Mme Bouaré Fily Sissoko, ministre de l’Economie et des Finances
Elle est la fille d’un baobab de Badalabougou qui s’est éteint, Samba Sissoko, le monsieur exemple et diplomate hors-pair. Fily Bouaré, avant d’être mariée, a été éduquée dans une famille attachée aux valeurs de notre pays. Madame Bouaré est le fruit d’une double éducation du Mali et du Sénégal. Economiste de formation, vers la fin du règne d’Alpha Oumar Konaré, elle était devenue ministre de la Communication ; ce qui a créé une familiarité entre elle et les hommes de médias.
Mme Bouaré Fily Sissoko, le nouveau ministre de l’Economie et des Finances, est une économiste chevronnée qui était en poste à la représentation de la Banque mondiale à Bamako, avant de rejoindre le gouvernement. Elle avait déjà acquis une expérience gouvernementale entre 2000 et 2002 en occupant le portefeuille des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, avant de se voir adjoindre aussi celui de la Communication.
Mme Bouaré Fily Sissoko est née le 22 août 1955 à Dakar. Elle fait ses études primaires à Ségou, avant d’être orientée au Lycée technique de Bamako. Au terme de ses études universitaires, elle passe avec succès un Diplôme d’études approfondies (Dea) en droit du développement, une maîtrise en sciences économiques, un certificat en techniques douanières et un certificat en planification stratégique et en budgétisation des programmes publics.
Notre nouveau grand argentier a été consultant en audit et fiscalité, Contrôleur général d’Etat, Contrôleur d’Etat, Directeur général adjoint des Douanes. Le ministre de l’Economie et des Finances a aussi exercé plusieurs postes de responsabilité à la Direction générale des douanes. Mariée, mère de 2 enfants, Mme Bouaré Fily Sissoko parle Français, Anglais, Bambara, Khassonké et Ouolof.
Général de Brigade Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration territoriale
La bonne organisation de la toute récente élection présidentielle est certainement pour beaucoup dans sa reconduction à la tête du ministère de l’Administration territoriale. Moussa Sinko Coulibaly était encore Colonel et Directeur de cabinet du président du CNRDRE, lorsque les rênes du département de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire lui furent confiées le 24 avril 2012 dans la première équipe constituée par la Transition.
Il fut régulièrement reconduit à la tête d’un département dont l’intitulé ne sera modifié qu’une fois durant cette période. Le 20 août 2012, il perdit «l’Aménagement du territoire», avant de le récupérer le 11 décembre suivant. Moussa Sinko Coulibaly s’est patiemment, mais opiniâtrement, attelé à l’organisation de l’élection présidentielle dans un contexte où l’entreprise semblait mission impossible. Malgré un couac dans la proclamation des résultats partiels du premier tour dont le ministre tirera les leçons, une pluie de louanges a accueilli la bonne tenue des scrutins. Moussa Sinko Coulibaly a été promu Général et le voilà aujourd’hui en charge, entre autres, de l’organisation des législatives.
Né à Bamako le 14 juillet 1972, le Général Coulibaly est marié et père de deux filles et d’un garçon. Après le Prytanée militaire de Kati, Moussa Sinko Coulibaly suit les classes préparatoires de la Flèche en France de 1990 à 1992. Il obtient en 1995 le diplôme de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr ; en 1996, un brevet de chef de section du Génie militaire de l’Ecole supérieure et d’application du génie d’Angers. De 2009 à 2010, il bénéficie d’une formation au Collège interarmes de défense de Yaoundé, d’un cours de planification opérationnelle KAIPTC à Accra au Ghana en 2006. Son expérience professionnelle lui vaut d’être nommé instructeur permanent à l’EMIA de Koulikoro, d’octobre 1996 à septembre 1998. De 2000 à 2001, Moussa Sinko Coulibaly est nommé Commandant de compagnie de la 261ème Compagnie… Il est directeur de l’instruction de l’Ecole de maintien de la paix de 2010 à mars 2012.
Polyglotte, le Général Moussa Sinko Coulibaly parle couramment Bambara, Français, Anglais et possède des connaissances en Allemand et Russe.
Abdel Karim Konaté, l’empereur ministre du Commerce
Le nouveau ministre du Commerce revient en territoire familier, après un intermède de moins de trois mois à la tête du département des Finances dans le gouvernement de la Transition. En effet, nommé ministre du Commerce et de l’Industrie dans le gouvernement du 15 décembre 2012, Abdel Karim Konaté passera aux Finances à l’occasion du réaménagement du 22 juin dernier. Inspecteur des douanes de formation, Abdel Karim Konaté dit «Ampé» s’est bâti une bonne réputation dans son corps.
Né le 25 novembre 1961 à Bamako, il est sorti de l’Ecole centrale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Ecica) en 1984 avec comme spécialité «la douane». Un an plus tard, il intègre la fonction publique en tant que douanier et passe 2 ans sous les drapeaux pour le compte du 1er contingent du Service national des jeunes (Snj). Après 15 années de service, il bénéficie d’une bourse de la mission française de coopération pour intégrer la prestigieuse école sous-régionale des finances publiques de Ouagadougou où il est sorti 2ème major de sa promotion avec le diplôme d’administrateur des services financiers.
