Politique africaine : La ballade des dictateurs pendus

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C’est connu les impérialismes n’ont pas d’amis mais des intérêts, et on l’a déjà écrit dans ce journal, les impérialismes s’en foutent du sang des peuples.

 Tant pis pour les ogres africains ou sud- américains qui négligent ces deux maximes en se gavant du sang de leurs peuples pour pondre leurs œufs d’or dans les coffres-nids des banques occidentales ou asiatiques. Ils se trouvent du jour au lendemain sans le kopeck, plus pauvres que Job, leurs colossales fortunes ayant été " gelées ", " bloquées ", " mises sous scellé " " séquestrées ", ou " vendues aux enchères ", au choix du lecteur. Le résultat reste le même dans la majorité des cas, ces fortunes sont invariablement perdues pour le pays d’origine et mêmes pour les héritiers de ces dictateurs. L’ex-dictateur sans couronne se trouve du coup être un pestiféré SDF,( sans domiciles fixe), engagé dans une pitoyable ballade, frappant d’abord aux portes hermétiquement closes de ses ex amis laudateurs et protecteurs, qui hier encore chantaient ses louanges aux quatre vents avec cors et tambours roulants. L’Afrique a déjà connu de tels scénarios.

Destination inconnue

Le dernier en date est la pathétique fuite du président Ben Ali de Tunisie, rejeté par son peuple excédé, vomi par une jeunesse tunisienne mise au pied du mur et condamnée à s’immoler par le feu ou à enflammer la rue. L’armée, facteur déterminant ; elle aussi, le lâche en refusant de tirer sur la foule des manifestants comme l’a fait sa police et ses milices. Le dictateur se sait perdu. Alors commence la ballade du vaincu. Le capitalisme n’aime pas les perdants qui devenus subitement infréquentables et encombrants se voient traité d’indésirables par ses amis d’hier.

Ainsi parti de Tunis, l’avion de Ben Ali suivi à la trace par les satellites, les tours de contrôle, les médias et espions, de Méditerrané, d’Europe et du Monde aurait été d’abord aperçu dans le ciel maltais comme le faucon ; puis signalé en escale pour approvisionnement en carburant en Sardaigne en France, avant que les autorités françaises n’annoncent son nouveau statut de persona grata dans l’hexagone.

Dubaï où résiderait une partie de sa famille est en suite annoncée comme destination. Finalement l’Arabie Saoudite, devoir de sang et devoir de classe sociale obligent, lui offre une provisoire l’hospitalité confraternelle et coreligionnaire.

L’Occident n’en veut pas. Ben Ali l’enfant chouchou des occidentaux, le modèle de réussite du FMI et de la Banque mondiale(le patron du Fmi lui rendait récemment hommage) pour avoir affiché des ans durant, dans une paradoxale Afrique qui n’arrive pas encore à nourrir ses habitants malgré sa richesse à ciel ouvert, des taux de croissance de rêve, certes avec un gan de fer social (on ne peut faire des omelettes sans casser des œufs, n’est-ce pas), Ben Ali vous dis-je ne trouve preneur nulle part dans le " monde civilisé et exemplairement démocratique ". Trop souillé par : le sang d’opposants éliminés et de pauvres innocents affamés, par les souffrances d’intellectuels, de journalistes et de syndicalistes démocrates défenseurs des libertés fondamentales, par la brutalité sanguinaire de sa police et milices contre le  petit peuple sans emploi, tous souvent embastillés et torturés sans que cet occident vertueux promoteur de la meilleur marque de démocratie universelle ne s’en émeuve. Mais aujourd’hui que les cadavres de petites gens affamés, de jeunes diplômés sans emplois, d’opposants politiques, sortent des placards pour s’exposer sur les trottoirs des villes de Tunisie à feu et en sang, et que surtout l’armée, la grande muette, jusque là docile rechigne à participer aux noces de sang des milices et polices " benaliennes ", le vertueux occident se détourne de ce dictateur qu’ils ont supporté, adulé, magnifié durant 23 ans pour sa réussite économique dans une stabilité sociale de sang et de douleur. Le capital, les affaires ont horreur du désordre n’est-ce pas. Mais quand on accule une chèvre au pied du mur, elle se transforme en fauve et finit par  mordre. Ben Ali l’apprend à ses dépends, et sa ballade d’ex dictateur, c’est-à-dire désormais d’éternel pendu à la potence céleste, ne fait que commencer.

