Pole politique du consensus (PPC) sur les fonts baptismaux : Pour la réalisation de la gestion consensuelle des affaires publiques et politiques du Mali

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Un nouveau regroupement de partis politiques vient de voir le jour au Mali. Il s’agit du Pôle politique du consensus (Ppc). La Maison des aînés a abrité le samedi 21 avril 2018 la cérémonie de lancement officiel de ses activités en présence des leaders des partis politiques de la majorité présidentielle (représentée par Bocary Tréta), de l’opposition dont la chaise était occupée par Iba N’Diaye et d’autres partis amis du Mc-ATT. Initié par le Mouvement citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (Mc-ATT) présidé par Jeamille Bittar, le Ppc ambitionne de réaliser la gestion consensuelle du Mali en vue de le sortir de la crise.

Le Pôle politique du consensus (Ppc) est un nouveau regroupement politique qui a pour objectif : développer et entretenir les  profonds liens qui rattachent les Maliens à leurs racines et à leurs valeurs traditionnelles socialement basées sur une gestion consensuelle des affaires publiques et politiques du pays ; renforcer la citoyenneté, le travail, l’alternance et la transparence ; instaurer un esprit et une culture du pardon ; consolider la paix et la réconciliation nationale ; soutenir toute action de nature à préserver l’unité nationale et l’intégrité territoriale du Mali ; œuvrer à la bonne tenue des consultations électorales régulières, libres, crédibles et transparentes ; promouvoir l’éducation et la formation professionnelle ; œuvrer au rassemblement des forces politiques et sociales qui partagent la vision et les valeurs exprimées dans la Charte du Ppc.

Les principes du Ppc sont, entre autres, l’opposition à la prise du pouvoir par la force ; le retrait de l’Armée du champ politique et la subordination de l’autorité militaire à l’autorité civile ; le respect de la souveraineté du peuple et de la Constitution ; la défense de l’intégrité du territoire national, de la laïcité, de la forme républicaine de l’Etat et de l’unité du peuple malien ; la refondation du système de défense et de sécurité permettant de donner une réponse appropriée aux menaces ; la lutte contre la fraude et la corruption ; la promotion de la culture du travail, de l’alternance et de la transparence ; le développement d’une éducation nationale de qualité, d’un enseignement technique et professionnel ouvert sur des métiers innovants et sur des enseignements supérieurs performant reliés à la richesse ; l’édification d’une économie moderne, compétitive respectueuse de l’écologie offrant au secteur public, parapublic et privé national et international de meilleures perspectives de croissance et de prospérité.

Le Ppc est disposé à faire surmonter les divisions actuelles qui tendent à exposer le Mali à l’éclatement et à la dispersion. Il est résolument disposé à œuvrer pour la réconciliation nationale au Mali, la sauvegarde et la poursuite des acquis démocratiques issus des idéaux de la Révolution du 26 mars 1991.

Jeamille Biattar : « Le Mali va mal »

Initiateur du Ppc, Jeamille Bittar (président du Mc-ATT) précisera que le Ppc n’est pas une question de personne ou d’élections. Le plus important, à ses dires, c’est le Mali d’abord, l’unité du Mali. « Nous ne sommes pas pressés pour les élections. Certains leaders politiques ont oublié l’essentiel qui est le Mali pour se camper sur les élections. Le Ppc n’est pas de l’opposition, le Ppc n’est pas de la majorité présidentielle, il n’est pas du Centre. Nous sommes pour le Mali. Nous préconisons la raison avant le cœur. Nous préconisons la gestion consensuelle du Mali qui est le bien le plus précieux », a-t-il tenu.

Dans son discours, il a dressé un bilan peu reluisant du Mali actuel qui s’assombrit. D’après lui, tous les voyants sont au rouge et aucun secteur n’échappe à cette descente aux enfers. « La patrie est au bord de l’implosion […] Le Mali va mal. Le Mali vit des heures cruciales de son histoire […] Nous devons entretenir le moteur du Mali avant de le démarrer. Donc, il faut un rassemblement pour sauver le Mali », a-t-il dit. Il a appelé les politiques, les mouvements et associations à rejoindre le Ppc pour former un consensus en vue de sauver le Mali.

Colonel Youssouf Traoré : « En politique 2+2 ne fait pas toujours 4 »

Doyen des leaders politiques, le Colonel Youssouf Traoré a salué l’initiation du Ppc qui, à ses dires, peut permettre aux Maliens de se donner la main pour sortir le Mali de la crise. Il a souligné qu’il est un devoir pour les leaders politiques de léguer leurs expériences de combattants aux nouvelles générations. « En politique 2+2 ne fait pas toujours 4. Ce qui est important, c’est le Mali avant tout, le Mali d’abord. Nous sommes des poissons dans l’eau qu’est le Mali. Sans eau, il n’y aura pas de poissons. Et sans le Mali, il n’y aura pas de Maliens. Battons-nous pour le Mali, pour le sortir de la crise et instaurer la paix et la réconciliation car le consensus a toujours permis au Mali d’avoir la victoire sur les démons de la division », a-t-il déclaré.

Bocary Tréta : « Nous défendrons notre bilan ligne par ligne avec beaucoup de responsabilité et de dignité »

La cérémonie a été une tribune pour Bocar Tréta (président du Rpm) et représentant des partis de la majorité présidentielle pour dire que son parti n’a pas été consulté pour l’initiation de la Charte Ppc. Mais qu’à cela ne tienne, il a salué son initiative qui est dédiée au Mali d’abord qui se trouve être un engagement fort pour le Mali et un projet politique porté par le président Ibrahim Boubacar Kéita. Il a indiqué qu’il souscrit parfaitement à la Charte qui permettra de mettre les Maliens d’accord sur l’essentiel qui est le Mali. Il reconnaîtra que le président ATT a été l’initiateur de la gestion consensuelle du pouvoir qui lui a permis d’entrer dans le gouvernement. Sur le bilan de la gestion du pouvoir par le Rpm, il dira qu’BK a fait beaucoup de réalisations qui seront portées à la connaissance des Maliens. « Nous défendrons notre bilan ligne par ligne avec beaucoup de responsabilité et de dignité », a-t-il affirmé.

Représentant l’opposition à la cérémonie, Iba N’Diaye n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer la gestion d’IBK. Il a invité le Rpm à aider IBK pour organiser des élections libres, crédibles, transparentes. Cette critique d’Iba N’Diaye a été amplement applaudie dans la salle. Se connaissant, les deux hommes politiques se sont salués au grand bonheur de Jeamille Bittar.

Siaka DOUMBIA

 

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