De retour au pays, Abdel Karim Konaté s’inscrit à l’Institut de hautes études économiques et sociales de Bruxelles, délocalisé à Bamako. Deux ans après, il passe un master en management financier. Au cours de sa carrière, «Ampé» a suivi d’autres formations et séminaires, notamment le 43ème programme de bourse de l’Organisation mondiale des douanes et la formation des cadres supérieurs des douanes.
Hormis son expérience gouvernementale, le nouveau ministre du Commerce a exclusivement évolué au sein de l’administration des douanes. Après avoir servi à Koro et Zégoua, il a été placé à la tête de la Brigade mobile d’intervention de Bamako en 1995. Mais, c’est à la Division recherches et interventions qu’il va se faire un nom en battant le record de la plus grosse saisie de chanvre indien dans notre pays (2 tonnes en 2005). Il fit également un passage très remarqué au Guichet unique pour le dédouanement des véhicules. Ses bons résultats appréciés par la hiérarchie le propulsent à la tête de la Direction régionale des douanes de Kayes de 2009 à 2011. À sa nomination l’année dernière dans le gouvernement de Transition, Abdel Karim Konaté était chargé des relations internationales de la Direction générale des douanes.
Membre fondateur de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), Abdel Karim Konaté est le Secrétaire général adjoint du bureau national. Il a reçu plusieurs distinctions pour services rendus à la Nation : médaille commémorative de campagne, médaille du mérite national avec effigie Abeille, chevalier puis officier de l’Ordre national du Mali.
Marié et père de 5 enfants, il aime le football, la belote et la lecture. Il parle Français et Bambara.
Jean-Marie Idrissa Sangaré, ministre de la Communication et des Nouvelles technologies
Né le 31 mars 1965 à Bamako, Jean-Marie Idrissa Sangaré, le nouveau ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, a effectué ses études primaires et secondaires à l’école Liberté, à l’école Mamadou Konaté à l’école Prosper Kamara, à l’école de la Cathédrale, puis au Lycée Askia Mohamed avant d’aller en Côte d’Ivoire pour y passer son Bac au Lycée classique d’Abidjan en 1984.
Il passera après deux ans (1984-1986) à l’École normale supérieure de technologies à Dakar au Sénégal, avant de s’inscrire à l’Université de Québec, de 1987-1989. Ses études y sont sanctionnées par un diplôme d’ingénieur en génie électrique.
Pendant deux ans (1996-1998), il dirige l’exploitation du réseau d’électricité de Bamako, avant de devenir Directeur de la distribution d’électricité d’Edm-Sa (1998-2007). Avant d’entrer au gouvernement, il était consultant et gestionnaire d’entreprises dans le secteur de l’énergie électrique.
Le ministre Sangaré est marié et père de trois enfants. Il aime le sport.
Ministère de la Jeunesse et des Sports
Me Mamadou Gaoussou Diarra en terrain connu
Nommé ministre de la Jeunesse et des Sports par décret N°2013-721/P-RM du 8 septembre 2013, Me Mamadou Gaoussou Diarra entame sa première expérience gouvernementale à 43 ans. C’est la reconnaissance attendue d’un brillant parcours universitaire et professionnel d’un jeune cadre réputé travailleur, consciencieux et rigoureux.
Après des études primaires à l’école de la Cathédrale à Bamako, Me Mamadou Gaoussou Diarra a passé son baccalauréat au groupe scolaire Les Oisillons d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Le jeune bachelier s’inscrit alors à l’Ecole nationale d’administration (Ena) de Bamako où il décroche sa Maîtrise en Sciences juridiques. Armé de ce parchemin, il opte pour la profession d’avocat et s’inscrit au Barreau du Mali.
En avril 2000, le jeune ministre a été membre du pool «ALCOR», un groupe de consultants internationaux chargé de dispenser des formations sur l’OHADA, grâce à un financement de la Banque mondiale. D’avril 1997 à mai 1998, il fut consultant à la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Il y a notamment été assistant du président chargé, entre autres, des questions de formation. Collaborateur du Bâtonnier, Me Tapo et administrateur du Cabinet TAPO SCP à partir de fin 1999, il avait en charge le suivi des dossiers (imputation, suivi judiciaire), la rédaction d’actes, la constitution de sociétés ainsi que la gestion du personnel et de la clientèle.
Dans le domaine de l’arbitrage, Me Diarra a suivi plusieurs formations. En 2001, il a co-facilité un séminaire de haut niveau sur l’arbitrage international avec le Cabinet ALCOR de Paris. C’était à l’intention des praticiens maliens avec la participation d’éminents spécialistes de l’arbitrage à l’image d’Alain Fénéon, Me Amoussou…
Très brillant et éloquent, Me Diarra a suivi (2002-2003) une formation en droit de l’entreprise et de l’investissement à l’Institut International de droit du développement (IDLO) à Rome (Italie). Promoteur du cabinet d’affaires «Juri-Partner», Mamadou Gaoussou a été président de l’Association des jeunes avocats et secrétaire de l’Ordre des avocats du Mali.
