La Plateforme des femmes de l’opposition politique a organisé une conférence débats, le samedi 12 août 2017 à la maison de la presse, sur la révision constitutionnelle. La conférence débat était animée par Me Boubacar Karamoko Coulibaly et Djimé Kanté. C’était en présence du directeur de cabinet du chef de file de l’opposition, Ibrahima N’Diaye, la présidente de la plateforme des femmes des partis politiques de l’opposition, Mme Dandara Touré et plusieurs femmes des partis de l’opposition politique.
La présidente de la plateforme des femmes des partis politique de l’opposition Mme Dandara Touré a indiqué qu’elles sont venues pour informer les militantes et l’opinion publique nationale sur le bien-fondé de leur opposition au projet de révision de la constitution de notre cher pays, le Mali. « Ce projet qui divise les maliens est une des conséquences de l’amateurisme avec lequel notre pays est géré depuis quatre ans . Ce projet est aussi unilatéral et exclusif. Si en 1992, il était apparu la nécessité de réviser la constitution, les raisons étaient justifiées : il fallait mettre fin au monopartisme et instaurer un multipartisme intégral pour un Mali démocratique. Ce projet n’aurait dû pas être initié parce que il contredit l’article 118 de l’actuelle constitution qui interdit toute révision tant que l’intégrité du territoire national est menacée. Alors qu’à ce jour, plusieurs régions dont Kidal au nord, échappent au contrôle de l’autorité de l’État. Pis, le centre du Mali est devenu une véritable zone d’insécurité, faisant fuir les populations dont les femmes et les enfants », a indiqué Dandara. Elle a fait savoir que ce projet renforce les pouvoirs du président de la République en faisant de lui, un monarque. Selon elle, dans une démocratie, il doit exister l’équilibre des pouvoirs. Or, avec ce projet auquel, nous nous opposons en tant que femmes, tous les autres pouvoirs se trouvent piétinés par la seule Institution du Président. C’est lui qui nomme le Président de la Cour constitutionnelle, le tiers des Sénateurs, pour ne citer que ceux-là.
La présidente de la plateforme des femmes de l’opposition politique a souligné que « la création d’un Sénat au Mali, pendant que nos voisins du Sénégal et de la Mauritanie s’en débarrassent pour des raisons financières, est inopportune. Nous pensons aussi que les sommes colossales qui pourraient être destinées au fonctionnement du Sénat, devraient servir à financer des activités de développement pour les femmes et les jeunes qui semblent être ignorés par le Gouvernement en place. Nous disons Non à la codification des dérivés ». Elle ajouté qu’ « il est incohérent de vouloir adapter notre constitution à un accord largement contesté. Pour l’intérêt supérieur de la nation, nous faisons appel au Président de la République et à son Gouvernement afin que ledit projet soit purement et simplement retiré ».
Daouda Diankoumba