Le porte-parole de La Convention des Bâtisseurs, Clément Mamadou Dembélé, a failli semer le trouble au sein du regroupement par sa déclaration relative à son positionnement sur l’échiquier politique. C’est sur le plateau d’Africable Télévision que l’éminent professeur a eu la maladresse d’affirmer que la Convention des Bâtisseurs n’est ni de la Majorité, ni de l’opposition. Par cette affirmation, il semblait jeter le discrédit sur Modibo Sidibé qui s’est battu pendant cinq ans contre le régime d’IBK. Ce qui n’a pas laissé indifférent le Président des FARE, qui, dans un communiqué fort à propos, a démenti cette allégation et réaffirmé son appartenance à l’opposition.
Encore une bourde de la jeunesse, qui semble confondre vitesse et précipitation. L’éloquent professeur, mais novice en politique, a failli créer la zizanie dans le camp des Bâtisseurs en affirmant sur le plateau d’Africable que le regroupement composé d’une dizaine des partis et associations n’avait pas de position politique tranchée, et qu’au second tour il serait prêt à discuter avec toutes les tendances si aucun de leurs candidats n’accédait au second tour. Ces propos ont fait l’effet d’une bombe au sein de la classe politique, en général, et au sein du parti FARE, en particulier. En effet, Modibo Sidibé, Président des FARE, et tous les membres de la direction du parti ont participé pendant cinq ans à toutes les activités de l’Opposition. Comment à la fin du quinquennat d’IBK, ce parti pourrait-il changer de fusil d’épaule ? Pour ceux qui connaissent Modibo Sidibé, ils n’ont guère douté un seul instant de sa réaction pour démentir. Et pour cela, même si tous les membres de la direction de son parti prenaient fait et cause pour une position prônée par le Pr Dembélé, il allait rester sur sa position. Le parti de Modibo Sidibé est bel et bien de l’opposition, conformément à la résolution de son instance supérieure qu’est le congrès du parti. L’ancien Premier ministre d’ATT a toujours été un homme d’honneur, même face aux épreuves les plus difficiles.
Pour rappel, après avoir pris part au sein du Front pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République, FDR, au combat pour le retour à l’ordre constitutionnel en 2012, le parti de Modibo Sidibé a inscrit ses actions au sein de ce Front en vue de l’élection présidentielle de 2013. C’est d’ailleurs le premier vice-président des FARE, Zoumana Mory Coulibaly, qui a signé la convention d’alliance au nom de son parti, pour un soutien au candidat qui arriverait au second tour. Après le premier tour, c’est le candidat IBK du camp opposé qui arrivera largement en tête, suivi de Soumaila Cissé de l’URD et membre du FDR. Voyant le vent prendre une autre direction, Zoumana Mory a foulé aux pieds sa signature en bifurquant pour aller soutenir IBK. Modibo Sidibé, fidèle à son engagement, a appelé à voter pour Soumaila Cissé. Ce dernier échoua au second tour après avoir été trahi par certains membres du FDR. Après la victoire d’IBK et à la fin des législatives, Modibo Sidibé et Soumaila Cissé ont décidé d’inscrire leurs actions dans l’opposition républicaine, et pendant les cinq ans ils sont restés constants, même si ; par moment, il y eut certaines divergences de vue sur certains sujets.
Après cette clarification concernant la position de son parti, tout porte à croire que Modibo Sidibé n’appellerait jamais à voter IBK au second tour, s’il ne se qualifie pas lui-même. Comme pour dire qu’il resterait fidèle à son option, celle de l’Alternance.
Youssouf Sissoko