Polémique sur l’état d’urgence et la loi électorale : Les députés de la majorité montent au créneau

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Zoumana N’tji Doumbia, président de la commission loi de l’assemblée nationale
Zoumana N’tji Doumbia, président de la commission loi de l’assemblée nationale

La Maison de la presse a abrité une conférence de presse des députés de l’intergroupe de la Majorité parlementaire, le jeudi 7 juin, avec à leur tête l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia. C’est au président de la Commission « Loi » qu’est revenue en effet la tâche d’entretenir les journalistes sur la teneur de la loi sur l’Etat d’urgence qui était au cœur de la polémique autour de la marche’ réprimée de l’opposition.

L’élu de Bougouni non moins président, sous la bannière de la CDS, était accompagné pour la circonstance par d’autres députés de la Majorité présidentielle dont Yaya Sangaré, Hadi Niangadou ou encore Moussa Timbiné, au nom desquels le conférencier a lancé à l’adresse de l’opposition que «la vérité sortira des urnes ». Pour l’Honorable Doumbia, l’atmosphère tendue de la présidentielle du 29 juillet est provoquée par le camp adverse avec sa propension à tout peindre en noir délibérément. Allusion est ainsi faite aux velléités de déstabilisation de l’opposition par le conférencier, avant de soutenir que l’interdiction de la marche du 02 juin repose sur des dispositions pertinentes de la loi sur l’état d’urgence. En rappelant en effet que c’est la Loi N° 2017-055 du 6 novembre 2017 qui encadre le domaine, il en tiré la conclusion d’un fondement légal de la mesure d’interdiction de la manifestation de l’opposition.  Et pour cause, ledit texte en son Article 6 dispose : «la déclaration de l’état d’urgence donne pouvoir à l’autorité administrative compétente de réglementer ou d’interdire la circulation des personnes, des véhicules ou des biens dans certains lieux et à certaines heures ; d’instituer des zones de sécurité où le séjour des personnes est réglementé ou interdit ; d’interdire le séjour dans tout ou partie, d’une ou plusieurs circonscriptions visées à l’article 5 à toute personne cherchant à entraver de quelque manière que ce soit l’action des pouvoirs publics ; d’interdire à titre général ou particulier cortège, défilé, rassemblement et manifestation sur la voie publique ».

C’est dire, selon le député CDS, qu’en vertu des restrictions de libertés prévues par la loi en vigueur sur l’état de siège et l’état d’urgence, les autorités administratives du District étaient bel et bien en droit de s’opposer à la sortie de l’opposition dans les rues.

L’occasion a été mise à profit par l’honorable Zoumana N’tji Doumbia pour balayer du revers de la main les allégations de l’opposition quant à une campagne électorale masquée du président sortant. Pour lui les tournées du Président de la République pendant l’état d’urgence s’expliquent par le simple fait qu’il s’agit de la première Institution du pays et que toutes les mesures de sécurité sont prises à l’avance.

Autrement dit, des préalables sont fait avant qu’IBK n’effectue un déplacement, notamment par les services de l’Etat qui évaluent toujours les risques y afférents. Et d’ajouter au passage que « pour le bon fonctionnement de l’Etat, la moindre des choses est qu’il se rende dans le Mali profond pour cerner les réalités des populations à travers le territoire national ».

S’agissant de la loi électorale, l’honorable Zoumana N’Tji Doumbia rappelle que sa modification a été adoptée par une majorité de 93 députés, 2 suffrages contre et 18 abstentions en Avril passé, avant d’insister sur les innovations de ladite parmi lesquelles la suppression du vote par anticipation des membres des forces armées et de sécurité, la désignation d’assesseurs de la majorité et de l’opposition, la fixation d’un délai au ministre de l’Administration territoriale pour la proclamation des résultats provisoires, le remplacement de la carte NINA par la carte d’électeur biométrique, un bulletin de vote avec signature des représentants de l’opposition et de la majorité et l’implication de ces dernières dans ; la consultation des représentants dans la création des bureaux de vote, entre autres.

Sur la coexistence de deux systèmes d’identification de l’électeur, Zoumana N’Tji Doumbia estime qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter d’une affectation de la crédibilité du scrutin car la carte NINA ne sera sollicitée que pour les cas de force de majeur où l’insécurité pourrait entraver l’acheminement des cartes.

Le député élu à Bougouni et ses collègues de même obédience invitent par conséquent l’opposition à mettre de l’eau dans son vin pour un climat apaisé. Surtout, explique-t-il, que Soumaila Cissé et ses compagnons sont comptables de la situation pour avoir pris part aux travaux ainsi qu’à toutes les modifications apportées à la loi.

Idrissa Keïta 

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