La guerre des collectivités locales a déjà commencé au Mali à moins de deux mois des élections locales prévues pour le 25 octobre 2015. Avoir à tout prix la majorité absolue des conseillers communaux, régionaux et du district ! Tel semble le défi du parti au pouvoir, le RPM. C’est du moins ce que constatent certains analystes et acteurs politiques, après le feuilleton de suspension des maires, suivie par la révocation de dix préfets le mercredi dernier.
En effet, après la suspension du maire de Gao, Sadou Diallo, le 29 juillet 2015 suivi de celle du maire du district, Adama Sangaré, le 17 août, le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, baron du RPM, a décidé de relever une dizaine de préfets. Son initiative a été validée par le conseil des ministres le mercredi 26 août.
Les préfectures concernées par ce changement inopiné sont celles de Kayes, Kati, Mopti, Tombouctou, Ménaka, Goundam, Ansongo, Ténenkou et Tessalit.
Les analystes et acteurs politiques n’ont pas manqué de réagir sur cet acte posé par le patron de l’Administration territoriale. A propos de la suspension d’Adama Sangaré, le président du groupe parlementaire Adéma/PASJ-Asma, Issa Togo, criait à la manœuvre déstabilisatrice de l’Adéma à quelques encablures des élections du 25 octobre.
Aussi, le maire suspendu de Gao, cadre du PDS, a prévenu le ministre qu’il gagnera les élections locales dans sa circonscription. Même si on n’en sait pas assez sur l’appartenance politique des préfets nouvellement nommés, on note néanmoins que le parti du ministre Maïga, à moins de militants dans les zones où ils sont affectés.
Par exemple à Mopti, le principal parti de l’opposition du pouvoir domine le terrain selon de récents sondages. La région de Tombouctou est partagée entre l’Adéma et l’URD. Le RPM a aussi de sérieux problèmes à Kayes et dans la circonscription de Kati, surtout après la démission de l’un de ses députés, Bourama Tidiane Traoré, qui est aujourd’hui très proche des populations et de l’opposition.
Comme on le voit ces nouvelles promotions de préfets ne sont pas forcément les couronnements de carrières administratives rondement menées, mais obéiraient surtout à des calculs bassement politiciens.
Maliki Diallo