La politique, en principe, était jadis portée et pratiquée par des hommes et des femmes de grande valeur, de générosité, de capacité et abnégation. Ils étaient exemplaires dans leur comportement en milieu social et vis-à-vis de la sauvegarde du patrimoine commun, à toute la nation. Généralement, ces gens-là faisaient don de leur personne pour servir leur peuple, sans aucune contrepartie matérielle de quelque forme ou nature que ce soit.
En effet, pour ces derniers, seule la satisfaction morale d’avoir bien servi leurs concitoyens, durant leur mandat et contrat, importait pour eux et, en plus, de mériter la confiance que le peuple avait placée en eux. Ainsi, pour ces hommes et femmes politiques de l’époque, l’honneur passait toujours avant l’argent. Car, comme disait l’autre : « Le poids de l’argent défigure la morale » En outre, ils ne s’enrichissaient jamais par l’entremise de leur fonction administrative ou politique qu’ils exerçaient au nom de la société car leur honneur et haut degré de patriotisme et d’éthique, le leur interdisait, absolument.
Somme toute, c’est un tel espace politique de qualité et d’environnement sain et propice à l’exercice de la politique, la démocratie et le développement harmonieux, que notre pays doit, inlassablement, rechercher à tout prix, et trouver dans les meilleurs délais. Un tel chalenge ou pari exige, c’est évident, une démarche de haute portée patriotique. Ainsi, il ne peut être réalisé effectivement, qu’avec un nouveau type de citoyen malien, qui est bien conscient de son devoir, ses droits et responsabilités, il doit, également, être porteur d’une valeur et conscience de patriotisme incontestable.
Au demeurant, au Mali, il nous faudrait dorénavant instaurer, impérativement, un autre système politique, plus démocratique, plus cohérent, plus humaniste et qui serait en phase avec l’évolution actuelle, à tout point de vue, des sociétés humaines modernes. En conséquence, nous avons alors l’obligation de faire la politique, autrement. A savoir de nous doter d’un système politique humaniste, respectant les droits et libertés démocratiques des citoyens, c’est-à-dire celui dans lequel l’Homme politique, comme décrit plus haut, sera un acteur essentiel pour une pratique politique acceptable et consensuelle, et système dans lequel aussi, seule la confrontation démocratique des bonnes idées créatrices, pour développer et sortir notre pays de son enlisement cinquantenaire, prévaudrait.
Un tel système renverserait la donne et relèguerait, à l’arrière-plan et de manière définitive, le rôle nuisible de l’argent dans la politique, contrairement, au rôle central ou primordial qu’il y joue en ce moment. Autrement dit, il nous faudrait procéder au nettoyage des écuries d’Augias, en faisant une véritable moralisation de la vie publique dans notre pays. Une action, synonyme d’une révolution culturelle, afin de nous débarrasser de certaines tares et mœurs, des contre valeurs nocives à notre société.
En général et dans la bonne tradition des sociétés humaines, l’homme ou la femme politique, en principe, était un volontaire et bénévole, qui s’engageait fermement et se mettait résolument au service de ses concitoyens afin de les servir, noblement, et non de se servir soi-même. Aujourd’hui, certes, la proclamation de ce principe, combien noble, demeure encore théoriquement, pour certains candidats. Mais en réalité, leur pratique, une fois élus et bien installés confortablement au pouvoir, est tout autre. C’est un état de fait bien triste et regrettable, qui est, cependant, bien en cours chez nous. En somme, on dirait que c’est une bourrasque d’amnésie qui traverse, à chaque fois, certains politiciens pouvoiristes, au point qu’ils oublient, dès leur accession au pouvoir, tout, et remettent tout en cause.
Ina Maïga