Samedi 30 mai, à son siège sis à Magnambougou, la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko ( CMAS) en synergie avec le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie ( FSD) et le Mouvement Espoir Mali Koura ( EMK), étaient devant les hommes de média pour évoquer leurs actions. L’information principale issue de cette sortie est relative à la tenue d’une marche pacifique, qu’ils projettent pour le vendredi 5 juin prochain.
Au présidium, on pouvait noter la présence de Cheick Oumar Sissoko, coordinateur du mouvement EMK, Dr ChoguelKokalaMaïga, président du MPR, représentant le FSD et Issa Kaou Djim, Coordinateur de la CMAS.
L’ouverture de la cérémonie a été marquée par l’intervention, du représentant du FSD, Dr ChoguelKokalaMaïga.
« Aujourd’hui, nos trois organisations ont décidé de rendre public notre analyse de la situation et les solutions de sortie de crise » a déclaré Dr Maïga. Selon le président du MPR, l’objectif de ce regroupement qui se dresse contre la gestion du pouvoir d’IBK, constituera un nouveau départ pour le peuple malien. ‘’ Un nouveau départ’’ dit-il, dans lequel découlera un nouveau contrat politique et social.
A la suite de son intervention, l’honneur est revenu à Cheick Oumar Sissoko, de lire la déclaration liminaire au nom de ces trois organisations.
En prenant la parole, l’ancien ministre de la Culture est revenu sur le contexte de création de ce regroupement en donnant plus de détails. Selon lui, c’est face à la gravité des différents maux auquels le Mali est atteint que le FSD, la CMAS et l’EMK, ont tenu une rencontre tripartite le 26 mai dernier afin d’ouvrir la voie à l’unité d’action patriotique.
« Ils ont convenu de créer les conditions d’une grande mobilisation pour le sursaut national face à la gouvernance chaotique et prédatrice au risque de partition du pays, aux atteintes graves aux principes républicains et démocratiques » a déclaré M. Sissoko.
Dans son intervention, le porte-parole de ce nouveau regroupement tripartite, a attiré l’attention sur le diagnostic posé par leur sien par rapport à la gestion du pouvoir d’IBK. D’après lui, ils ont révélé en termes de constats et de perspectives alarmants, sept points majeurs.
Parmi ceux-ci, il a noté, la gestion catastrophique de la crise multidimensionnelle au Mali, des atteintes à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays, une armée laissée à l’abandon et la remise en cause des valeurs et principes de la République.
Après avoir porté ces points à l’attention de l’opinion, Cheick Oumar Sissoko dira qu’un sursaut national est nécessaire pour susciter une transformation des mentalités et un renforcement de l’Etat de Droit avec des Institutions républicaines, un service public vertueux qui place le citoyen au début et à la fin du système sociopolitique et institutionnel.
A ses dires, pour l’atteinte de ces objectifs, leur regroupement a décidé de lancer un appel patriotique à tous les Maliens, pour la réalisation d’un certain nombre d’actions, dont la première est une grande mobilisation pour le sursaut national. D’ailleurs par rapport à ce point très important, il dira qu’une marche est prévue pour le vendredi 5 juin prochain. L’objectif de cette marche, selon lui, est de réclamer la démission pure et simple de ses fonctions du chef d’Etat.
Par Moïse Keïta
Conférence de presse de la CMAS, EMK et FSD
Un journaliste agressé !
Lors de la conférence de presse du regroupement CMAS-EMK-FSD, la presse malienne a de nouveau été victime d’agression. Un journaliste (dont nous tairons le nom) a verbalement été violenté par les militants et sympathisant de ce regroupement. Le seul motif est relatif au fait qu’il a respectueusement posé une question, qui a tombé comme un caillou dans leurs oreilles.
Résolue à sa mission de donner de la bonne information, la presse malienne a couvert massivement, l’évènement phare de la semaine dernière. Il s’agissait bien de la conférence de presse organisée par laCoordination des mouvements, associations et sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko (CMAS), du mouvement Ensemble Mali Koura (EMK) et du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie.
En effet annoncé pour une conférence de presse, qui donne la priorité aux journalistes, les militants et sympathisants de ces organisations ont pris d’assaut le lieu de l’évènement. Ces derniers étaient deux à trois fois plus nombreux que les hommes de média.
Méconnaissant la nature de l’évènement, ou exprimant une haine viscérale contre la presse, certains de ces militants dès l’installation des membres du présidium ont commencé à s’en prendre aux caméramans et photographes avec des propos très discourtois. Or, ceux-ci, comme lors de tous les évènements publicsont occupé le devant pour ne rien rater des interventions respectives des conférenciers. Il a fallu, l’intervention du coordinateur de la CMAS, Issa Kaou Djim (journaliste lui-même) pour calmer leurs ardeurs. Mais, en réalité, cela n’a rien servi, car le désordre était ambiant.
Malgré ces conditions d’ambiance (du grand marché de Bamako) la cérémonie a suivi son cours normal avec les différentes interventions. C’est lorsque le chapitre questions/réponses a été ouvert que l’atmosphère change de nouveau.
Le maître de cérémonie pour sauver les meubles, trie à la volée des journalistes de son choix. Cela n’a suscité aucun remous, ainsi à tour de rôle les confrères choisis ont posé leur question (sans droit à une question de relance). Dans cette mouvance, un journaliste sans aucune intention malsaine pose une question objective. « Le dialogue est une vertu dans notre pays. Est-ce que vous avez essayé de rencontrer le président de la République pour échanger avec lui » voilà l’interrogation, qu’il a adressée en toute modestie au présidium.
Il ne le fallait pas. Avant même, qu’il n’eut fini de poser sa question, des voix se sont élevées de partout dans l’assemblée pour le traiter de tous les noms d’Israël. « Retirez le micro à ce minable journaliste. C’est un partisan d’IBK » pouvait-on entendre dans les propos lancés. Un partisan très excité lui dira ceci : « Si tu n’as rien à dire ferme ta gueule. Nous ne sommes pas là, pour négocier avec IBK, mais plutôt pour réclamer sa démission ».
En effet, la tension s’intensifiait de plus en plus et le risque de débordement était plausible. Ayant constaté, que l’intégrité physique du journaliste pouvait être atteint eu égard de l’excitation du public, ce dernier a été retiré en toute discrétion et conduit à son véhicule pour qu’il rentre sain et sauf à la maison.
Un tel comportement à l’égard d’un homme de média est un manquement grave à la liberté d’expression. Pourtant, c’est cette même liberté d’expression que ce regroupement réclame à cri et à cor. Bon, dans toutes les hypothèses, même en cas de satisfaction de leur dessein la Constitution du 25 février 1992 prévoit autre chose. La presse peut garder espoir.
Par Moïse Keïta