La Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) a organisé le samedi dernier au Centre international de conférence de Bamako (CICB), une cérémonie de présentation de l’ouvrage sur les taux de participation aux élections du mali. Thème : «les élections au Mali» pourquoi le taux de participation aux élections est-il toujours ci-bas ?
C’était sous la présence du Ministre délégué auprès du Ministre de l’Administration Territoriale de la Décentralisation du Territoire, Abdourahamane Oumarou Traoré, en présence des conférenciers, le Dr. Mohamed Traoré, Politologue et M. Sékou Mamadou Chérif Diaby, consultant Politologue, le Dr. Salabary Doumbia, chargé de programme FES, le modérateur M. Ousmane Issoufi Maiga, ancien Premier ministre et les représentants des partis politiques.
Selon Mohamed Traoré, Politologue, depuis fin 2011, cette étude s’inscrivait dans l’agenda de la FES dans la perspective de son appui au processus de consolidation de la démocratie balbutiante du Mali.
En effet, cette étude a été initiée dans la perspective des échéances électorales du mois d’avril 2012. Mais depuis la crise du 22 mars 2012, tous les chronogrammes ont été bouleversés. Les élections générales ont été reportées pour se tenir en juillet 2013.
Pour lui «les constats révèlent que depuis le référendum du 12 janvier 1992 il a été constaté que les Maliens participent peu aux consultations. Si c’est moins de 43% des inscrits qui ont participé audit référendum, on constatera que les autres consultations électorales ont connu une très nette faiblesse des taux de participation. Mais les parties des régions nord, les citoyens votent beaucoup plus qu’au sud et on constate aussi que les ruraux votent plus que les urbains. Les taux les plus bas étant ceux du District de Bamako», a-t-il dit.
Les élections présidentielles d’avril et mai 1992, 1er tour : 23,59% ; 2ème tour : 20,87%. En 1997 : au Nord les taux n’ont pas variés sensiblement mais au sud ils ont chuté peut être à cause du boycottage du (COPPO). District de Bamako entre 7% et 18,60%. Aussi les élections présidentielles 2007 : (tour unique), législatives 2007 : 1er tour : 33%, 2ème tour : 32,19% ; Gao : 46,44%, Tombouctou : 55,57%, San : 33,39%, Kadiolo : 28,46%, Bamako : 12 à 22,46%. Globalement, les taux de participation ont augmentés légèrement en 2007, mais demeurent toujours faibles.
Selon lui, «les causes de la faible des taux de participation aux élections sont : l’analphabétisme et la culture politique traditionnelle, la sensibilisation insuffisante des électeurs, les fraudes multiformes et l’impunité etc.… Mais les conséquences sont aussi, le manque de légitimité des institutions issues des urnes ; les méfiances des partenaires au développement, investisseurs étrangers et des investisseurs nationaux.
Quant à Sékou Mamadou Chérif Diaby, consultant Politologue, il a pour sa part présenté le rôle des acteurs du processus électoral. «En 2007, le Mali a connu un échec avec le boycott des élections présidentielles et législatives par la plus part des partis politiques. Les griefs formulés par certains chefs de partis politiques contre la façon d’organiser et de gérer le processus électoral ont mené les partis politiques à livrer une bataille d’opinion et à poser la nécessité de la création d’une commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).»
Pour sa part «la CENI a subit actuellement de profondes mutations. Aujourd’hui, elle a pour mission de veiller à la régularité des opérations électorales à travers leur supervision et leur suivi. Elle exerce son mandat sur l’administration, la DGE et autres acteurs sauf le pouvoir judiciaire. Elle est mise en place avant le début des opérations de révision annuelle des listes électorales précédant l’année des élections générales. Son mandat prend fin trois mois au plus tard après la proclamation définitive des résultats du scrutin.»
Pour les recommandations, le docteur Sékou Mamadou Chérif Diaby, a proposé de conduire une vaste campagne d’éducation civique et formation à la citoyenneté pour encourager les citoyens à participer au vote.
«Il pourrait s’agir de s’appuyer sur nos valeurs sociales traditionnelles et les valeurs modernes de participation aux élections, valeurs sans lesquelles la pratique de la démocratie reste une notion creuse. Cette fonction de socialisation des électeurs pourrait être menée par les organisations de la société civile, les partis politiques qui en vertu de leur charte vocation à l’exercer avec le concours institutionnel de la structure administrative dédiée aux élections», a-t-il déclaré.
Fatogoma COULIBALY
Tout est dans le choix des membres de ces commissions .Est d’une nécessité absolue a ce que les ressources humaines qui y figurent soient crédible .
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