Dans le cadre des préparatifs des élections générales de 2012, la deuxième réunion du cadre de concertations ministère de l’Administration territoriale-partis politiques s’est tenue le mardi 24 mai 2011 au Gouvernorat du district de Bamako. Présidée par le ministre Kafougouna Koné, en présence de son collègue de la Communication, Porte-parole du Gouvernement (venu en retard) et du Délégué général aux élections, le Général Siaka Sangaré, la réunion n’a pas permis de trancher la question du fichier électoral qui va servir à l’organisation des scrutins à venir. Des débats ont été houleux entre pro-RAVEC (tendance majoritaire) et pro-RACE et le ministre a dû renvoyer la question à un atelier annoncé pour la semaine prochaine. Certains leaders, soutenant mordicus le fichier issu du RAVEC, avaient haussé le ton. Modibo Sangaré de l’UNPR a même ménacé d’en appeler à la rue.
L’ordre du jour que le ministre Kafougouna a proposé comportait cinq points : le choix du fichier électoral, informations sommaires sur le référendum, mise en place des structures électorales, discussions relatives à la relecture de la loi électorale, questions relatives à l’administration des élections.
Par rapport au point un, les présidents de l’ADEMA, du PARENA, respectivement Pr Dioncounda Traoré et Tiébilé Dramé ont expliqué qu’il faut donner à la classe politique les informations techniques émanant de la DGE par rapport au RAVEC et au RACE en terme d’avantages et inconvénients pour permettre aux techniciens des partis politiques de faire une analyse éclairée avant que les partis puissent se prononcer sur la question. Le président de l’ADEMA a ajouté que cela n’exclut pas que le Gouvernement fasse part de son choix aux acteurs politiques.
Le ministre a, dans ce sens, rappelé que compte tenu du non-enrôlement des Maliens de Côte d’Ivoire, du retard dans les corrections des fiches individuelles et du coût complémentaire( près de 40 milliards F CFA) du RAVEC, le Gouvernement opte pour le fichier tiré du RACE qu’il propose d’améliorer. Sur ce, plusieurs leaders ont protesté contre la tendance du gouvernement à préférer le RACE dont tout le monde relève qu’il n’est pas bon. ” Le fichier RACE, c’est le mal, il ne faut pas y entrer “, fera remarquer le président de l’URD, Younoussi Touré. Même son de cloche chez le président du RDS, Pr Younouss Hamèye Dicko. Pour celui-ci, ” après tant d’années, tant d’argent, tant d’efforts humains injectés dans le RAVEC, penser encore au RACE est déjà grave. Il faut demander des comptes. Les Maliens de Côte d’Ivoire, nous les aimons bien ; mais depuis quand des élections n’ont pas eu lieu dans un pays simplement parce qu’un pays étranger était en guerre et l’on n’y a pas pu procéder à des recensements de ses ressortissants? “.
D’autres leaders tels que Mamaye Kassogué du PARI et des PUR,Abba Touré du CNID-Faso Yiriwa Ton, Nancoma Kéita du RPM,Abdoulaye Amadou Sy de MPLUS-RAMATA, Bocar Moussa Diarra de l’UM-RDA et surtout Modibo Sangaré de l’UNPR ont clairement affiché leur préférence pour le fichier biométrique issu du RAVEC. Ce dernier acteur politique n’exclut pas la possibilité d’obliger le Gouvernement à opter pour le RAVEC, même s’il faut faire appel à la rue. Le représentant du RpDM de Cheick Modibo Diarra et d’autres intervenants ont expliqué que le gouvernement n’est pas fondé à invoquer des difficultés financières pour abandonner le processus du RAVEC au profit du RACE. Le représentant du RpDM a annoncé que son parti est prêt à aider le Gouvernement à trouver le financement nécessaire pour aller aux élections avec un fichier issu du RAVEC.A noter que toute la classe politique tient à aller à des élections crédibles, transparentes et démocratiques aux dates constitutionnelles.
Pour le Délégué général aux élections, Siaka Sangaré et le ministre Kafougouna Koné, les propositions de la classe politique sont bien enregistrées. Le Gouvernement va rassembler, la semaine prochaine, les techniciens des partis politiques et la société civile autour de la table lors d’un atelier qui devra présenter aux uns et aux autres les avantages et les inconvénients du RAVEC et du RACE afin de leur permettre de prendre leur décision.Le ministre de la Communication, Sidiki N’Fa Konaté a, pour sa part, rassuré les politiques sur les dispositions à prendre de façon consensuelle sur le volet couverture médiatique et animation des débats politiques sur les médias publics.
Bruno