Polémique autour de la durée de la transition : Igor rejette le fétichisme autour des dates des élections

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La transition au Mali doit se terminer par une élection libre, crédible et acceptée par tous. Pour ce faire, les conditions idoines doivent être réunies afin d’éviter la répétition de la crise politique. Une idéologie partagée à plus d’un titre car la répétition des coups d’Etat est en partie imputée à la mauvaise organisation des élections. 

 

Depuis quelques semaines,  des voix s’élèvent pour la prolongation de la transition. Une prolongation qui, pour les demandeurs, permet de poser les jalons d’un Mali nouveau.  La transition bâclée   peut engendrer une autre crise post- électorale.  Des associations et  mouvements de la société civile, bref le Malien lambda est d’avis à ce que la transition soit bien gérée et que l’élection présidentielle qui doit mettre un terme à la transition soit la moins contestée. Pour ce faire, les fichiers électoraux doivent être consensuels, la loi électorale révisée, le calendrier électoral accepté par tous, les conditions sécuritaires doivent être réunis, bref tout ce qu’il faut pour une bonne organisation électorale.

C’est pourquoi la prolongation de la transition a été souhaitée par bon nombre de Maliens afin de remplir ces conditions.  Si le peuple souhaite la prolongation, il n’en est pas de même pour des hommes politiques. Certains hommes politiques expriment leur soutien à la transition mais demandent le respect du délai de la transition à travers l’organisation des élections à la date indiquée.

Mamadou Igor Diarra n’est pas du même avis que ces politiciens. Dans les colonnes du magazine Jeune Afrique, il  estime qu’il faut la réunification des conditions appropriées pour la tenue des élections. ‘’Quand on affirme soutenir la transition, on ne peut pas lui imposer des contraintes sans tenir compte de la réalité de l’environnement. Quand les partis politiques disent qu’il faut impérativement respecter le délai du 27 février 2022, est-ce qu’ils se sont demandé si d’ici cette date, on peut emmener le pays à un niveau de sécurité optimale qui permet la tenue d’élections acceptables ?’’ s’interroge Mamadou Igor Diarra.

Selon l’ancien de ministre de l’Economie et de Financiers,  l’organisation des élections dans la précipitation peut conduire le Mali dans une autre crise politique. Pour dissiper les risques de contestations  des résultats  et les difficultés sécuritaires,    la priorité doit être donnée à la sécurité et aux réformes politiques nécessaires pour  engager véritablement le processus électoral. Toutes actions  contraires conduiront  le Mali à l’instabilité politique et sécuritaire.

Même si le Premier ministre s’est engagé devant le CNT de tenir les élections  à bonne date, il rejoint le  probable candidat de l’URD  aux prochaines élections présidentielles  pour une prorogation de la transition.

Le locataire de la primature estime qu’on ne doit pas faire du délai de la transition une fixation en  écartant les préalables qu’il faut pour  la tenue des élections.

A la question de savoir pourquoi proroger la transition alors que les élections pourraient avoir lieu dans certaines zones, la réponse est on ne peut plus claire. C’est pour éviter que le Mali ne tombe encore une fois dans une crise postélectorale gravissime à cause des contestations des résultats. L’exemple le plus récent est la réélection contestée d’IBK en 2018 et deux ans plus tard les mauvaises législatives qui ont fini par faire tomber le régime.

Donc, cette transition semble être une bonne occasion pouvant permettre de doter le pays d’institutions fortes permettant d’organiser des élections transparentes et crédibles. Choguel Kokalla Maïga et Mamadou Igor Diarra sont donc en phase à ce sujet. Il reste à légitimer cette belle initiative en la faisant prendre par le peuple au cours des assises nationales de refondation.

S’agissant de l’organe unique de gestion des élections, Mamadou Igor Diarra est catégorique là-dessus. Pour lui, C’est l’un des préalables indispensables. ‘’Si le calendrier doit déborder de trois ou six mois, cela ne doit pas être un problème ‘’, estime-t-il.

Au regard de cette discordance d’idées quant à la fin de la transition, il est nécessaire que tous  les acteurs de la société civile et politiques se réunissent afin d’avoir un consensus.  La solution de la gestion de la crise malienne et de la transition doit être endogène. Personne ne fera le Mali à la place des Maliens. Pour cela, il est impératif que l’on laisse les calculs personnels au  profit de l’intérêt collectif.

Bissidi SIMPARA

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1 commentaire

  1. Mamadou Igor DIarra vient de prouver qu’il est plus patriote que ces autres assoiffés de pouvoir ! On a même pas besoin de réfléchir pour comprendre qu’il faut donner plus de temps à la transition !

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