Politique française en Afrique : Un soutien aux dictateurs

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En 1974, Foccart est limogé par Valéry Giscard d’Estaing, suite à l’affaire des diamants de Bokassa, il met en place son propre réseau. La Françafrique est la confiscation des indépendances, elle s’installe durablement en Afrique francophone et s’implantera ensuite dans des pays non issus de l’empire colonial tel l’Angola, la Guinée équatoriale ou le Rwanda. Une génération de décideurs en France comme en Afrique, s’habitue au détournement des richesses africaines. Pendant toute cette période, les discours des différents gouvernements se parent d’un «manteau de vertu» : la France «meilleure amie de l’Afrique et du développement» «patrie des Droits de l’Homme», etc.

En 1981, l’arrivée au pouvoir de François Mitterrand suscite de grands espoirs : son programme prévoit l’arrêt du soutien aux dictatures, la lutte contre le néocolonialisme, ou encore la dissolution des services secrets français. Signe d’ouverture, le réformiste Jean-Pierre Cot est nommé à la tête du ministère de la Coopération. Malheureusement, les promesses ne seront pas tenues, et les structures et les Etats-majors de la Françafrique restent en place.

François Mitterrand, ancien ministre de la France d’Outre-Mer, l’un des hauts responsables de la répression pendant la guerre d’Algérie, charge ses conseillers spéciaux François de Grossouvre et Guy Penne de créer un réseau africain capable  de concurrencer les «réseaux Foccart». Ces derniers, toujours actifs en Afrique, soutiennent en effet le nouveau leader gaulliste Jacques Chirac qui, nommé Premier ministre en 1986, fera lui aussi de Jacques Foccart un conseiller personnel.

En 1982, Jean-Pierre Cot démissionne devant les obstacles mis sur sa route par le Président.il est remplacé par Christian Nucci, bientôt impliqué en 1984 dans l’affaire du Carrefour du développement, système de détournement de l’aide publique au développement.

A partir de 1986, Jean-Christophe Mitterrand dirige la cellule africaine de l’Elysée, tissant des liens avec les dictateurs (Mobutu, Sassou Nguesso, Eyadema, Biya  Deby, Habyarimana).

En juin 1990, François Mitterrand suscite de nouveaux espoirs en prononçant le discours de la Baule, dans lequel il prône la démocratisation de l’Afrique francophone. En réponse, des conférences nationales souveraines sont organisées par les pouvoirs en place, dans une dizaine de pays du continent. Peu soutenus par l’Etat français, ces espaces démocratiques voient rapidement la chape de plomb de la Françafrique retomber sur eux, sans obtenir de réels changements.

En avril 1994, en pleine cohabitation Mitterrand Balladur, un génocide  est organisé au Rwanda, faisant environ un million de morts. Les complicités militaires, financières et diplomatiques d’une partie de l’exécutif français avec le gouvernement génocidaire constituent sans doute l’un des plus grands scandales de la République française.

Les années 90 marquent l’éclatement de la Françafrique, dont la stratégie de raison d’Etat était directement contrôlée par l’Elysée, en plusieurs réseaux développant leurs propres stratégies.

La politique africaine de la France est axée sur des enjeux importants : le détournement de l’aide au développement, l’exploitation lucrative des matières premières, le financement parallèle de la vie politique française, les primes et les promotions pour les militaires, le trafic d’armes et de drogues.

La prolifération des paradis fiscaux, des banques permet l’évasion de capitaux et le blanchiment d’argent, en toute opacité. L’affaire de l’Angolagate en est une parfaite illustration marquante de la politique française en Afrique.

 Brin COULIBALY

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