale en ce qui concerne la création et la diffusion des technologies. Les procédures de diffusion des technologies vont être renforcées pour permettre aux pays de bénéficier pleinement de la coopération régionale en matière de production et d’échange de technologies.
La deuxième composante couvre les centres nationaux de spécialisation qui sont destinés à rapprocher les priorités nationales des priorités régionales dans les systèmes nationaux de recherche agricole (SNRA) des pays participants C’est dans ce cadre que notre pays abrite le Centre national de spécialisation en riz (CNS-Riz).
La troisième est relative au financement de la création et de l’adoption de technologies axées sur la demande. Cette composante est aussi appelée à renforcer et à rendre plus transparents les mécanismes de financement des activités prioritaires de recherche et de développement agricole axées sur la demande des producteurs.
La quatrième composante s’occupe de coordonner et gérer le suivi évaluation du projet grâce à un système efficace de coordination, de gestion et de suivi évaluation aux plans national et régional.
Durant sa première phase, le programme a obtenu, en ce qui nous concerne, quelques résultats comme ces cinq variétés de riz libérées avec un rendement moyen de 8-10 tonnes/ha, l’introduction à partir des Philippines du semoir manuel et la mobilisation de fonds pour le compte de l’IER.
Le programme apparaît comme une réponse de la Banque mondiale à une demande de la CEDEAO pour trois programmes mobilisateurs constituant le cadre d’actions majeures destinées à confirmer le secteur agricole comme moteur de la croissance au cours des cinq prochaines années. Le montage financier reflète sa vocation régionale. Le montant de la deuxième phase, objet du présent projet de loi, s’élève à 31 milliards Fcfa. Le Mali, comme chaque pays membre, contribue pour 1/15 au financement des activités d’intégration régionale du Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) par un accord de rétrocession.
Le programme, dont la deuxième phase durera 5 ans, doit permettre d’atteindre au moins 2 millions de bénéficiaires directs, dont 40 % de femmes. Une quinzaine de technologies seront générées par le projet CNS-Riz. 80% des producteurs vont acquérir une connaissance des technologies de production/libération et 1,9 million d’hectares devront être couverts par de nouvelles technologies.
Le ministre du Développement rural, Bocari Tréta, qui occupait le banc du gouvernement a insisté sur la volonté du président de la République et du gouvernement de faire de l’agriculture, le moteur de l’économie. Une volonté bien partagée par les élus qui ont approuvé le texte à l’unanimité des 126 présents.
Auparavant, ils avaient renvoyé le projet de loi portant prévention de l’enrichissement illicite à une prochaine session. Cela après un long débat sur l’ordre du jour et une demande de huis-clos du député élu à Yanfolila, Yaya Sangaré.
Nous reviendrons sur la suite de cette plénière dans notre prochaine édition.
A. LAM