Une plate-forme de soutien au président en gestation : Le parti d’IBK accélère le départ de Moussa Mara

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SEM Ibrahim Boubacar Keita et le PM Moussa Mara

Le divorce entre le Premier ministre et les collaborateurs les plus proches du président de la République est presque consommé. Après des rencontres avec les partis de la mouvance présidentielle, le RPM a obtenu le quitus d’une cinquantaine de partis politiques pour la mise en place une plate-forme de soutien au président. L’architecture générale de la plate-forme, les projets de textes législatifs et réglementaires ont été présentés, le week-end dernier, à la faveur d’un huis-clos, sans le parti Yéléma.

 

Le parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali  (RPM), est en passe de gagner son coup force contre le Premier ministre Moussa Mara. Sur sa proposition,unecinquantaine de partis politiques vont parapher une plate-forme politique, engageant les partis à soutenir les actions du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita.

Selon des leaders du RPM, cette vision politique vise à purifier la vie publique, crédibiliser les acteurs politiques et renforcer la base populaire de la République. Il s’agira, pour les partis signataires, de mobiliser et de conjuguer leurs efforts afin de traduire dans les faits la profonde aspiration du peuple, à renouer avec l’honneur et la dignité des valeurs qui firent la gloire du Mali et à asseoir une démocratie économique et sociale.

Les lignes de cette plate-forme s’inscrivent dans le droit fil de la politique du projet du président IBK pour le pays. L’architecture générale de la plate-forme, les projets de textes législatifs et réglementaires ont été présentés, le week-end dernier, à la faveur d’un huis-clos. On pouvait remarquer au cours de cette présentation l’absence du parti du Premier ministre Moussa Mara.

 

Est-ce le divorce ?

Pas si étonnant. Là-dessus, nos sources sont formelles : “En réalité, la grande idylle entre IBK et Moussa Mara n’est pas allée plus loin que les accolades qu’ils ont échangées juste au retour du Premier ministre de sa visite mouvementée à Kidal. Si le président de la République a bien apprécié la visite de Moussa Mara, la suite des événements, surtout l’offensive ratée de l’armée sur les positions rebelles et les conséquences qui en ont découlé, l’a beaucoup irrité. Mais en tant que chef, il ne pouvait que colmater les brèches”, souligne un membre du RPM.

L’autre fait qui a provoqué l’ire du président IBK, c’est la façon dont le cabinet du Premier ministre a géré la convocation des leaders politiques à la rencontre du 2 juin 2014 à Koulouba sur les derniers développements de la situation à Kidal. “Vous vous rappelez que c’était par SMS que le cabinet du Premier ministre avait convié les leaders politiques à cette rencontre, et le président n’a pas aimé cela. Comme s’il avait le don de contrarier IBK”, ajoute notre source.

Moussa Mara commettra beaucoup d’autres erreurs, et pas des moindres… Au point que le chef de l’Etat avait fini par faire part de sa déception au Premier ministre et à son équipe lors d’un conseil des ministres.

De sources informées, le président Ibrahim Boubacar Kéita, même s’il n’a jamais caché sa déception face à l’attitude de son Premier ministre, il voulait une majorité confortable avant de remercier Mara. D’où la rencontre de samedi dernier sans la délégation du parti Yéléma.

Comme vous pouvez le constater, les carottes sont comme cuites pour le Premier ministre Moussa Mara. Et nos sources affirment ne pas dévoiler un secret en disant que le limogeage de Moussa Mara, après la signature d’un Accord de paix avec les groupes armés du Nord, est évident. Surtout qu’il est de plus en plus question de former un gouvernement de large ouverture politique (à l’opposition et aux groupes armés) pour faciliter la mise en application des accords qui seront convenus à Alger et signés à Bamako.

“Le Premier ministre Moussa Mara lui-même comprendrait la nécessité de la désignation d’une personnalité autre pour piloter ce gouvernement de large ouverture politique”, annonce notre interlocuteur. Pour les responsables de la plate-forme, il est temps de siffler la fin de la récréation.

Autre motivation du parti présidentiel, les offensives de charme du cabinet du Premier ministre se multiplient ces derniers temps.

A en croire notre source, le Premier ministre tente de redorer son blason pour le peu de temps qui lui reste à la Primature. “C’est légitime puisqu’il est avant tout un chef de parti politique nourrissant des ambitions pour le futur, bien d’ambitions d’ailleurs”, fait-il savoir.

Bréhima Sogoba

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