Donner vie à l’activité intellectuelle au Mali, à travers des débats d’idées dans un cadre bien structuré. Ainsi pourrait-on, paraphraser, la mission principale du Centre d’Etudes et de Réflexion au Mali (CERM) qui a ouvert ses portes le samedi 2 dernier. Mis en place sur initiative de hauts cadres maliens, parmi lesquels, d’anciens ministres et Premiers ministres, le Centre d’Etudes et de Réflexion au Mali (CERM), selon, son secrétaire exécutif, Amadou Diop (ancien chef de cabinet à la Primature ndlr), se veut être une structure de réflexion, ayant pour objectif de contribuer à la réhabilitation des activités intellectuelles à travers des réflexions et des prospections sur des sujets majeurs en Afrique et au Mali en particulier. D’où l’intérêt pour le nouveau centre d’organiser un colloque de Réflexion et de Propositions autour du thème : Quels rôles pour les collectivités locales dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation issu du Processus d’Alger.
« Ce centre a pour ambition de mettre ensemble des pensées afin de faire de cette crise qui nous angoisse tous, un atout » déclare, Ousmane Sy, le président du CERM dans son discours d’ouverture du colloque.
« La crise n’est pas grave mais c’est ne pas en sortir qui est grave » a-t-il ajouté. Avant de préciser que le Centre d’Etudes et de Réflexion (CERM) n’a aucune coloration.
« Dans notre pays, on constate que l’activité intellectuelle recule de plus en plus. Or un pays qui n’a d’élites intellectuelles, d’intelligentsia est un pays appelé à disparaître. C’est partant de ce constat que nous avons jugé nécessaire de mettre en place une structure » ajoute l’ancien Premier ministre, Moussa Mara.
A l’en croire, le Centre d’Etudes et de Réflexion au Mali (CERM) a pour vocation de redorer le blason de la fonction intellectuelle au Mali et de servir de cadre aux intellectuels pour pouvoir produire des idées, de s’exprimer et de faire des propositions sur les grands sujets intéressant la vie de la nation. Et ce, dit-il, en créant un cadre de débats, d’échanges permettant de mettre à la disposition des décideurs des outils de travail.
« Il y a de cela quelques semaines, des journaux ont rapporté que Moussa Mara était allé voir les gens de l’opposition, qu’il veut partir à l’opposition. Mais je suis juste allé les voir pour leur parler que de la création de ce Centre » a-t-il, révélé. Avant de préciser à la suite l’ancien ministre Ouamne Sy que le CERM se veut neutre et reste ouvert à tout le monde, sans exception, des cadres des partis politiques de la majorité tout comme ceux de l’opposition.
Quant à Oumarou Ag Ibrahim Haïdara, président du Haut conseil des collectivités, qui a présidé la cérémonie d’ouverture du Colloque, le thème choisi cadre parfaitement avec l’actualité au Mali, dominée par la question du Nord. Car dit-il, la mise en œuvre de l’Accord de Paix et de la Réconciliation repose en grande partie sur le changement de l’architecture institutionnelle, fondée sur les collectivités territoriales dotées d’organes élus au suffrage universel direct et pouvoirs étendus.
Selon lui, la régionalisation n’est aucunement un facteur de désintégration nationale de l’Etat, encore moins de partition du pays, mais plutôt un facteur qui favorise une répartition harmonieuse des responsabilités afin de mobiliser davantage les synergies pour le développement.
Le colloque a été animé, par les anciens ministres, Ousmane Sy, Zeyni Moulaye, Lassine Bouaré qui ont éclairé la lanterne des participants sur plusieurs questions cadrant avec le thème du colloque.
Lassina NIANGALY