Passionné de lecture, d’écriture (co-auteur de plusieurs publications dont Mort d’un albinos et 15 poèmes contre l’apartheid), de l’informatique, de voyages, de scrabble et d’échecs, le nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports a aussi servi dans la presse nationale. En effet, avant de prendre sa «Robe» d’avocat, il a notamment animé la revue Jamana et a été rédacteur au magazine Grin-Grin ainsi que collaborateur du journal Les Echos de la Coopérative culturelle Jamana de 1991 à 1994. Et de janvier à décembre 2001, ce passionné de littérature fut aussi le rédacteur en chef du journal Malilex, une publication d’annonces légales, et d’informations commerciales, juridiques ainsi que judiciaires.
Ce père de 4 enfants officiait comme avocat à Bamako lors de sa nomination comme ministre. Dans ses nouvelles missions, ce jeune et rigoureux intellectuel n’est pas en terrain inconnu.
Des défis énormes pour un formidable challenge
En effet, Me Diarra est non seulement un jeune au faîte de l’essentiel des problèmes auxquels la jeunesse malienne est confrontée, mais il présidait également aux destinées de la Fédération malienne de tennis de table du Mali depuis 2009. Une discipline qu’il a réussi à sortir de l’ombre en si peu de temps. Sa principale préoccupation sera sans doute de poursuivre le chantier des réformes audacieuses ouvertes par Hamèye Founé Mahalmadane afin d’inscrire le sport malien dans la logique des performances pérennes. Il s’agit notamment de l’élaboration d’une loi et d’un Code sur le sport. La réorganisation de certains services et la création de nouvelles structures (au niveau des infrastructures notamment)… sont aussi d’autres challenges qui attendent Me Mamadou Gaoussou.
Le manque de motivation est généralement la raison la plus évoquée par les sportifs et le public pour justifier certaines contre-performances de nos clubs, Equipes nationales… Et le nouveau chef du Département ne ménagera, sans doute, aucun effort pour parachever la relecture de l’Arrêté interministériel sur les primes allouées aux sportifs de haut niveau et à leurs encadrements techniques. La nécessité de cette relecture a été mise en évidence depuis 2002. Plus proches de la réalité, les nouveaux barèmes vont probablement donner des ailes à nos Aigles dans toutes les disciplines sportives.
En ce qui concerne la jeunesse, Me Diarra ne manque pas non plus d’atouts, car s’étant engagé dans de nombreuses associations du secteur. Le nouveau responsable de la jeunesse malienne a milité au sein du Rotary club de Bamako, de Peoples Decade for Human Right Education…. Jeune militant de l’Unesco depuis les années 80, il a été successivement président de la Fédération malienne des clubs Unesco, de la Confédération africaine des associations, centres et Clubs UNESCO. Il a aussi été membre du Conseil de la jeunesse de l’Unesco, vice-président de la Fédération mondiale des associations, centres et clubs Unesco.
Réconcilier et rassembler la jeunesse
Dans le secteur de la jeunesse, le défi majeur sera de consolider la réconciliation et l’unité des jeunes du pays amorcées lors d’un forum organisé par son prédécesseur du 4 au 6 juillet 2013 à Ségou. Cela est d’autant nécessaire que c’est unie que la jeunesse malienne pourra réellement contribuer à la réconciliation et à la reconstruction du pays ; deux missions essentielles que les Maliens attendent du président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta. C’est aussi l’union sacrée qui permettra à la couche juvénile de notre population d’exploiter les opportunités d’emplois et d’entrepreneuriat liées à l’œuvre gigantesque de reconstruction nationale et de modernisation de l’Etat malien. C’est par exemple le cas du «Projet de relèvement précoce pour la reconstruction, la réconciliation, la paix et la santé de la reproduction à travers l’emploi d’urgence des jeunes de la ville de Tombouctou».
Ce projet est le fruit d’un partenariat fécond entre le gouvernement malien (ministère de la Jeunesse et des Sports), le Pnud et l’Unfpa dans le cadre de la mise en œuvre du Programme jeunesse et résilience. Une initiative qui couvre les régions de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal ainsi que les Communes III et VI du District de Bamako pour une période 2013-2014.
Le volet du projet signé le 29 juillet 2013 a pour but de contribuer à la reconstruction sociale, culturelle et économique de la région de Tombouctou. Il s’appuie sur la jeunesse à travers des activités d’emploi rapide et temporaire et la constitution d’épargnes.
Autant les défis sont nombreux, autant le challenge est formidable pour Me Mamadou Gaoussou Diarra qui se voit ainsi ouvrir la porte d’un long et riche bail au sommet de l’Etat. En tout cas, les observateurs pensent qu’il ne manque pas d’atouts pour mener le bateau de Jeunesse et des Sports à bon port. En effet, ceux qui le connaissent, le définissent surtout comme un homme de… défis !
Moussa BOLLY
C.C/MJS