Pouvoir-opposition, le face-à-face

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Mali: à Bamako, le meeting de l'opposition attire la foule
Soumaïla Cissé lors d’un précédent meeting (archives).
Pierre René-Worms / RFI

L’arène politique est encore en effervescence. Le meeting de l’opposition tenu il y a une semaine est le signe qu’un face-à –face est engagé entre le pouvoir et une opposition qui n’a ni les yeux, ni la langue dans sa poche, et qui est encline « à tirer à bout portant » sur le président Keïta.

 

Après les conférences de presse pour dénoncer la gestion d’IBK, la motion de censure, l’anniversaire de l’accession d’IBK à la magistrature suprême du pays a installé l’arène politique dans un branle-bas de combat. Un meeting au Palais de la culture pour dire tout le peu de bien qu’elle pense d’IBk et de son régime. D’ailleurs elle a qualifié son bilan d’une année de gestion de « régression ». Fuite en avant, manquement aux promesses tenues, « gouvernance chaotique », perte de Kidal, cherté de la vie, « gabegie financière »…, ce meeting a ouvert à certains opposants un boulevard pour descendre en flammes Ibrahim Boubacar Keïta, et pour dire que leur détermination à le bousculer reste inébranlable.

Le terrain politique s’agite à une vitesse folle. Les clignotants sont au rouge. A Bamako, une coalition d’organisations et d’institutions de défense des droits de l’Homme a organisé une marche pacifique contre l’impunité. L’Union nationale des travailleurs du Mali (Untm) est loin de baisser pavillon. Dans les Facultés, les professeurs vacataires sont en cessation d’activités pédagogiques. Tout cela est déjà beaucoup pour permettre à l’opposition de dire qu’il règne dans l’air une menace de basculement dans l’ébullition.

 

A ces attaques de l’opposition, le camp présidentiel, fidèles à ses habitudes, « rend œil pour œil, dent pour dent », prend la défense d’IBK et s’en prend aux opposants dont il dit qu’ils sont « aux abois », « rongés par l’infortune », « menteurs », adeptes de « l’hérésie politique. ».

 

Il ne fait aucun doute qu’il existe entre l’opposition et le pouvoir une divergence, un défaut de consensus. Un pouvoir enfermé dans ses certitudes, une opposition qui donne l’impression de tirer sur tout ce qui bouge comme si elle était nantie d’un bâton d’aveugle. Un fossé immense les sépare. Et on imagine mal comment les deux camps pourraient parvenir à rapprocher leurs positions pour aider le pays à maintenir hors la tête de l’eau…de la crise. En attendant, le face-à-face se poursuit…

 

 

Boubacar Sangaré

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