L’événement est suffisamment rare pour ne pas être signalé ; hors les hypothèses de déclarations tapageuses et démagogiques consécutives à des coups d’Etat, il est extrêmement rare de voir, dans le monde en général, et en Afrique en particulier, des Présidents démocratiquement élus poursuivre leurs prédécesseurs.
Laissant le soin, au jugement imparable de l’histoire, de passer au crible le bilan des différents régimes qui se sont succédé à la tête de notre pays, de l’indépendance à nos jours, on ne peut que saluer la décision courageuse du Président IBK d’ouvrir la boîte de pandore, en stoppant net la tradition du tour de passe-passe et de passe-droits.
Le chantage : « on se tient par la barbichette » :
Depuis la transition consécutive au putsch de 1991 (révolution de 1991), les différents régimes qui se sont succédé au Mali ont respecté scrupuleusement la règle non écrite de ne ni se dénoncer ni se calomnier, consacrant ainsi une certaine complicité passive par rapport aux dérives prouvées et/ou à prouver dans leurs gestions respectives.
Ce laxisme s’explique en partie, par la profonde conscience du nouveau prince de ne pouvoir mieux faire que le précédent ou à tout le moins, par sa volonté de se laisser une large marge de manœuvre pour faire pire que son prédécesseur.
En ayant l’amabilité de couvrir les actes de mauvaise gouvernance du régime auquel on succède, l’on se garantit de facto – soi même – une certaine impunité avec la possibilité même de faire disparaître toutes traces de preuves ; alors comment voudriez-vous que les loups se mangent entre eux « on se tient par la barbichette ».
En décidant de rompre ce cycle bien avenant et commode de solidarité et de complicité entre Chefs d’Etat, IBK lance consciemment ou inconsciemment un avertissement à son entourage.
En décidant de poursuivre mon prédécesseur, mon successeur pourrait me poursuivre également :
Que les proches et les courtisans du Président de la République se le tiennent pour dit
En jetant le pavé dans la mare, le régime est condamné à adopter les règles de bonne gouvernance et à bannir les fléaux comme le trafic d’influence, le népotisme, les passe-droits etc.
Pour mémoire, l’un des chefs d’accusation contre ATT porte explicitement sur les nominations complaisantes de ressources humaines incompétentes ; ce qui est vrai pour l’armée l’est également pour les postes civils.
Nous pouvons donc, à juste titre, nous réjouir du retour de la culture de l’excellence dans notre pays dont l’une des conséquences les plus appréciables sera de donner des repères à la jeunesse Malienne, laquelle jeunesse s’était accommodée, par la force des choses, du raccourci de la courtisanerie et des coups de piston.
Le Mali était l’un des rares pays au monde où les tests, les concours de recrutement et autres compétitions étaient compatibles avec des listes d’admissibilité d’office, et ce dans tous les corps de métiers (armée, police, médecine, magistrature etc.).
La jeunesse était complètement désemparée et dévoyée par le phénomène des coteries. Il est donc temps qu’elle reprenne confiance aux vertus de l’effort et du travail ; qu’elle consacre plutôt, l’énergie et l’intelligence déployées à faire la courbette et le lèche-botte, à se remettre à niveau, à se perfectionner, sans quoi elle n’aura d’autre choix (avec son corollaire de mépris et de déconsidération) que de faire, successivement, le tour de tous les états-majors politiques (partout où le pré est vert), en fonction de la direction du vent.
Au regard de toutes ces mauvaises pratiques profondément ancrées dans notre société, avoir le courage d’engager des poursuites judiciaires contre un ancien Chef d’Etat, sans que l’on y soit obligé, relève objectivement d’un acte de courage à saluer à sa juste valeur, sans préjudice de la présomption d’innocence.
Contrairement à des commentaires sur l’opportunité de la mesure, nous estimons justement que c’est en début de mandat que des actes forts de gouvernance, dans le sens du changement, devraient être posés avant que le régime ne soit débordé par le quotidien ; cette action entre dans ce cadre.
En le faisant, l’on ne peut que montrer le chemin de la bonne gouvernance par l’exemple qui suppose que l’on se défende ce que l’on reproche ou que l’on interdit aux autres.
En tout cas, la symbolique est très forte et très appréciable, il ne saurait raisonnablement être question de l’adage : « faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais » pour le bonheur du peuple et pour l’honneur du Mali.
Dieu bénisse le Mali !
Aguibou BOUARE
Conseiller Juridique
Très bonne analyse monsieur le conseiller juridique vous êtes du bon côté de l’histoire.
Le soi disant conseiller juridique, mieux vaux pour toi de maitriser la Constitution malienne et ne pas chercher à être un lescui pour IBK. Je t’invites à suivre que je développe pour l’opinion nationale et internationale et surtout pour IBK.
En tout cas, IBK doit faire attention. Et, pour cause suivez ceci: Dans la Constitution on parle de complices. Or, IBK était complice, car son parti le RPM a voté toutes les résolutions présentées par les différents gouvernements de ATT, notamment celle portant sur l’Accord d’Alger. Donc, se serait une grave erreur de poursuivre ATT sans IBK et autres. Il doit être aussi poursuivi dans l’affaire des bérets rouges et bon nombre d’affaires, notamment l’agression sur le Président de la Transiton Dioncounda Traoré, et son implication dans le coup d’État qui est imprescriptible selon la Constitution malienne en vigueur.Donc, un mandat d’arrêt doit être lancé IBK.
Vous savez IBK doit être poursuivi pour haute trahison pour n’avoir pas prêté le serment comme il se doit lors de son investiture en omettant » de respecter et de faire respecter la Constitution ». Voilà, je comprends maintenant pourquoi il ne l’a pas fait. Raison pour laquelle, il est entrain de faire des bêtises par rancunes pour ce qu’il vient de faire à ATT. Où était IBK, quand en 1999, Bahanga est passé de simple caporal à lieutenant ? Où était – il quand ce dernier a crée en 1999 sur le territoire malien une République appelée Thémoustate ? Qui a crée deux communes supplémentaires pour Bahanga ? Ce qui a fait que nous sommes à 703 Communes au lieu de 701 Communes au départ.Avocats de ATT, levez vous des preuves de trahison existent contre IBK qui est entrain de tromper le peuple, des terroristes avec lui dont les mandats d’arrêts contre eux levés par lui IBK et les a désignés députés du RPM. Car, la Constitution dit que se sont le Président et les Ministres. Donc, cela signifie ceux qui sont en activité. ATT, n’est pas le Président du Mali. Mais, un ancien Président.
Comments are closed.