Une cérémonie marquée par de séries de témoignages de la jeune députée, la plus ancienne et la plus âgée, et sanctionnée par une remise de diplômes de reconnaissance et une photo de famille.
En sa qualité d’Ancienne députée, Mme la Ministre de la famille, de la promotion de la femme et de l’enfant, Sangaré Oumou Bah n’ignore pas la fonction et la mission de ses 14 députées qui ont été convoquées à l’hémicycle pour la rentrée parlementaire. Mme la Ministre les a conseillées à veiller au contrôle de l’action gouvernementale, ayant sans cesse en vue, le bien-être du peuple. Un peuple dont la grande majorité se compose d’enfants et de femmes des villes que de campagnes, aspirant profondément au développement qui s’explique par la satisfaction de leurs besoins pratiques et de leurs intérêts stratégiques.
De l’avis de Sangaré Oumou Bah, les exercices auxquels sont conviées ces 14 femmes renforcent les liens avec leurs bases respectives, mais également justifiés leurs raisons d’être députées de la république. C’est à ce titre, dira Mme la Ministre, l’ensemble des femmes du Mali, à travers le département de la promotion féminine, portera tous ses espoirs sur la prise en compte des aspirations profondes et légitimes de toutes les femmes.
Bien de textes ont été ratifiés sans réserve par le pays, donc il est du devoir de génération de relever les défis, a souligné la Ministre Bah. Défis d’applications desdits textes, elle a entre autres cité la CEDEF, la charte africaine de droits des peuples, les OMD, le politique national genre.
« Notre sort en dépendra, car à l’heure du bilan, le jugement des uns et des autres sera déterminant pour notre carrière politique tant pour notre statut mais aussi notre place au sein de la société », a-t-elle dit.
Au cours de son intervention, la Ministre en charge de la famille de la femme et de l’enfant a aussi apprécié les immenses efforts consentis par la coordinatrice de la plateforme pour sensibiliser les femmes et jeunes pour des élections apaisées.
Elle a en afin prôné la décentralisation de la plateforme dans les régions avant d’assurer l’accompagnement de son département.
Pour la présidente du groupe pivot droit et citoyenneté des femmes, Mme Traoré Nana Sissako, cette rencontre entre les femmes députées et leurs sœurs de la société civile féminine est un cadre fécond pour l’atteinte des objectifs relatifs au défi de l’émergence politique des femmes.
Malgré les efforts entrepris pour l’accompagnement des candidatures des femmes, elles ont été victimes de stéréotypes, de manque de moyens financiers, d’alliances contre nature enfreignant toute éthique ou morale politique, a déploré Mme Nana Sissako. Elle a salué le courage de toutes celles qui on y osé, mais surtout, celles qui sont élues députées. Ainsi,
Mme Traoré a en appelé les partenaires du Mali pour l’accompagnement des actrices incontournables du développement dans les bureaux, champs, chantiers, les marchés afin de les réserver un devenir radieux en matière d’émergence politique des femmes. Elle a aussi rassuré l’assistance de continuer à former et éduquer les femmes dont 80% sont analphabètes, à travers l’’élaboration d’une feuille de route.
Elles ont Témoigné devant leurs sœurs, il s’agit des l’honorable Alhousna Malick Touré de Gao, Syndicaliste, femme d’affaires ; Haïdara Aïssata Cissé de Bourem et Mme Aïchata Diallo Youarou.
Prenant la parole, Haïdara Aïssata Cissé de Bourem qui est a son deuxième mandat a salué ses sœurs pour leur courage jusque-là. Mais, elle a surtout déploré le nombre de femmes se levant seulement à 14 sur 147 élués. Pour l’Honorable Chato, 20 à 30 autres femmes devraient être élues et rajoutées aux 15 députées d’antan. Car, soulignera- t- elle, leurs réélections étaient bien nécessaires afin que la parité soit une réalité. Ainsi, l’honorable Haïdara Chato a salué le courage politique des femmes et les exhortés de se donner les mains une fois à l’hémicycle, quant on sait que les femmes ont été longtemps manipulées par les hommes. Elle a déploré la manque de solidarité entre les femmes, c’est cette mauvaise expérience qu’elle a vécue lors des présidentielles. « Il y a 157 propositions de lois et je compte sur mes sœurs à ce titre, il nous convient d’être solidaires pour mener à bout notre mission. Nous les 14 femmes élues députées, il faut qu’on ait le reflexe pour s’assister et se conseiller ». Chato a enfin remercié la plateforme de veille de la femme pour son accompagnement à travers l’appui de ses partenaires.
L’honorable Alhousna Malick Touré de Gao, la plus âgée est à sa première expérience. Elle a surtout prôné l’union entre les femmes, quant on sait que les élections communales s’annoncent pour bientôt. La doyenne n’a pas manqué de saluer le dynamisme et l’assistance des autres femmes du Mali.
Pour l’élue de Youwarou, la plus jeune femme députée, Mme Aïchata Diallo s’est engagée au nom toutes les 14 à relever le défi une fois les mains dans la pâte. « Pas de criante, nous serons à la hauteur si Dieu le veut bien ».
Tour à tour, ces braves qui seront déjà à l’hémicycle des aujourd’hui après des témoignages poignant ont formulé des vœux pour une paix durable dans un Mali où la promotion des droits de la femme et de l’enfant sera une réalité tangible, cela pour toujours.
Mariétou Konaté
La législature 2013-2018 :
Seulement 14 Femmes élues sur 147
Seulement 14 femmes sur 147 députés à l’Assemblée Nationale à la présente législature. Ces résultats sont encore une déception de part du monde féminin et tout le beau monde qui défend la cause des femmes. Comme analyse de la situation générale, nous notons 14 femmes sur 147 soit 8,16% contre 10% à la législature 2007-2013. Les 5 régions du sud ont fait une régression (3 femmes de moins) avec 8 femmes élues. Pour les 3 régions du nord, il y a eu une progression (3 femmes de plus) avec 4 femmes élues.
Les chiffres, dans l’ensemble n’encouragent pas du tout. Ils nous montrent la distance entre la théorie et la pratique. Au niveau de la société, d’une part, les préjugés et les pesanteurs ont toujours insisté, persisté, et perduré. De l’autre côté, le manque de confiance en soi, le manque de solidarité féminine, le problème de leadership féminin… Tous ces actes pénalisent l’épanouissement des femmes sur la scène politique.
Notre société continue toujours dans ses couches profondes de poser sur la femme un regard dépréciatif quant à sa capacité à s’illustrer honorablement dans l’arène politique.
Il est prévu aujourd’hui une session extraordinaire des nouveaux élus de la nation, qui vont doter le Parlement d’un bureau, d’en relire les statuts et le règlement intérieur et constituer les groupes parlementaires et les commissions de travail.
A cet effet, le Premier ministre doit rendre sa démission au chef de l’Etat pour lui permettre de constituer une nouvelle équipe gouvernementale qui reflète la configuration politique de l’Assemblée nationale. Ainsi, il est nécessaire de rappeler au président de la République et au nouveau premier de penser aux femmes pour qu’il y ait beaucoup de femmes ministres. Au moins une quinzaine de femmes, parce qu’en tant qu’épouses, mères et sœurs, dans des situations pareilles, elles peuvent bien sortir notre pays du gouffre. Il est temps pour les hommes de décoloniser les esprits qui considèrent la femme comme seulement mère au foyer, électrice ou mobilisatrice pour faire élire les autres, et aussi leur permettre de solliciter les suffrages des autres enfin de mettre en relief leur savoir-faire.
Fatoumata Dicko