Pour s’enquérir des conditions de travail des hommes de radios, le président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (Fare/An ka wuli) are à la tête d’une forte délégation, a rencontré ce mercredi le bureau de l’Union des radios et télévisions libres du Mali (Urtel). Dans un échange franc, Bandiougou Danté et ses collègues ont exprimé sans détours devant leur visiteur leurs préoccupations.
“Je suis venu écouter et rendre hommage aux hommes de radio”. C’est avec cette phrase que l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé aujourd’hui président des Fare a rassuré le bureau de l’Urtel, une faitière totalement apolitique.
D’abord il est revenu au président de l’Urtel de faire un exposé succinct des conditions de travail des hommes et des femmes de radios avant d’énumérer quelques propositions pour assainir le secteur.
Pour Bandiougou Danté, le besoin de professionnalisation du secteur se pose avec acuité. “Le secteur doit être mis dans une dynamique moderne pour que la radio soit un outil au service du développement local”, a-t-il proposé. Aussi, insistera-t-il sur la nécessité d’harmoniser les textes et règlements régissant le secteur pour que les conditions de création des radios respectent l’esprit du Mouvement démocratique.
Les leaders de l’Urtel ont exprimé leur inquiétude quant à l’envahissement du secteur par les politiques et les plus riches au grand dam de l’esprit du Mouvement démocratique, fondé sur la liberté d’expression et de parole. M. Danté est convaincu que le désordre constaté dans le secteur des radios s’explique par le fait que les textes viennent toujours constater les faits.
Répondant à Bandiougou Danté et à ses camarades, le président des Fares dira avoir pris bonne note avant de les inviter à élaborer un mémorandum contenant toutes les préoccupations des hommes de radios.
S’agissant de l’invasion du secteur par les plus riches, Modibo Sidibé dira qu’elle pourra constituer un danger pour l’avenir des radios au Mali. “Il ne faut pas tuer l’esprit de la liberté, c’est vrai que l’argent est un bon roi mais il est cependant un mauvais maître”, a-t-il martelé.
Pour Modibo Sidibé, le respect des acquis de Mouvement démocratique est un impératif pour que vive la liberté de presse. “Ce n’est pas la démocratie que les Maliens rejettent, mais plutôt certains aspects de la démocratie”, a-t-il relevé.
L’Urtel compte aujourd’hui près de 387 radios membres. Elle a aussi ses antennes dans toutes les régions du Mali.
Oumar B. Sidibé