La situation politique nationale est très complexe par ces temps qui courent. Cela est caractéristique de l’évolution même du processus démocratique au Mali. En effet, après l’expérience de la gestion consensuelle du pouvoir, place aujourd’hui à une gestion concertée qui ne prend en compte que les autres composantes du pouvoir ayant décidé d’animer l’opposition politique.
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Ainsi, d’un côté l’opposition, animée aujourd’hui par les partis membres du Front pour la Démocratie et la République (FDR) et le parti SADI entre autres, de l’autre la mouvance présidentielle constituée des partis membres de l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès (ADP). Dans un tel contexte, il n’est plus question de consensus politique, tant certains ont été deçus par cette expérience de la gestion des affaires publiques.
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LA CONQUETE ET LA GESTION DU POUVOIR
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Et il fallait s’y attendre, quand on sait que difficilement dans un groupe aussi élargi que les premiers partenaires du président Amadou Toumani Touré, tous ne pouvaient avoir satisfaction dans le cadre tant de la gestion des affaires publiques que de la promotion des cadres. Or, il n’est un secret pour personne que tout parti politique a comme vocations premières la conquête et l’exercice du pouvoir. Ainsi, peut-on facilement comprendre que la gestion consensuelle des affaires publiques engendre des frustrations conduisant finalement à des ruptures.
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Ces situations sont, à n’en pas douter, dans l’ordre normal des choses. Dans ce cas, c’est le repositionnement sur l’échiquier politique national qui s’impose, à l’avantage du processus démocratique, de sa consolidation. Ces repositionnements qui ne sont pas toujours synonymes de trahison ou de recul. En effet, sans contradictions dialectiques, comment la société elle même peut-elle évoluer, se développer dans le sens de la prise en compte progressive des préoccupations socio-économiques?
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TOUTES LES FORCES VIVES DE LA NATION SOLLICITEES
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En tout cas, il ne faut pas perdre de vue que la construction d’un Etat démocratique passe par des synergies de toutes les forces vives de la nation, qu’elles soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, chacun ayant son rôle à jouer.
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A moins qu’on ait à l’esprit que l’opposition n’est là que pour détruire, faire reculer le développement socio-économique, le processus démocratique. Au contraire, il faut s’attendre à ce que l’opposition qui représente un véritable contre-pouvoir puisse jouer pleinement son rôle dans le raffermissement du processus démocratique.
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Nous osons croire que nous sommes aujourd’hui dans une telle logique. Mais, cela ne va pas sans que les données changent au fur et à mesure sur l’échiquier politique national. Cependant, il y a lieu de se demander qu’en est-il de la formation, de l’information et de la sensibilisation des militants? Ces actions qu’on est tenté de minimiser ont un rôle prépondérant dans l’atteinte des objectifs des partis politiques. Car, dans le cadre du processus démocratique, on dit que c’est la fin qui justifie les moyens.
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LA REORGANISATION DES TROUPES
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Après les élections générales de 2007, les différentes composantes de la classe politique sont dans la logique de la conquête du pouvoir en 2012 et ce, conformément à leurs vocations. Pour ainsi dire, l’heure est à une meilleure réorganisation des troupes des différentes formations politiques, surtout quand on sait que le président ATT est à son second et dernier mandat. Ce mandat est placé sous le signe de la consolidation des acquis mais il est aussi un moment où les partis politiques envisageront l’avenir avec optimisme, engagement et détermination à réaliser l’alternance politique.
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Puisqu’ils ne peuvent atteindre cet objectif en rangs dispersé, il y aura donc un développement de synergies à tous les niveaux pour se donner plus de marge de manoeuvre, de chance. C’est cette logique que les partis les plus significatifs de l’échiquier politique national sont engagés.
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UN BOULEVERSEMENT DES RAPPORTS DE FORCES ATTENDU
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Sachant bien que la compétition sera surtout entre les partis, il faut s’attendre à ce qu’il y ait un bouleversement des rapports de forces entre notamment l’Adéma, le RPM et l’URD, les trois partis les mieux implantés de l’échiquier politique national.
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Vont-ils se retrouver comme c’est le voeu de certains dans le cadre de ce qu’on appelle la reconstitution de l’Adéma originel? Rien n’est moins sûr quand on sait que chacun de ces trois partis manifeste en tout cas aujourd’hui, et à juste titre, sa détermination à réaliser l’alternance politique en 2012. Cette ambition est noble et compréhensible, puisqu’avec ATT hors de course à la présidentielle, chacun des trois partis peut avoir la chance d’être au second tour de cette échéance en 2012.
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UN TRAVAIL DE PROFONDEUR
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Tout sera fonction du travail de profondeur qu’ils envisageront. Malheur donc à ceux qui se concentreront uniquement sur le suivi et les critiques de la gestion actuelle du pouvoir au détriment de la mission et du devoir de mieux s’organiser pour efficacement affronter les prochaines compétitions qui sont les communales de 2009. Car, cela est un tournant décisif vers 2012.
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Il semble en effet qu’au sein de la classe politique, on est en train de comprendre cette nécessité. Ce qui ferait qu’aujourd’hui, on soit en train de cogiter pour sortir des stratégies politiques et surtout électorales qui s’adaptent mieux au contexte socio-politique actuel. Les électeurs s’attendent en tout cas, à des alternatives plus crédibles, porteuses d’espérance.
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Moussa SOW
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