Le samedi 8 et dimanche 9 octobre, le président des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence, l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, était respectivement l’invité principal du «grin» des Intègres sis à Magnambougou (rue de l’Usine FOFY) et de celui de Mamadou Koné sis à la Cité des 866 logements sociaux de N’Tabacoro (Commune de Kalaban Coro). Modibo Sidibé en a profité pour dévoiler un pan de sa vie sociale qui prouve à suffisance «qu’il est et demeure un pur produit de la société traditionnelle malienne», de l’avis de Mamoutou Traoré, un participant venu pour la circonstance du quartier ZERNY (près du stade 26 Mars). On y notait également la présence de quelques membres du Secrétariat exécutif national des Fare et des responsables du parti en Commune VI du district de Bamako et de Kalaban-Coro.
Faut-il rappeler que le «grin» de Magnambougou était organisé par l’Association pour le soutien aux Intègres (A.S.I) dont le président est M. Seydou Togola. Celui de la Cité des logements sociaux de N’Tabacoro est l’œuvre du doyen Dahirou Touré et de ses camarades dont le chef de «grin» n’est autre que M. Abdoulaye Koné. Outre les récurrents sujets de préoccupations relatifs à la situation de mal vivre généralisé, à l’insécurité galopante, à la vie chère, à la précarité grandissante au sein de la population, au chômage des jeunes, à la constante dégradation du système éducatif, à l’absence de perspectives qui aggrave les incertitudes et les inquiétudes, entre autres, ces deux espaces citoyens du week-end dernier, à l’instar des précédents, n’ont pas dérogé à la règle. Car, ils se sont révélés être un véritable baromètre pour apprécier et mesurer le degré du désespoir voire de la déprime qui affecte actuellement le moral de nos compatriotes, tant ils se sentent assaillis de toutes parts par toutes sortes de maux en même temps. Les populations sont réellement désemparées. Elles ne savent quasiment plus à quel Saint se vouer.
À la cité de N’Tabacoro, un membre du grin, M. Abdoulaye Sow, n’a pu s’empêcher d’ironiser en ces termes : «après la yabbé collectif lors de l’élection présidentielle en 2013, voilà que même les Aigles du Mali (Equipe nationale de football) s’y mettent aussi en marquant contre leur propre camp face à la Côte d’Ivoire». Ainsi, poursuit-il, «on a l’impression que le Malien est devenu son propre adversaire et ennemi dans tous les domaines politique, économique, social, sportif, etc.».
Malgré cet état d’esprit critique plus ou moins sévère, les «Grins des Fare» constituent incontestablement un espace d’échanges par excellence où la liberté d’expression et d’opinion est la chose la mieux partagée. Il n’y a pratiquement pas de sujets tabous, ni de questions incongrues. C’est ainsi que certains intervenants, notamment dames Dembélé Fatoumata Traoré, Diallo Nana Camara et M. N’Fa Traoré se sont élevés contre ce qu’ils ont qualifié «d’inaccessibilité» du président des Fare pour le commun des citoyens ainsi que son «insociabilité». D’où «la déception et la démotivation observées chez bon nombre de militants et sympathisants de son camp après la ferveur de l’élection présidentielle et des législatives de 2013». En réponse à tous ceux-ci qui voudraient le présenter «d’inaccessible» ou de «non sociable», Modibo Sidibé a demandé «qui, dans l’assistance, s’est une seule fois présenté à la porte de sa maison et s’en était vu refouler ou refuser l’accès ?».
Il posa particulièrement la question à M. N’Fa Traoré (qui dit être venu de Faladiè Sokoro jusqu’ici au grin des «Intègres» à Magnambougou pour voir l’homme). Confus et visiblement pris au dépourvu par cette réponse, on ne peut plus «directe», l’intéressé a reconnu n’avoir jamais entrepris cette démarche, mais qu’il s’est surtout fondé sur ce que racontent généralement les gens dans les «grins» et autres lieux publics. Droit dans ses bottes, Modibo Sidibé a profité de cet aveu pour inviter ses compatriotes à se méfier de «ce que racontent les gens». Car, a-t-il poursuivi, «les gens sont libres de dire ou de raconter ce qu’ils veulent. Mais il revient à chacun de se faire sa propre idée sur tout ce que la rumeur ou les-on-dits racontent sur chacun d’entre-nous. Le meilleur moyen d’y parvenir serait de vérifier simplement à son propre niveau si ladite rumeur est fondée ou non».
