Même si le pouvoir de transition n’a pas, en principe, à s’immiscer dans le jeu électoral, il est clair que le colonel Assimi Goïta et ses compagnons ne voudront pas remettre la clé du palais de Koulouba à certains dignitaires de l’ancien régime.
-maliweb.net- Dans sa récente interview sur l’ORTM, le Premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye Maïga a touché certains sujets préoccupants du domaine judiciaire. Le locataire provisoire de la primature n’a pas manqué de plaider presque l’extradition des mis en cause, comme en échange dans le dossier des 49 militaires ivoiriens détenus à Bamako. Il s’agit du mandat d’arrêt international lancé par l’Etat malien contre certaines personnalités poursuivies dans des affaires de détournements présumés de deniers publics. Ce sont, sans le citer, le dernier Premier ministre d’IBK, Dr Boubou Cissé, le fils aîné du défunt président, Karim Kéita et l’ancien ministre Tiéman Hubert Coulibaly.
A voir de près, ces personnalités du monde politique national n’avaient pas renoncé à leurs ambitions de participer à la gestion des affaires du pays. Ce qui veut dire qu’elles devraient normalement se lancer dans les prochaines compétitions électorales. Faut-il rappeler que Dr Boubou Cissé avait adhéré avec fracas au parti de feu Soumaïla Cissé, l’URD, avec l’ambition claire d’en devenir le porte-drapeau à la prochaine élection présidentielle. Idem pour Tiéman Hubert Coulibaly, le président de l’UDD, qui avait déjà lancé une offensive politique de rassemblement de certains alliés politiques pour se lancer dans la course à la prochaine présidentielle. Quant au fils d’IBK, Karim Kéita, certains analystes annonçaient son ambition de soutenir certains leaders dans leurs ambitions de conquérir le palais présidentiel de Koulouba.
En outre, ces personnalités appartiennent à des regroupements et/ou des mouvements qui ne font pas mystère de leurs projets d’aller à la conquête du pouvoir. Il s’ensuit que les ennuis judiciaires de ces leaders et chapelles politiques vont irrémédiablement les conduire vers des postures pouvant les faire disqualifier.
En clair, tous les prétendants aux postes électifs qui seront sous le coup d’une poursuite judiciaire, se verront éliminer des candidatures ? Sans compter que certaines formations politiques sont déjà victimes de cette « sélection naturelle », comme ce fut le cas de l’ASMA-CFP du défunt Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga. Quid des partis RPM et l’URD en grave conflit de leadership et divisés chacun en deux clans rivaux ? Le M5-RFP, le MPR du Premier ministre ne sont pas mieux lotis et pourraient lamentablement assister en spectateurs impuissants au déroulement des prochaines échéances électorales.
Comme quoi, la nature ayant horreur du vide, le pouvoir du Colonel Assimi Goïta ne se fera pas prier pour travailler à l’émergence d’une nouvelle race d’acteurs politiques pouvant se disputer les postes clés des prochaines élections. Pour peu qu’elles se tiennent à bonne date et dans des conditions de transparence et de crédibilité requises.
Boubou SIDIBE/maliweb.net