Pas à pas et de façon très méthodique, le parti de la quenouille poursuit le maillage du territoire national selon, de toute évidence, un calendrier qu’il maîtrise bien. La Codem est plutôt dans une dynamique d’ascension et de repositionnement pour l’après- 2012. Car, le vrai enjeu, c’est bien l’après- ATT, un tournant qu’il faut aborder avec les armes qu’il faut. L’optimisme que démontre Poulo sur ce point précis repose sur de faits réels qui autorisent de croire aux chances de son parti et du regroupement politique, le PUR, dont il a engagé la dynamique.
Passée la polémique sur la prolongation du mandat de ATT, la Convergence pour le Développement du Mali (Codem) continue son petit bonhomme de chemin en tant qu’acteur majeur de la scène politique nationale. Comme des petits trophées, les dernières sorties du parti et de son président sont comme des moments de consécration. Pour la première fois, le parti a fait une entrée remarquée au gouvernement avec David Sagara au poste de ministre délégué à la Décentralisation. Le Répertoire que le prestigieux National Democratic Institut (NDI) lui a remis et l’invitation du Secrétaire général des Nations Unies à participer à la prochaine Assemblée générale, tout ceci ressemble à une consécration. Mais Housseïni Amion Guindo veut plus et regarde au-delà de 2012.
Le NDI, qui a poursuivi de façon continue ses relations avec le parti de la quenouille, l’a fait sans nul doute en fonction du poids de celui-ci sur l’échiquier national. C’est en tout cas un signe qui ne trompe pas. En effet, avec 8 députés à l’Assemblée nationale, une quarantaine de maires sur l’ensemble du territoire national et maintenant un portefeuille au sein du gouvernement de Mme Cissé Mariam Kaïdama Sidibé, la Codem se présente aujourd’hui comme la quatrième force politique du pays. Le parcours est flatteur en si peu de temps. Les membres du Bureau national, qui étaient il y a quelques jours à Kolokani pour mettre en place la Section au cœur du Bélédougou, pensent que ce travail d’implantation va se poursuivre avec, en point de mire, les dix communes de cette localité et, plus largement, sur l’ensemble du territoire national.
Quand on lui parle du mandat d’ATT, le leader de la Codem répond qu’il faut aller aux élections dans les délais pour respecter la Constitution et poursuit en disant que sa formation sera présente à toutes les compétitions électorales : présidentielle, législatives et municipales. C’est dire que la Convergence est plutôt dans une dynamique d’ascension et de repositionnement pour l’après 2012. Le vrai enjeu, c’est l’après- ATT et il faut se battre pour être après 2012 au rang des premiers acteurs politiques du pays. C’est pourquoi le parti s’est engagé dans une dynamique de regroupement politique à travers le PUR (Partis Unis pour La République) qui réunit 18 formations politiques. Le président de la Codem croit aux chances de son regroupement en 2012. Il est vrai, par ailleurs, que l’optimisme de Poulo repose sur un ensemble de faits récents, telles que la conquête de la mairie de la Commune IV par son allié du PUR, Moussa Mara, le leader charismatique du Parti Yèlèma (le changement en langue nationale) au détriment du RPM, et la percée extraordinaire de sa propre formation.
Aux dires de Poulo, s’il y a, depuis un certain temps un parti de l’échiquier politique malien qui a su faire trembler les grands partis dominants, c’est bien la Codem. Pour preuve, la Codem qui, à sa création avait cinq députés, en enregistre aujourd’hui 8 avec trois nouveaux arrivants : le premier l’Honorable Amadou Bouaré élu à Macina est arrivé du PDES, le second l’honorable Drissa Diakité élu à Bafoulabé est venu de l’Urd et le troisième, l’honorable Niaga Tembély a quitté les bancs de l’Adema pour ceux du parti de la quenouille.
Toutes choses, de toute évidence, qui permettent aux militants du parti de la quenouille de constater des saignées dans les soi-disant « grands partis » au profit d’un soi-disant « petit parti ». On est en droit de se poser la question de savoir si la Codem n’a pas inversé la tendance pour continuer à marcher sur les plates bandes interdites des formations sans doute considérées aujourd’hui comme leaders.
S il y a un point sur lequel le président de la CODEM reste amer, c’est la question de l’aide publique aux partis politiques. Pour la seconde fois, son parti n’est pas sur la liste des heureux bénéficiaires et le président ne sait toujours pas pourquoi, car il affirme avoir fait toutes les démarches administratives dans ce sens. Preuve, laisse-t-il entendre, que le parti ne bénéficie d’aucun traitement de faveur. Mais, philosophe, le jeune président dit croire au travail et invite tous les militants à se battre pour négocier le tournant de 2012. Un challenge pour lequel ils mobiliseront, tous ensemble, tout ce qu’ils pourront de forces et de moyens.
Boubèye Maïga