Entre pouvoir et opposition : La Coream décide d’être centriste

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A la suite de leur 1er congrès ordinaire tenu le samedi 13 décembre 2014 à Bamako’’, les leaders du parti de la Convention de réflexion et d’action pour le Mali (Coream) ont décidé d’aller vers une troisième voie. Ne figurant ni dans l’opposition ni dans la mouvance présidentielle, le parti se positionne désormais au Milieu. Un choix qui, selon eux, s’explique par le refus de la bipolarisation de la scène politique malienne.

Après 7 ans d’existence sur la scène politique malienne, la Coream a décidé de prendre son destin en main. Après avoir pesé le «pour» et soupesé le «contre», les militants de la Coream ont trouvé leur bord politique appelé ‘’la troisième voie’’. A l’ouverture des travaux de ce congrès,  le Président du parti, Bamba Gagny Kiabou, dira que cette voie qui se situe entre le pouvoir et l’opposition est au milieu mais pas forcément le centre au sens idéologique du terme. Selon lui, ce choix n’est pas celui de la défiance ni à l’égard de l’opposition ni vis-à-vis du pouvoir. Ce n’est pas non plus de l’équilibrisme. En des termes plus simples, il dira que la Coream refuse  que les Maliens soient contraints, par ces temps de démocratie, à choisir entre seulement deux camps ou deux clans politiques.

Les tristes réalités du pays obligent la Coream  à porter des jugements sur l’état de la nation Malienne. Ainsi, profitant de ce congrès, Bamba Gagny Kiabou a dressé un sombre bilan des actes posés par le Gouvernement malien en ce début de mandat.

Evoquant les difficultés quotidiennes, Bamba Gagny Kiabou s’est posé une série de questions dont il laisse les réponses aux économistes et au Gouvernement. «Comment comprendre dans ce contexte qu’un pays voisin, deux fois plus riche, affichent des prix plus compétitifs que les nôtres ? Que la facture d’électricité vienne là-bas tous les deux mois, la facture d’eau tous les trois mois alors qu‘elles sont mensuelles chez nous, alors que le prix du kilowatt et du mètre cube s’équivalent ? Alors même que les secteurs de l’eau et l’électricité sont privatisés là-bas tandis qu’ils sont nationalisés chez nous ? Comment faire comprendre à nos populations que, quoique notre pays soit exportateur de bétail vers ledit pays voisin, le kilo de la viande y est, à certaines périodes de l’année, moins cher que chez nous et, le reste du temps, au même prix ?», regrette-t-il.

Toujours dans la même lancée, il affirme qu’en ce début de mandat, les premiers signaux envoyés par le Gouvernement aux Maliens et à la Communauté Internationale ne sont pas bons. « Toujours est-il que nous avançons à tâtons, empilant les erreurs sur les fautes. On nous dit de ne plus parler de l’avion présidentiel, que le sujet a été largement expliqué et débattu. On ne doit surtout pas parler de la contradiction (qui a dit cacophonie ?) flagrante entre les deux têtes de l’Exécutif sur le sujet, notamment sur le prix de l’aéronef. Un troisième montant vient d’être annoncé par un troisième (non, pas larron), l’ex-ministre de la défense. Alors, motus et bouche cousue désormais, on n’en parle plus même si les explications ne nous ont pas convaincus. Il paraît qu’on ne doit pas parler non plus de la sortie précipitée sur Kidal dans l’impréparation absolue. Nous ne parlerons pas de la corruption «new style». Nous ne dirons pas un seul mot des marchés explosés pour éviter les appels d’offre et que certains appellent leur cagnotte à constituer. Nous savons tout cela mais, manifestement, le Chef n’a pas l’air de le savoir», déplore Bamba Gagny Kiabou.

Malgré tous les griefs du parti contre l’actuel Gouvernement, Bamba Gagny Kiabou affirme que la Coream ne souhaite pas son échec. Autrement, ce serait pour lui de l’antipatriotisme.

Par ailleurs, au sortir des travaux du congrès, il ressort que le bureau actif du Coream  compte au total 20 membres avec à sa tête Bamba Gagny Kiabou. Les membres d’honneur, aux nombres de 14, sont pilotés par Alassane Sow. A cela s’ajoutent les conseillers ordinaires qui sont en nombre illimité.

Ibrahim M.GUEYE

 

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