Perspectives politiques : Une fusion RPM-ADEMA est-elle possible ?

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Présidentielle 2018 : L’Adéma et le Rpm dans une logique de fusion ?
Les présidents du parti Adema et RPM, Tiemoko Sangaré et Bocary Treta (G-D)

Une grande retrouvaille sous forme de fusion entre le RPM, l’actuel parti au pouvoir et l’ADEMA PASJ. C’est l’idéal politique auquel aspirent des cadres des deux formations qui travaillent pour la concrétiser.

Le RPM est sorti des entrailles de l’ADEMA-PASJ. Ibrahim Boubacar Kéita appelé à la rescousse par le président Alpha Oumar Konaré pour assurer les fonctions de Premier ministre, s’embrouille avec quelques membres influents du parti. Il claqua la porte pour créer son propre parti dénommé « Rassemblement pour le Mali » (RPM). Nous sommes en 2000 et on les désignait « les dissidents de l’ADEMA ». « IBK » n’est pas parti seul, il amena avec lui ses partisans, considérés désormais comme des « anciens militants » de l’ADEMA.

De 2000 à nos jours, beaucoup d’eau a coulé sous le pont de Woyowayanko. Aussi, « IBK » est devenu président de la République et ses anciens compagnons l’appellent « Monsieur le président ». Une revanche de l’histoire ?

Dans le premier gouvernement de l’ère « IBK », figurent au moins six  cadres Adema parmi lesquels Moustapha Dicko, membre très influent de la Ruche, considéré comme fidèle parmi les fidèles d’Ibrahim Boubacar Kéita depuis que ce dernier commandait la Ruche.

Pour certains observateurs avertis de la politique malienne, ce clin d’œil du tout nouveau président élu envers son ancien parti, détermine sa stratégie politique qui repose sur la constitution sinon la reconstruction d’un appareil politique capable de contrer les grandes ambitions du « frère ennemi » nommé Soumaila Cissé celui-là même qui est la cause de son départ de l’ADEMA, le parti que « IBK » a toujours porté et porte toujours dans son cœur.  Au cœur de cette stratégie, Moustapha Dicko, l’ami fidèle.

Si le RPM a pu faire ses preuves dans les heures de sa création, IBK demeure convaincu que son parti a du pain sur la planche avec des  clivages qui peinent à s’effacer pour fédérer les énergies nouvelles et anciennes. Les querelles de clochers continuent à la grande satisfaction des concurrents politiques de miner le parti. A quand donc cette prise de conscience, ce ressaisissement des tisserands ?

Pour tout dire, « IBK » compte beaucoup plus sur son ancien parti, l’ADEMA –PASJ dont il connait la capacité de mobilisation électorale que sur la coalition des partis politiques constituant la majorité présidentielle. Cette coalition n’est que circonstancielle et reste dominée par des ambitions personnelles.

Au sein de l’ADEMA aujourd’hui, des gens travaillent à cette gestion commune du pouvoir RPM-ADEMA et qui signerait le vrai retour des Abeilles au pouvoir. Ainsi, l’ADEMA soutiendrait la candidature d’IBK pour un second et dernier mandat, ensuite, l’alliance se transformerait en grande formation politique pour les échéances futures après 2018.

Il faut le dire qu’au sein de l’ADEMA, l’idée n’est pas aussi mal perçue, même si elle doit faire face aux critiques et à l’orgueil militantisme de certains cadres. L’idéal serait que la Ruche ne se divise pas à cause de ce projet pour enfin garder toute sa force. Pour l’instant, les pro IBK manœuvrent tant bien que mal et espèrent une issue qui calme tout le monde.

L’heure est surtout à la mobilisation autour de la candidature du président sortant pour un second mandat à la tête du pays. Le projet de révision constitutionnelle a fragilisé la coalition des partis politiques qui soutient l’action gouvernementale. IBK peut-il encore compter sur cette coalition ? Les cadres de l’ADEMA et ceux du RPM réussiront-ils à se retrouver autour de l’essentiel et parler d’une seule voix face à une opposition dirigée par l’URD de Soumaïla Cissé et des revanchards comme les anciens PDG de la CMDT, les anciens ministres et responsables mécontents de leur mise à la touche  ?

Sinaly

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2 COMMENTAIRES

  1. C’est triste de voir ceux-là mêmes qui ont plongé le Mali dans cette situation se retrouver pour enfoncer le pays plus profondément dans les abîmes. La partition du Mali tant décriée est entrain de se dessiner et se concrétiser. C’étaient les mêmes acteurs qui étaient aux commandes aux premières heures de la démocratie. Ils se sont séparés, puis veulent se réunifier de nouveau pour achever ce qu’ils avaient entamé, la plongée définitive du Mali dans les profondeurs de la misère et de la faim. Tous étaient des petits fonctionnaires sans envergure. Dès leur accession au pouvoir, ils se sont rués sur les caisses de l’état pour se faire les poches. En deux années de gouvernance, déjà certains sont devenus milliardaires. Et la saga a commencé. Ils ont morcelé tout le patrimoine foncier du district pour se taper de belles villas et immeubles. Ils ont spolié des familles entières de leurs terres. Si ce sont les mêmes prédateurs qui se retrouvent pour gouverner, le pays a de beaux jours devant lui. C’est que dans l’Adema y’ a un problème. Tout parti digne du nom va à la conquête du pouvoir plutôt que de soutenir un candidat étranger. N’y a t-il donc aucun homme capable de porter haut le flambeau du parti pour reconquérir le pouvoir? C’est que l’Adema est foutu. Quelle honte pour eux d’accepter de se mettre derrière l’homme qu’ils avaient combattus à mort pour lui barrer la route de Koulouba. De toutes les façons, le RPM n’est que le prolongement du parti mère, l’Adema. La honte au Mali étant une vertu, nul n’a été étonné de voir Boubeyè, un des plus grands détracteurs de IBK venir se tenir en larbin derrière celui-là même qu’il a voulu tuer politiquement. Voilà la preuve formelle que ce parti était celui des traîtres et des vendus. Des gens qui seraient prêts à vendre pères et mères pour le pouvoir. Sanogo, le candidat autoproclamé de l’Adema savait donc ce qu’il faisait. Il a vite compris qu’il avait à faire à des pédés, c’est pourquoi il s’est très vite démarqué de cette racaille pour se singulariser. Maintenant que les militants de la première heure ont compris l’état d’esprit de leurs ignobles et minables dirigeants, pourquoi ne s’aligneraient-ils pas derrière le noble Sanogo plutôt que d’aller au ridicule et honteux soutien à un candidat d’autrui, un vaurien en plus. Ce qui plus est, le plus mauvais des candidats, celui-là même qui a plongé ce pays dans la situation intenable que nous vivons. Soutenir IBK est synonyme de trahison de la mère patrie. Cet homme est le plus grand vaurien de tous les chefs d’état d’Afrique. Il n’y a pas d’hommes à l’Adema, en voici une preuve. Dire que personne dans ce parti n’a des couilles, c’est triste et révoltant à la fois!!!!!!

  2. Salaam, quelle capacité de mobilisation? l’ADEMA est une marionnette pour accéder au pouvoir. Il ne peut y avoir de fusion entre ces deux partis pour la simple raison que chacun gère au mieux son héritage et sa raison d’être.
    L’on a beau aimer son frère, on ne peut fusionner les deux familles et l’histoire a prouvé que cela est impossible car trop d’hypocrites

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