Bien que très mal à l’aise chaque fois qu’il s’est agi de parler de soi-même, Modibo Sidibé a, cette fois-ci, mis à profit cette opportunité pour révéler un pan peu connu ou méconnu de sa vie. En effet, il dira «avoir continué à vivre dans la grande famille paternelle sise au Badialan durant 9 ans tout en étant membre des différents gouvernements sous le président Alpha Oumar Konaré». Mieux, poursuivra-t-il, «son enfance a été marquée par des expériences inoubliables de partage et de solidarité qui façonnent à jamais l’ancrage ou non d’un individu dans sa société. Pour preuve, ils étaient souvent 9 à 10 à se retrouver autour d’une calebasse de bouillie traditionnelle (mônni) où il n’y avait que 3 louches (galaman) pour tous les convives. Les 3 louches faisant la ronde entre les convives à tour de rôle. Lorsqu’on est issu d’un tel milieu le trait de caractère que l’on cultive le mieux est l’humilité et la modestie. Il en est de même des cérémonies de mariage, de baptême ou de funérailles. Si certains s’y rendent dans le seul but de se faire voir ou pour se faire remarquer, tel n’est pas le cas de beaucoup d’autres personnes. C’est pourquoi vous pouvez participer à plusieurs événements heureux ou malheureux sans pour autant que tous sachent que vous étiez ou non présent, puisque cela n’est pas la raison fondamentale de votre présence en ce lieu». Par ailleurs, pour le président des Fare, «si être gentil, accessible ou sociable devait être synonyme de tordre le cou aux lois, aux principes et valeurs de probité, d’intégrité morale et à la légalité républicaine, alors là il accepte volontiers d’être traité d’inaccessible, de méchant ou de non sociable. Car, pour rien au monde, il n’est prêt à remettre en cause l’éducation qu’il a reçue, les lois de la République, la neutralité de l’administration, les principes et les valeurs qui lui sont chers dans le seul but de plaire à certains dont l’objectif et la préoccupation essentielle sont loin de l’intérêt collectif ou général».
En définitive, pour Modibo Sidibé, «rien ne lui fera dévier de cette voie qu’il a librement choisie et à laquelle il reste viscéralement attachée». Comme quoi, certes la politique est synonyme de «caméléonnage» (perpétuel changement de couleur et ou d’apparence au gré des circonstances) pour certains. Mais pour bien d’autres, elle consiste surtout à être en parfaite harmonie avec ses propres convictions et à mettre davantage en valeur certains traits de caractère afin de forger le changement de comportement auquel presque tous prétendent souscrire. Cependant, entre les discours et la réalité, se trouvent des années lumières de distance.
B. SIDIBE
La personne de Modibo importe peu mais les actes qu’il pose sont des plus contestés. Le Mali des insécurités et des maux que nous vivons est un fin produit de Modibo et de son mentor ATT.
Comme le dit cet adage: “souroukou bawélékan kadi” (=la hyène qui attire sa proie ricane avec gentillesse..).Modibo SIDIBE qui consommait du “môni” avec “3 galama” pour 9 ??…ça c’était hier!Aujourd’hui Modibo SIDIBE a ses enfants inscrits (tous) à Montréal au CANADA pendant que vos enfants, nos enfants sont dans le système scolaire malien dites-moi où est la “proximité” avec le peuple?Je n’ai rien contre Modibo et les autres politiques de la place qui cherchent tous de l’électorat pour les futures élections mais ne soyons pas naïfs et pensons toujours à cet autre adage du Dalaï-Lama :”Si tu veux connaître quelqu’un, n’écoute pas ce qu’il dit mais regarde ce qu’il fait”.Sans rancune.
Dans le Mali d’aujourd’hui tordre le cou à la loi pour satisfaire son égo, ses parents, proches et autres affidés est surtout signe de puissance et de fierté. Penser le contraire ou se comporter autrement entraîne simplement ton exclusion ou ta mise à l’écart. Malheureusement une seule hirondelle ne faisant pas le printemps, Modibo Sidibé n’y peut rien. Mais c’est déjà bien qu’il ait le courage d’affirmer ça comme conviction politique.
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