 

Les leçons du passe-

immédiat

Décidément les dirigeants africains majoritairement dictateurs quand bien même sont-ils acceptablement élus au suffrage universel, se révèlent " indécrottablement " n’avoir aucune mémoire. Ils oublient toujours que le capitalisme privé ou d’état n’a pas d’amis mais des profits ; et commettent toujours et encore la même erreur que leurs prédécesseurs. Ils pillent les deniers publiques de leur état et les amassent sur leurs comptes et sur ceux de leur parents dans les banques des états supposés amis, espérant en profiter dans des jours à venir peut être difficiles. Ils oublient aussi qu’après tant d’années de crimes, d’oppression, qu’il y aura pour eux, pire que des jours difficiles à venir, un long tunnel noir d’angoisse, de peur, de traque, de pérégrination et de mendicité jusqu’à la fin de leur tristes jours. Car dès que le fauteuil dictatorial vacille, les supposés amis d’hier se précipitent de " geler leurs avoirs et ceux des leurs parents " qui sont rarement restitués, pendant que l’ex-terreur devenu pauvre hère, hère de capitales africaines en capitales arabes chez des comparses des beaux jours du syndicat des chefs d’état dont il était un membre influant et bienfaiteurs ; si ce n’est de résidence surveillée en prison du TPI.

Que l’on se souvienne des misérables errances d’un Jean Bebel Bokassa, empereur des " Centres d’Afrique " et d’ailleurs, refusé de partout avant d’échouer sur les rivages de la lagune Ebrié aux bons soins du vieux. Et celle d’un Mobutu Sésséko, bras armé de la CIA et de l’ouest pour abattre Patrice Lumumba, seigneur du cuivre, de la platine, de l’or et du diamant du Zaïre, bâtisseurs ou acquéreurs de châteaux sur le vieux continents, de luxueux hôtels et des comptes bien garnis en Asie et en Amérique, qui finit SDF, rejetés de tous ces pays et continents avant que le Maroc ne lui accorde un lit d’hôpital de charité pour y mourir abandonné de tous. On vient de vendre aux enchères un de ses châteaux en France malgré les protestations de ses héritiers. Son luxueux hôtel de Canton, le plus bel de cette ville serait devenu propriété de l’état chinois.

Faut-il rappeler les tristes et pitoyables " difficiles jours " d’errance d’un Idi Amin Dada, d’un Issène Habré, d’un Charles Taylor, d’un Jean pierre Bemba ou ceux d’un Bébé Doc d’Haïti, d’un (Noregua ?) de Panama, d’un Pinochet du Chili autre bourreau d’Allende. Quelques uns de ses malheureux se baladent d’amis africains en ami européens ; au bout de leur corde de pendaison, avec leurs coffres à butins sous les aisselles en attendant d’être rattrapé par l’histoire, l’histoire de leur peuple.

Enfin quelques chefs d’état dictateurs africains ou arabes régnant de nos jours, semblent enfin avoir observé et retenu la leçon. Ils n’investissent plus les fruits de leur rapine en Europe, Amérique, ou en Asie. Mais bien en Afrique, chez leurs meilleurs copains du syndicat des présidents, mais toujours hors de leur pays, et surtout s’acharnent par tous les moyens, usant becs, ongles, sabots, cornes et canines, à leur corps et âmes défendant, à s’incruster au pouvoir contre vents et marrées, contre ciel et terre et donc encore plus contre un futile Onu et un insignifiant UA. Bonjour Gbagbo ! Plutôt mourir que galérer non !

 

Mandé Alpha

 

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