Annoncée à grand renfort de tapages médiatiques, la fameuse plateforme, qui doit remorquer la candidature du prince du Mandé, Ibrahim Boubacar Keïta pour la présidentielle de l’année prochaine, s’est révélée au grand public le samedi 29 octobre au Centre international de conférences de Bamako (CICB). Sur la trentaine de partis et mouvements politiques annoncés dans un cadre dénommé « les forces patriotiques », seuls 9 micro partis ont pour le moment signé une lettre d’appel à candidature d’IBK et même là encore ça cloche…
Le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), El Hadj Ibrahim Boubacar Keïta, a encore des soucis à se faire. Celui qui a encore 20 ans de carrière politique à mener est loin d’être rassuré pour la présidentielle de l’année prochaine, pourtant ses fans considèrent que son heure est arrivée surtout après les échecs de 2002 et 2007. Ainsi, après Espoir 2002, Espoir 2007, IBK s’est donc projeté dans Espoir 2012. Sauf que pour l’instant, les arguments lui manquent cruellement pour que 2012 ne soit pas aussi entaché de désespoir. En effet, à l’instar des autres sérieux prétendants à Koulouba, IBK et son RPM s’étaient murés dans une construction discrète d’alliance électorale. Une plateforme qu’ils ont baptisée « les forces patriotiques ». La fameuse plateforme s’est révélée au grand public le samedi 29 octobre dernier au CICB. Sur la trentaine de partis et mouvements politiques annoncés, seuls 9 micro partis ont signé une lettre d’appel à la candidature d’IBK en 2012, laquelle a une valeur de plateforme électorale. Il s’agit entre autres : de la CD (Concertation démocratique), du Fama (Front africain pour la mobilisation et l’action), du Miria (Mouvement pour l’indépendance, la renaissance et l’intégration africaine), du PDM (parti de la différence au Mali), du PSDM (Parti socialiste et démocratique au Mali), du PSO (Parti Siguikafo yé damou yé), du RDR (Rassemblement des républicains), du RJP (Rassemblement pour la justice et le progrès) et de l’UMP (Union des Maliens pour le progrès). Le président du collectif est Mamadou Kassa Traoré du Miria, alors que son porte parole est Amadou Soulalé du Fama.
Deux constats se dégagent par rapport à cette plateforme. Premièrement, l’alliance est constituée par des partis lilliputiens, lesquels n’ont pas assez d’envergure politique. A part le Miria qui, par un heureux compagnonnage à Sikasso a pu se tailler deux députés en 2007, aucun de ces 9 formations politiques n’a d’élu national et n’ont pas aussi assez de conseillers municipaux. Des illustres inconnus qui n’ont pratiquement que leurs nuques derrière eux. Des grands partis comme le PSP, le Parena et l’UDD n’ont pas répondu présents.
Secundo, c’est une alliance qui a des membres déjà incorporés dans d’autres alliances électorales. Presque tous ces partis y compris le RPM sont dans le collectif des 44 que coordonne le professeur Younous Hamèye Dicko. Des 44 qui se sont mués en une alliance électorale le 7 octobre dernier. Aussi, certains de ces mêmes partis sont dans les PUR dont le candidat est Ousseïni Amion Guindo alias Poulo de la Codem. C’est dire que le RPM et son candidat sont loin du compte et doivent montrer d’autres preuves plus convaincantes au lieu de se laisser aller dans ce mirage.
Abdoulaye Diakité
