En déposant une plainte contre le nouveau gouvernement pour non-respect de la loi (N° 052 – 2015) sur le quota de 30% de femmes, le chef de file de l’opposition sait pertinemment qu’il n’aura pas gain de cause, même si sa plainte est absolument fondée. Nous sommes ce qu’on appelle une ‘’démocratie naissante’’ et nos institutions ne sont pas encore si fortes que cela, comme l’ex président Obama l’avait préconisé. Mais Soumaïla Cissé a déjà le mérite de s’être assumé en sa qualité d’opposant et de chef de file de l’opposition. En effet, ce qui rend cette plainte pertinente, c’est le fait que ladite loi ait été votée, promulguée et ignorée par le même régime. Cela en dit long sur le type de gouvernance, proche de ce que les plus cyniques appellent une ‘’république bananière’’. Que dire aussi de la ‘’parole présidentielle’’, rappelée à juste titre en raison du discours tenu devant les bénéficiaires potentielles de cette loi, discours qui est aux antipodes du gouvernement de Abdoulaye I. Maïga ? Certains pensent que les femmes qui sont dans le gouvernement auraient dû exiger l’application de ladite loi. Ou tout simplement refuser d’en faire partie. « En restant, elles ont trahi les autres femmes » estiment les tenants les plus durs de cette position. Il faut dire que nous autres considérons les Cécilia Sarkozy et autres Valérie Triumveller (indécemment ex compagne de François Hollande) comme des personnes pas normales… Comment peut-on chercher à quitter un homme devenu président de la République française ? s’interroge-t-on encore au sein de la gent féminine africaine.
Par ailleurs, pour revenir à Bamako, il faut dire que le leader de l’opposition, de par cet acte, devrait en principe, s’attendre à un relatif capital sympathie de la part de celles qui viennent d’être bernées. Sauf que Soumaïla Cissé n’a pas accès aux fonds de l’Etat pour pouvoir, comme le Chef de l’Etat, offrir un milliard de francs CFA aux femmes leaders. Afin qu’elles en fassent des vidéos (comme Ras Bath le dit) et ignorent complètement les femmes rurales pour lesquelles cette somme aurait pu réaliser de nombreux forages ou plateformes multifonctionnelles.
Sorry Haïdara