Pouvoir au Mali : Crise de légitimité

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Auréolé d’un pouvoir illégitime, Dioncounda Traoré ne peut pas décréter l’état d’urgence
Au Mali, les crises profondes finissent par un coup d’Etat. Berceau des grands empires du Ghana, du Mali, puis de l’empire Songhaï  ou divers  pouvoirs se succèdent celui du Maroc, des Touarègue, des Bambara et des Peul.
A partir de 1857, les Français entreprennent l’occupation du pays empêchant ainsi la constitution dans le Sud d’un nouvel Etat à l’initiative de Samory Touré.
A partir de 1990, le gouvernement fait face à une rébellion touarègue. En mars  1991, l’armée renverse Moussa Traoré. Un gouvernement  de transition comprenant des militaires et des civils est mis en place pour 14 mois. C’est la France qui a préparé et fait élire le candidat Alpha Oumar Konaré en 1992. C’est encore, elle qui  a fait d’ATT président en 2002. Un coup d’Etat balaye ATT le 22 mars 2012. Malgré  ce coup de force, la France continue de soutenir un pouvoir aux abois.
Quand on connaît le Mali et la limite de ses ressources, on saisit très bien les raisons pour lesquelles les pères de l’indépendance  ne voulaient pas d’un système de développement qui laisserait une catégorie de citoyens organiser l’exploitation des autres.
L’Adema a installé un système de gouvernance d’un Mali des riches et d’un Mali des pauvres. Pour ne pas perdre le pouvoir l’Adema et son Front uni pour la démocratie et la République (FDR) refusent d’aller aux concertations nationales.
Le président par intérim, à son retour de France, en juillet dernier, a avancé des propositions qui devaient être soumises à l’approbation des concertations. Il s’agissait de la création d’un Haut Conseil d’Etat (HCE), d’un Conseil national consultatif (CNC) et d’une Commission nationale de médiation (CNM).
Pourtant, une Commission nationale des concertations a été mise en place qui a travaillé d’arrache-pied pendant des mois durant pour déposer des résultats approuvés par les autorités, Dioncounda lui-même président par intérim et le Premier ministre «Pleins pouvoirs».
Après huit (8) reports successifs de la tenue de ces concertations, le président par intérim a fini par fixer les dates des concertations nationales pour les 11,12 et 13 décembre 2012.
A cet effet, Dioncounda Traoré a signé les lettres d’invitation individuelle adressées aux participants avec tout le kit de participation nécessaire (badges, documents…). Et depuis plus rien. On ne parle plus de tenue des concertations nationales.
Pis, le président par intérim, qui en son temps, avait interdit au Premier ministre de «Pleins pouvoirs» de soumettre le projet de concertations nationales à l’appréciation des députés pour  dit-il non conforme. Pour le professeur de mathématiques, la tenue des concertations nationales appartient au passé.
Pour mettre son plan en marche, Dioncounda opte pour une feuille de route qui sera lue par le Premier ministre Diango Cissoko à l’Assemblée  nationale. Ainsi, il renonce implicitement à la tenue des concertations nationales.
Or ces concertations nationales constituent un passage obligé pour la réalisation des objectifs cardinaux et sacrés de la transition. «L’homme est victime de ses actes et non de ce qu’on dit de lui. Si l’homme fait le mal, il en sera puni un jour ; quant au mal qu’on lui impute faussement, il peut en souffrir pendant quelques temps, mais il sera réhabilité un jour, car la vérité finit toujours par triompher».
Safounè KOUMBA

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1 commentaire

  1. Nous avons des forces atrangeres qui viennent nous aider pour combattre les terroristes et les narcotrafiquants. Je pense que la chose sage serait de se mobiliser autour du Capitaine Sanogo, du President Djoncounda et du PM Django!
    IT IS MY OPINION QUE LA CONFERENCE NATIONALE DOIT ATTENDRE LA FIN DES OPERATIONS MILITAIRES ET LA LIBERETION DES VILLES ET DES POPULATIONS DU NORD!

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