Pour faire l’état des lieux du dispositif de protection sociale, l’examen de la vision du gouvernement en la matière, la revue des principes directeurs pour une durabilité et efficacité, le gouvernement du Mali a élaboré une Politique nationale de protection sociale. Les orientations stratégiques définies par les parties prenantes (les ministères sectoriels concernés, les acteurs de la Société civile et les partenaires techniques et financiers évoluant dans tout ou partie du champ de la protection sociale), au cours du processus fortement inclusif, ont été traduites en un Plan d’action, outils d’opérationnalisation de la Politique nationale de protection sociale. Le coût total de ce plan d’action, qui dure trois (3) années (2016-2018), est estimé à plus de 792 milliards de FCFA. Le Plan d’action s’articule autour de quatre axes stratégiques.
L’objectif général visé, par la mise en œuvre de ce plan d’action, est de mettre en place au Mali de façon progressive un système de protection contre les risques sociaux pour tous les citoyens en général et pour les couches défavorisées en particulier, et développe les mécanismes de prévention et de gestion des calamités, des sinistres, catastrophes et autres crises humanitaires.
Pour la Directrice nationale adjointe de la protection sociale et de l’économie solidaire, Mme Koné Sissi Odile Dakouo, tenant compte du contexte national, de la dynamique internationale en matière de protection sociale, des engagements internationaux et de la vision politique du pays, des principes ont guidé l’élaboration de ce plan d’action. Ces principes sont : les interventions en rapport avec la protection sociale des populations du monde rural ; les actions envisagées dans le cadre des priorités résilience pays de l’initiative «AGIR» ; les initiatives allant dans le sens de l’amélioration de l’application de la convention 102 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative aux branches de la sécurité sociale.
Il intègre aussi la nécessité de la consolidation des réformes récentes que sont l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et le régime d’assistance médicale que l’on souhaite voir évoluer vers la Couverture Maladie Universelle (CMU).
À en croire la Directrice, triennal à titre exceptionnel, le plan d’action de la politique nationale de protection sociale couvrira la période 2016-2018 pour cadrer avec le cycle du PRODESS III en cours d’exécution dont il constitue un volet. En dehors de certaines actions dont l’exécution est prévue en début de mise en œuvre, les autres sont étalées sur toute la durée de la période de référence.
Pour les modalités d’exécution du plan d’action 2016-2018, Mme Koné Sissi Odile Dakouo a déclaré que contrairement aux plans précédents (2005 – 2009 et 2011 – 2015), un effort particulier sera fait pour assurer une meilleure coordination, gage de la préservation du caractère transversal de la protection sociale.
Selon elle, le plan d’action est conçu selon la démarche de gestion axée sur les résultats (GAR), consistant en un ensemble d’interventions structurées autour de résultats stratégiques à atteindre sur la base des orientations définies dans le document de politique nationale de protection sociale, son exécution obéira aux procédures en la matière.
Les axes stratégiques du plan d’action
Selon la Directrice nationale adjointe de la protection sociale et de l’économie solidaire, le plan d’action 2016-2018 s’articule autour de quatre (4) axes stratégiques : extension des champs d’application de la sécurité sociale ; développement de l’aide et de l’action sociale ; développement de la mutualité et autres organisations basées sur la solidarité ; développement institutionnel et renforcement du mécanisme de protection sociale. Pour chaque axe stratégique l’atteinte d’un résultat stratégique est visée.
Pour le résultat stratégique 1, il est attendu que les fonctionnaires, les travailleurs salariés, les parlementaires, les retraités, les travailleurs des secteurs agricole, industriel et commercial ainsi que les catégories non salariées de certaines professions et des Maliens de l’extérieur, bénéficient de la couverture des risques sociaux.
Concernant le résultat stratégique 2, la pauvreté est réduite parmi les populations les plus démunies, et leur accès aux services sociaux de base est amélioré de façon durable.
Les populations non couvertes par les régimes obligatoires de protection sociale bénéficient d’une couverture sociale de base par les mutuelles et organisations assimilées. C’est tout le sens du résultat stratégique 3.
Dans le résultat stratégique 4 : les capacités de planification, de coordination, de gestion, de suivi et d’évaluation et de financement pour la mise en œuvre de la politique nationale de protection sociale sont renforcées.
Aux dires de la Directrice nationale adjointe de la protection sociale et de l’économie solidaire, les actions du plan d’action et le coût de chaque action ont été définis en synergie au cours d’ateliers regroupant les représentants des ministères sectoriels, les acteurs non étatiques et les partenaires. Selon elle, le coût estimatif total du plan d’action est de 792,885 milliards Fcfa soit pour : 2016 : 192,415 milliards de Fcfa, 24,27% ; 2017 : 281,725 milliards Fcfa, 35,53 % ; 2018 : 318,744 milliards Fcfa, 40,20 %.
Bambo Traoré