La démocratie malienne, en une vingtaine d’années d’existence, est citée parmi les cinq meilleures du continent, derrière le Sénégal, le Benin, le Ghana et le Mozambique. Malgré cette performance, notre jeune démocratie n’attire pas encore les foules lors des élections. C’est pour se pencher sur cette question que le secrétaire général de l’Association malienne pour le relèvement du taux de participation (AMRTPE) aux élections, Bissiri Coulibaly, a animé une conférence, le lundi 6 juin dernier, à la mairie de la Commune VI. C’était en présence du 1er adjoint au maire de ladite commune, Teninmakan Koné, et des chefs de quartiers.
L’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections a organisé une conférence de presse dans la salle de conférence de la mairie de la Commune VI à Sogoniko. Le thème "Relevons le taux de participation aux élections, défis” était introduit par le secrétaire général de l’Association, Bissiri Coulibaly, qui avait à ses côtés Mamadou Sidibé et Mamadou Tembely, membres de cette association.
La problématique du taux de participation, a affirmé le secrétaire général de AMRTPE, est un problème national, voire international car chaque à fois que les élections se tiennent au Mali, l’inconnue est le taux de participation. Il a rappelé que les élections générales de 2002 ont enregistré à la présidentielle 24 candidats. Malgré ce nombre élevé de candidatures, le taux de participation était au niveau de Bamako à 20,06 %. Les législatives de la même année ont enregistré la participation de 80 formations politiques et le taux de participation était de moins de 20% dans le district de Bamako dont 11,18% en Commune VI et 9,20% en Commune I.
Ce constat s’explique, selon le conférencier, par le déficit de conscientisation. Il a rappelé que le vote est un devoir civique qui s’assimile à un contrat peuple-candidat. Ce contrat démocratique, selon Bissiri Coulibaly, impose à chaque contractant le respect et la soumission aux clauses qui réglementent le jeu électoral qui se résume, pour les électeurs, par un programme clair, objectif et raisonnable. Pour le candidat, il se résume par le partage des préoccupations des populations et l’engagement à les réaliser.
Malheureusement, ce contrat est dénaturé par des pratiques telles que l’achat de conscience, le trafic d’influence et le détournement des voix, a-t-il déploré. Il a poursuivi que si le contrat était respecté par chaque partie, il peut contribuer à instaurer l’exigence de résultat, le vote sanction et surtout le relèvement du taux de participation. Mamadou Sidibé, dans son intervention, a souligné que le Mali connait le taux de participation le plus faible de la sous-région. Il a exhorté les medias publics et privés, les hommes politiques, les religieux et les chefs de quartiers, à conjuguer leurs efforts pour rehausser le taux de participation à 50% lors des élections de 2012.
L’Association malienne pour le relèvement du taux de participation aux élections est créée en juillet 2008. Son objectif est de rehausser ce taux en amenant la majorité des Maliens vers les urnes. Pour ce faire, elle entend mener des campagnes de sensibilisation dans 285 communes du Mali où le taux reste bas.
Moussa SIDIBE