Perspectives électorales 2024 : Que cache le calme plat au sein de la scène politique ?

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l’investiture de plusieurs candidats. Ici, sur les bords du fleuve Djoliba, l’on ne sent même pas que le pays est en Transition vers une normalité constitutionnelle, avec un jeu électoral censé très ouvert. Ce qui devait susciter la convoitise et aiguiser les appétits de potentiels candidats ou aspirants.

En effet, étant entendu que le pays est actuellement dirigé par un pouvoir militaire, censé se retirer à l’issue des prochaines élections générales, courant février-mars 2024, l’on devait assister à un tour de chauffe généralisé au sein du microcosme sociopolitique national. Ce n’est point le cas. Au contraire, c’est une léthargie chronique ou même une agonie chez les leaders politiques.

Nombre d’entre eux semblent se méfier des actions et ou éventuelles ambitions du pouvoir militaire dirigé par le Col Assimi Goïta. Ce dernier pourra-t-il se porter candidat à la prochaine élection présidentielle ? La question taraude les esprits et tout le monde y va avec ses analyses. Les uns lui déconseillant une telle aventure, du reste, non conforme ni à la lettre ni à l’esprit de à la Charte de la Transition, qui  déclare inéligible les dirigeants de la Transition. Les autres soutiennent mordicus que le chef de l’Etat peut démissionner dans les prochaines semaines, avant de se présenter comme candidat à la présidentielle. Ce qui est une aventure aussi risquée, tant des paramètres non maîtrisés sont sur sa voie… Il s’agit par exemple des risques d’une disqualification par la Cour constitutionnelle ou des entourloupes des alliés du chef de la Transition, certains pouvant le trahir pour leurs propres calculs.

C’est donc sur la base de ces considérations que les acteurs politiques de premiers plans apparaissent comme tétanisés par rapport à la compétition électorale qui s’annonce. Car, nombreux sont les partis politiques d’envergure qui sont en réflexions par rapport aux stratégies et positions à adopter pour ces échéances électorales décisives.

Ainsi, les formations politiques comme l’ADEMA-PASJ, la CODEM, YELEMA, l’ADP-Maliba, les FARE Anka Wuli sont, apprend-on, en passe d’organiser des rencontres statutaires, pour s’inscrire dans le processus électoral, qui peine à être nettement visible. Car, après le référendum constitutionnel du 18 juin, des récriminations et appréhensions demeurent quant à l’inclusivité et la sincérité du processus. Pendant ce temps, certains partis, comme l’URD, le RPM, secoués par des querelles intestines, pourraient privilégier finalement une dynamique de ralliement avec les tenants du pouvoir de transition….

En outre, le pouvoir semble se prévaloir d’une certaine autonomie dans sa marche vers les échéances électorales, et cela intrigue et plombe les ambitions des acteurs politiques. Il s’agit par exemple du réaménagement gouvernementale que le col Assimi Goïta vient d’opérer, sans y associer la classe politique. Alors que le contexte d’une transition est celui d’une gouvernance de consensus ou d’ouverture associant différents pôles politiques, le chef de l’Etat a préféré une équipe de technocrates, comme s’il voulait dire aux politiques d’aller préparer les élections.

L’autre aspect de cette démarche « solitaire » est la poursuite ou l’intensification des descentes sur le terrain du chef de la Transition avec à la clé des programmes socio-économiques et des actions humanitaires. Ce fut le cas à Ségou, comme cela est projeté pour Kayes et Sikasso, puis Mopti, etc. Ce qui pousse à se demander si ces bains de foules durant ces sorties du Col Assimi Goïta sont des signaux d’une précampagne, attestant de sa volonté de briguer le suffrage de ses compatriotes lors de la prochaine élection présidentielle.

Par ailleurs, le second souffle que vient d’enregistrer le chantier de la lutte contre l’impunité et la mauvaise gouvernance, avec les interpellations d’anciens  ministres et anciens cadres de l’Assemblée Nationale sous IBK secoue la classe politique. Il s’agit des récentes informations relatives aux dossiers ou cas présumés de mauvaise gestion de deniers publics contre les anciens ministre Me Kassoum Tapo et Me Mohamed Aly Bathily et les cadres de législatures passées comme Issiaka Sidibé, Mamadou Diarrassouba, Mamoutou Touré dit Bavieux qui en a rajouté à la torpeur du microsome politique. Surtout que certains observateurs y verront une volonté de chasse aux sorcières, cela peut aggraver les appréhensions des acteurs politiques, plus préoccupés par l’inclusivité du processus électoral qu’autre chose. Ce qui les pousse alors à croiser les doigts et à observer davantage avant d’agir.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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3 COMMENTAIRES

  1. Je ne pas quel est l’outil le plus approprié pour dire aux politiques des 30 années de démocratie, de consensus. Vraiment, leur appétit insatiable leur a donné ttes sortes de subterfuges pour raser jusqu’à la lie le peu qui restait du Mali. Qui sont ceux qui ont permis aux occidents d’installer leurs multinationales au Mali? Qui sont les « « dilapideurs » du patrimoine foncier du Mali à travers les ventes des espaces et immeubles par ACI? Qui sont les acquéreurs de ces immeubles? Ou en sont les processus de récupération de ces immeubles? Le répertoire des titres de recherche et d’exploitation minière doit être publié avant de procéder à la nationale de nos terres. Bref! De grâce Laisser les militaires finir les chantiers. Pourquoi nous imposer des pratiques qui n’ont pas réussi ailleurs? La démocratie n’a jamais apporter de solution de développement dans aucun pays. Si nous avons raté notre décollage total économique, social avec le coup de 1968, considérant que cette équipe de jeunes officiers ont commencé à enlever les liens du joug colonial, laissons les finir la tâche en nous sortant de la monnaie coloniale, de nous mettre en contact avec des entreprises d’autres horizons respectueuses de la race noire, bien sûr la race noire qui se respecte aussi, qui ne se vend pas à vil prix pour aller jusqu’à être Charlie ou quoi! Bref continuons seulement! L’espoir est enfin à l’horizon

  2. La classe politique malienne n’a plus les moyens de convaincre l’électorat, que des déboires pendant 30 ans d’exercice démocratique du pouvoir. Elle a lamentablement échoué à point qu’elle n’est plus capable de mobiliser l’électorat. Nous allons donné la chance au pouvoir kaki pour ramener le Mali dans le concert des nations et assurer le bien-être social de la population. Deux mandats suffiront pour ce faire.

  3. Sidibeke, tous les politiciens ou kleptocrates nationaux sont dans l’oeil du collimateur car les accusations ou suspicion de corruption pendent sur leurs tetes et le peuple Malien ne les aime pas du tout alors ils ne peuvent que se taire et surtout que le gouvernement de transition ne donne plus de sous aux partis politiques ou ‘entreprises privées familiales’ alors ils ont tous faim par exemple le belier n’a plus d’herbe a brouter!

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