Le Premier ministre de la transition a promis vendredi de renforcer les moyens de l’armée. Il a annoncé des réformes institutionnelles ou encore la mise en place d’un organe unique de gestion des élections. Mais plusieurs partis font part de leur scepticisme. Ils soupçonnent surtout le chef du gouvernement de préparer l’opinion à une prolongation de la période de transition.
Au Mali, les réactions politiques sont très critiques après la présentation du plan d’action gouvernementale présenté vendredi 27 juillet par Choguel Maïga. Sécurité, réformes institutionnelles, accord de paix, organisation des élections, gestion de la crise sociale…
Le plan d’action gouvernementale du Premier ministre de la transition aborde toutes les préoccupations des Maliens. Et, pour Sidi Elmoctar Kounta, du Parena, c’est bien le problème. « Son discours se ramène à des lieux communs. Aucune proposition concrète. Les Assises nationales de la refondation auxquelles ils tiennent tant ne seront qu’un remake de toutes les concertations qui ont eu lieu et qui ont produit des conclusions pertinentes. On ne lui demande pas de régler tous les problèmes du Mali en six mois. Vouloir organiser des Assises de la refondation, ce n’est en réalité que pour acter qu’il faudra prolonger la transition. C’est le but recherché. »
Choguel Maïga s’est engagé à tenir compte « des délais temporels de la transition ». En clair, à organiser les élections générales qui marqueront le retour à l’ordre constitutionnel dès février prochain, comme prévu.
Mais Amidou Issoufi Maïga, membre du bureau national du Rassemblement pour le Mali (RPM), n’y croit tout simplement pas : « Nous, on n’a pas du tout été convaincus. On s’attendait, en tout cas, à des positions nettes qui annoncent les prochaines élections, des dates phares. Le discours était très flou. Certains éléments nous ont vraiment inquiétés. Toutes les actions qui sont programmées, ce sont des actions sur le long terme. Par exemple, quand il parle du retour des déplacés, ça ce n’est pas pour demain. Cela veut dire que derrière le programme présenté, il y a une volonté cachée de prolonger la transition. »
Le Parena, parti de l’ancienne opposition, et le RPM, parti de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, assurent d’une même voix qu’ils seront vigilants et qu’ils n’accepteront pas un éventuel allongement de la durée de la Transition.