Le non-paiement du financement public des partis politiques pour l’exercice 2018 et 2019 fait grincer les dents au sein du landernau national. Ce qui risque de polluer l’atmosphère des prochaines élections.
– maliweb.net – Les responsables du collectif des partis politiques pour le financement public ont animé, le jeudi dernier, un point de presse au cours duquel ils ont exigé ‘’la démission du chef du gouvernement’’ pour non-respect de la loi portant la charte des partis politiques.
Les formations politiques ont pour devoir de contribuer à l’animation de la vie démocratique à travers l’éducation de leurs militants et la participation aux différentes élections. Pour ces missions, l’Etat leur accorde un financement public annuel, dont la répartition est liée à certains critères tels que la tenue d’une comptabilité régulière, la tenue des assises statutaires, la participation aux élections, etc.
Seulement, voilà. Depuis 2018, le financement public des partis politiques est mis en parenthèses, du fait, dit-on, de la crise multidimensionnelle et surtout les tensions de trésorerie que connaît le pays.Et cela n’est pas du goût de plusieurs formations politiques surtout en cette avant-veille des élections générales, dont le chronogramme vient d’être annoncé par le gouvernement. «Nous réclamons nos droits et nous dénonçons un comportement anticonstitutionnel des autorités de la transition », fustige Mamadou Diarra, le président du parti MADI, membre du collectif des partis pour le financement public.
D’autres leaders comme Mamaye Kassogue du parti PARI, Alassane Dembélé du parti ANCD fulminent leur colère et vont jusqu’à pointer un doigt accusateur sur le Premier ministre comme étant celui qui bloque le paiement de cet argent, véritable bouffée d’oxygène pour les acteurs politiques. « Les ministères de l’Administration et de l’économie et des finances ne sont pas responsables, c’est plutôt le Premier ministre de la transition, Moctar Ouane, qui est mis en cause.», souligne un responsable politique visiblement remonté contre le chef du gouvernement, dont il demande la démission. Et le président du parti SADI, Dr Oumar Mariko, de menacer de porter plainte contre les autorités de la transition pour violation de la charte des partis politiques, en privant ceux-ci de ce financement prévu par la loi.
Pour ces leaders politiques, en refusant de payer cette manne financière, les autorités de la Transition veulent influencer le jeu électoral. Car elles savent que certains pôles de potentiels candidats aux futures élections sont déjà nantis et n’ont pas besoin de moyens financiers de l’Etat. Au même moment, estiment-ils, la caution pour la présidentielle pourrait être augmentée, sans oublier les exigences d’une bonne campagne électorale, qui est très coûteuse.
Il faut préciser que plusieurs partis politiques d’envergure soutiennent ce combat pour faire débloquer le financement public, mais ils ne s’affichent pas pour le moment, par calcul politicien. Mais, il semble que le non-paiement de cet argent risque d’en rajouter à la crise de confiance entre une bonne partie de la classe politique et les dirigeants de la Transition. Ce qui doit être évité, au moment où l’Union Européenne vient d’annoncer son engagement à financer le processus électoral pour remettre le pays sur les rails de la normalité institutionnelle.
Boubou SIDIBE/maliweb.net
Pourquoi gaspiller le peu de ressources à ces fainéants? Avec ces primes inutiles, finalement il y aura autant de partis politiques que de familles.
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